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L’Indépendant N° 3206 du 21/2/2013

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Dr. Hamed Sow et les Perspectives de 2013 : « Je lance un appel à tous les hommes et femmes honnêtes de ce pays pour nous rejoindre afin qu’ensemble nous bâtissions le Mali post-crise »
Publié le jeudi 21 fevrier 2013  |  L’Indépendant




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Dr. Hamed Sow fait partie de ces leaders maliens qu’on a toujours plaisir à présenter, à cause surtout des qualités de l’homme et de son parcours exceptionnel. Nanti d’un diplôme de l’Institut National des Sciences et Techniques Nucléaires (INSTN) de Saclay (France) et d’un Doctorat en Économie de la Production de la célèbre Université de Paris IX – Dauphine, Dr. Hamed Sow a connu une riche carrière professionnelle. D’abord au niveau international pour avoir fait ses débuts dans de grands cabinets de conseil en France. Ensuite, il fut expert détaché auprès de la Commission européenne à Bruxelles et assistant technique principal du « Projet Énergie II » de la Banque Mondiale au Niger. Il finira sa carrière internationale comme Directeur Général du CDE à Bruxelles, une institution commune du Groupe des 77 pays ACP et des 25 membres de l’UE. Rentré au Mali, il fut Ministre des mines, de l’énergie et de l’eau. A sa sortie du Gouvernement, il devint aussitôt PDG du Groupe ARAMA/AMIC-Invest, une société d’intermédiation financière, basée à Dubaï, ayant des filiales à Hong Kong, en Chine, au Luxembourg et une structure opérationnelle au Mali. Une société qui mobilisera plus de 465 millions de dollars en moins de 2 ans pour la sous-région ouest africaine. En mai 2011, Dr. Hamed Sow fut nommé Conseiller Spécial du Président de la République du Mali, en charge du suivi des grands chantiers de l’Etat. Au lendemain du coup d’Etat de mars 2012, il reprit ses activités internationales et est aujourd’hui cité par les spécialistes comme étant parmi les meilleurs managers de fonds d’investissement de notre continent.
Très discret au cours de ces derniers mois sur le plan politique, L’Indépendant a réussi à recueillir l’opinion de celui qui est perçu par beaucoup de cadres maliens comme un grand espoir pour notre pays.

Hamed Sow
L’Indépendant : Dr. Hamed Sow, après tant de mois de silence, quelle est aujourd’hui votre analyse sur la situation de notre pays?
Dr. Hamed Sow : Je suis optimiste sur l’avenir de notre pays. L’horizon se dégage dans le Nord. La guerre n’est pas finie, mais il y a de réelles chances pour que nous en finissions avec les terroristes et les narco trafiquants, avec l’appui des troupes de la France, de la CEDEAO, de l’Union Africaine et d’autres partenaires de la Communauté internationale.
Les élections sont programmées pour juillet 2013. Le Président Dioncounda Traoré a fixé clairement le cap. Le Premier ministre et son Gouvernement travaillent d’arrache-pied pour tenir cet engagement. Je pense qu’ils y arriveront. Toutefois, si les derniers obstacles s’avèrent insurmontables, les Autorités devraient avoir la sagesse de reporter les élections à la sortie de l’hivernage. Il vaut mieux reculer que d’organiser desélections contestables. Nos partenaires et nos amis comprendront. D’autant plus que nous aurons besoin d’un régime fort pour conduire le Mali post-crise. Par contre, la situation socioéconomique demeure mauvaise. Malgré un début de reprise dans certains secteurs tels que l’hôtellerie et la restauration (du fait de la demande des troupes et des formateurs étrangers), l’économie tourne au ralenti et bon nombre de Maliens ont de plus en plus de difficulté à joindre les deux bouts. Les questions socioéconomiques constitueront un des défis majeurs à relever par le futur Gouvernement.
Vous avez tantôt évoqué la présence de troupes venues de l’extérieur. Que pensez-vous de leur conversion en casques bleus onusiens pour constituer une force d’interposition ? N’est-ce pas là une façon de mettre notre pays sous tutelle internationale ?
D’abord, il est à noter que les Français sont décidés à aller jusqu’au bout, c’est à dire mettre hors d’état de nuire les troupes terroristes et leurs chefs et cela malgré les risques de pertes en vie humaine et d’enlèvements odieux à but de chantage par les terroristes. Le Président Hollande a encore répété sa détermination lors de son récent voyage en Grèce. Nous ne remercierons jamais suffisamment la France pour son engagement et ses sacrifices en faveur de notre pays. Ensuite, la reforme et la formation des forces nationales de défense et de sécurité prendront du temps. A la sortie, nous pouvons espérer avoir une armée, une gendarmerie, une garde et une police républicaines, professionnalisées, bien entraînées et équipées. En outre, l’Etat et les Institutions sont à reconstruire. Toutes ces reformes nécessitent du temps et ne peuvent réussir que si le pays est sécurisé. D’où la nécessité de maintenir sur notre sol des troupes de pays amis, le temps qu’il faudrait. Et si les Nations Unies offrent la légitimé requise, alors optons pour cette solution. Je préfère de loin ce » tutorat » qui nous laisse le temps de reconstruire notre pays à celui des barbus adeptes de la lapidation, coupeurs de main et violeurs de femmes.
Une dernière question sur le Nord. Pensez-vous qu’il faut dialoguer avec le MNLA?
Je propose aux leaders du MNLA de transformer leur mouvement en parti politique et de prendre part aux prochaines élections. Ainsi, nous, Maliens et la Communauté internationale verront bien alors ce que le mouvement représente pour les populations du Nord.
Vous parlez de reconstruction. Quel rôle comptez-vous y jouer ? Et comment entendez-vous opérer votre come back politique ?
Je n’ai jamais été absent de la scène politique. Même si j’ai été souvent en mission à l’étranger, mes amis et sympathisants ont toujours occupé le terrain. Nous comptons jouer un rôle de premier plan dans les prochaines élections. Nous voulons constituer une force nouvelle et rénovatrice, une alternative crédible par rapport. aux groupes du passé et aux hommes dépassés. Nous voulons proposer une plate-forme à toutes les forces vives de ce pays pour nous rejoindre afin qu’ensemble nous bâtissions le Mali post-crise. Je lance un appel à tous les hommes et femmes honnêtes de ce pays, qui ont souvent été absents du jeu politique, pour qu’ils viennent travailler avec nous. Je pense en particulier à de nombreux cadres sérieux, compétents et travailleurs. Si vous laissez la politique aux autres, vous subissez les conséquences de leurs actes.
Votre engagement peut changer totalement la donne politique et permettre à notre pays de rebondir face aux enjeux du développement. La plate-forme politique que nous allons proposer tourne autour de trois idées-clés : Rassemblement, car nous sommes ouverts à tous les hommes et femmes de bonne volonté, qui veulent servir leur pays et non s’en servir - Travail : c’est la seule voie permise aux communautés humaines pour atteindre leurs objectifs de vie. Il n’y a que le Travail qui paie en définitive. La réussite n’est autre que le fruit du Travail. -Développement : c’est notre objectif fondamental : contribuer au développement de notre pays, donc à la réduction de la pauvreté. En somme, nous proposons le Rassemblement Travailliste pour le Développement (RTD). Ainsi En nous rassemblant dans un bloc uni et cohérent, en travaillant durement et sérieusement, nous pourrions déclencher véritablement le processus de développement de notre pays.
Le RTD est donc le nom de votre futur Parti politique ?
Si vous le dites.
Est-ce le début de votre campagne présidentielle?
Vous allez un peu trop vite. Il ne s’agit pas ici d’ambition personnelle. Ceux qui me connaissent savent bien que je n’ai nullement besoin de faire de la politique pour m’émanciper. Il s’agit ici de permettre à des cadres maliens compétents, honnêtes, mais souvent isolés, de se retrouver avec d’autres pour constituer ensemble une force politique et enclencher le processus du changement. Je veux contribuer à l’émergence d’une nouvelle classe politique. Celle des bâtisseurs du Mali nouveau. Croyez- moi cela est possible.Nous avons mis à profit le temps de cette crise pour approfondir nos connaissances sur les réalités de notre pays, sur ses maux, ses faiblesses, ses atouts, les solutions et les actions à mettre en œuvre pour enclencher le processus de développement socioéconomique du Mali. Nous ferons une synthèse de ces analyses et solutions à travers une trentaine de propositions que nous soumettrons aux Maliens lors de la prochaine campagne électorale.
Nous verrons en temps utile la question de l’élection présidentielle. Nous procéderons à une analyse objective de la situation, en restant ouverts à diverses options : y aller pour gagner ou faire alliance avec un leader affirmé, qui partage nos idées et valeurs et qui est susceptible de conduire une présidence transitionnelle de génération et ensuite passer le flambeau. Quoi qu’il en soit, nous jouerons un rôle majeur dans la voie du changement et sur les chantiers de la reconstruction.
Entretien réalisé par Alou BADRA HAÏDARA

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