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Me Demba Traoré : « Nous avons gagné en Commune VI et personne ne pourrait nous dérober cette victoire »
Publié le mardi 22 novembre 2016  |  Afribone
Conférence
© aBamako.com par A.S
Conférence de presse de Soumaila Cissé
Bamako, le 30 juillet 2015. Le chef de file de l’opposition malienne, honorable Soumaila Cissé était face à la presse à la Maison de la presse. Objectif : échanger avec les hommes de media sur le statut de l’opposition, le rôle du chef de file et donner son point de vue sur l’actualité au Mali
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Selon le secrétaire à la Communication de l’Union pour la république et le développement (URD), Me Demba Traoré, l’URD a gagné en Commune VI du district de Bamako avec 6880 voix contre 5600 et 5299 respectivement pour le RPM et le MPR. Mais, loin de se réjouir de cette victoire de son parti, Me Demba trouve que ces communales se sont déroulées dans des conditions très difficiles et dramatiques. Il indique que le faible taux de participation est un message fort du peuple à l’endroit des gouvernants qui doivent revoir leur stratégie pour restaurer la confiance entre les politiques et le peuple.


Afribone : Comment avez-vous procéder pour conquérir la mairie de la Commune VI étant donné qu’elle a toujours appartenu à l’Adema ?
Me Demba Traoré : Nous avons fait une organisation basée sur la prise en charge des préoccupations de la population. Nous avons toujours été auprès d’elle pour expliquer les problèmes auxquels elle est confrontées. La Commune V était gérée par un maire de l’Adema et le foncier était géré par un maire RPM et qui était encore en lice.
En matière foncière, ils ont semé le désordre et le chaos dans la Commune. C’est des gens sans « vergogne » qui se permettent d’aller morceler des titres privés et même ceux de l’État sans document. La population a décidé de ne pas redonner une cité comme la Commune VI à des gens pareils. Notre Commune est très importante. Nous avons beaucoup d’infrastructures, c’est la plus grande et la plus peuplée, mais la plus sale de Bamako. Il n’y a aucune initiative allant dans le sens de l’assainissement. Nous avons 52 dépôts de transit pour recevoir des déchets, mais un seul fonctionne. Et les autres ne fonctionnent pas. Il y a aussi un problème d’évacuation. Nous avons donc proposé un programme pour soulager les populations de ses maux, ils ont compris et ont voté pour nous.
Nous n’avons pas fait des manifestations folkloriques ou distribué des tee-shirts, ce qu’on avait toujours contesté. On a continué à multiplier le contact avec la base, à discuter avec les leaders d’opinions et toutes les couches socio-professionnelles ont été concernées, car notre programme touche à tout. Au résultat final, la Commune VI qui n’était pas considérée comme un bastillon de l’URD a basculé dans notre parti par la volonté affichée des populations.

Afribone : Quelle appréciation faites -vous du taux de participation ?
Me Demba : Le taux n’est pas satisfaisant. Dans une démocratie, quand on veut être élu en bon démocrate, il faut que ça soit avec un taux acceptable. Au Mali, le taux de participation aux élections chute de jour en jour à cause de l’effet négatif de la gouvernance qui a rejailli sur les collectivités. Les gens se disent que ce n’est pas la peine d’aller voter, car ce sont les mêmes personnes qui vont tout faire pour fonder des succursales dans les collectivités.

Afribone : Il parait que certains veulent torpiller ces résultats au profit des partis de la majorité ?
Me Demba : Bamako n’est pas un coin de une brousse. La Commune VI n’est pas une commune assimilable aux communes se trouvant au fonds du pays. Tous les états-majors ont déjà les résultats depuis hier soir. Ils ont tous fait leur calcul. Nous avons été félicités par la quasi-totalité des états-majors en compétition. Nous avons les mêmes résultats que la Ceni et l’administration.

Afribone : Est-ce que le RPM a déjà jeté l’éponge ?
Me Demba : Le RPM ne nous a pas félicité, mais leur député élu Commune VI, l’honorable Bafotigui Diallo m’a personnellement appelé pour me féliciter. Ils ont tous les résultats et tout le monde sait que nous avons gagné. C’est honnête de sa part et je le félicite pour son esprit d’ouverture. C’est un député avant tout. Vous avez vu lors des présidentielles de 2013, le président Soumaila Cissé est parti féliciter le président IBK chez lui. Aujourd’hui nous avons gagné et les démocrates convaincus nous ont appelé pour nous féliciter.
S’ils essayent de faire des tripatouillages, on ne se laissera pas faire. Je les mets en garde que, s’ils tentent de nous voler au profit du RPM, nous serons sur leurs chemins. On ne permettra jamais cela.

Afribone : Êtes-vous satisfait du score de l’URD sur le plan national ?
Me Demba : On n’a pas encore terminé de combiner les résultats. Il y a des zones où il y a eu des problèmes et certains résultats ont même été prises en otage y compris à Bamako. C’est un cafouillage qui se passe dans le pays devant nos partenaires.

Afribone : Quelle analyse faite vous de ces élections sur le plan national ?
Me Demba : Ces élections se sont déroulées dans des conditions très difficiles souvent dramatiques parce qu’il y a eu des cas d’assassinats dans plusieurs zones du Nord. Je profite de votre site pour présenter mes condoléances et celles de l’URD à toutes les familles qui ont été endeuillées et souhaiter prompt rétablissement à ceux qui ont été blessés lors de ces attaques barbares. Nous avions alerté en son temps pour dire que les conditions sécuritaires n’étaient pas réunies pour qu’on aille à un scrutin transparent et crédible. L’histoire nous a encore donné raison. C’est toujours comme ça avec ce régime. On dénonce et on propose, par la suite ils font la sourde oreille et l’histoire nous donne raison. Sur le plan sécuritaire aucune disposition n’a été prise au Nord et dans le centre pour la bonne tenue des élections. Malgré tout, dans certaines localités à cause de la soif de changement, les gens sont sortis pour manifester leur déception en sanctionnant le régime. Et dire que c’est 12 milliards de nos francs qui ont été débloqués pour ça.
Quand on analyse ces résultats sur le plan global, on remarque une très belle percée des partis de l’opposition en l’occurrence l’URD. Cela est due à notre démarche républicaine vis à vis de la population. L’approche que nous avons est de prendre à bras le corps les préoccupations des populations.

Afribone : Que pouvez-vous reprocher concrètement à ces communales ?
Me Demba : D’une manière générale, nous avons été désagréablement surpris de certains faits qui font rire mais qui sont graves pour la nation.
Dans la Commune rurale de Bassiro à Mopti, l’Urd était en compétition sur une liste d’alliance. De manière injuste notre liste avait été invalidée par la Cour d’Appel de Mopti. Il restait une seule liste en compétition. Le samedi, nos responsables nous ont informé que nos logos figuraient sur les bulletins envoyés par l’administration territoriale. Autrement dit, l’URD était admis à compétir. Ils m’ont appelé pour connaître la conduite à tenir. J’ai immédiatement réagi. Puisque le ministre de l’Administration territoriale a, par une simple correspondance, ressuscité une loi qui a été abrogée par l’Assemblée nationale, peut aussi valider cette liste après l’invalidation suite à une décision de justice. Le lendemain, ils m’informent que le Sous-préfet a débarqué là-bas avec des ciseaux pour découper les bulletins et enlevé la partie concernant l’URD. J’étais étonné de voir qu’un bulletin envoyé par l’Administration territoriale soit coupé par un préfet.
En plus de cela, nous avons remarqué des faits graves qui ont été portés à la connaissance du Premier ministre et la Ceni. Quand les élections sont annoncées, pendant la période de campagne l’administration a le devoir et l’obligation de délivrer des spécimens de vote aux compétiteurs. C’est à travers cela qu’on montre aux populations les signes de nos partis pour les habitués aux bulletins qu’ils vont trouver devant eux dans les bureaux de vote. Nous avons constaté après la délivrance par l’administration d’autres spécimens différentes en Commune VI, à Doila, dans les communes de Banco, etc. On s’est rendu compte qu’il y a une différence fondamentale entre ces spécimens et ceux qui ont été délivrés par l’Administration territoriale. Et sur tous les spécimens frauduleusement introduits dans le circuit, le premier parti positionné est le RPM. Comme si on voulait leur accorder cette faveur. Nous avons pris ces échantillons qu’on a montré au PM. Il s’est dit scandalisé et a promis de faire la lumière sur cette affaire. Nous avons aussi écrit à la Ceni. A notre grande surprise, dans certains bureaux de vote notamment en Commune VI, là où je loge, nous avons découvert ces spécimens frauduleux. Autrement dit les spécimens officiellement fournis par l’administration n’ont pas été utilisés le jour du vote. Cela est inacceptable en démocratie. On ne peut changer les documents électoraux à la guise du parti au pouvoir. Ce n’est pas normal. Le vote a continué et Dieu faisant bien les choses, les populations de la Commune VI ont sanctionné le RPM.

Afribone : La leçon à retenir ?
Me Demba : Globalement je constate que c’est un désaveu de la population, un coup dure porter à la gouvernance. Il faut que la gouvernance change dans l’intérêt de notre pays. On a toujours alerté et on continuera à le faire. Maintenant c’est la population qui comprend qu’elle a un rôle important à jouer. Nous allons continuer dans la sensibilisation. Notre pays a aujourd’hui besoin de paix et non de crise post-électorale. C’est extrêmement dangereux, le Mali est suffisamment divisé aujourd’hui pour qu’on se donne le luxe de nous faire la guerre pour les résultats. Il faut que les gouvernants acceptent leur défaite dans les circonscriptions où ils ont perdu. Qu’ils se corrigent. C’est humain et ils doivent donc changer ou être démis de leur fonction. Nous n’allons pas laisser le Mali entre les mains de ceux qui ont juré de le diviser. Le Mali nous appartient à nous tous et nous allons continuer à nous battre.

Propos recueillis par
Sory I. Konaté
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