La tenue des élections des conseillers communaux, jusqu’à la dernière semaine, était incertaine. Les candidats tout en menant campagne, se voyaient le syndrome d’un possible report car dans bien de localités, les conditions étaient loin d’être réunies. Notre tour d’horizons relève bien d’anomalies orchestrées et financées par les partis politiques et les candidats.
Un destin, un parcours et une longévité pour un Mali qui se cherche encore, c’est à cela qu’on peut résumer l’importance d’une élection pleine de contradictions et de dysfonctionnements. D’abord la question des deux lois électorales qui a divisé les partis politiques, il y a certainement à dire sur les 12 Milliards engagés pour ces élections « sabotées » A Bamako, la journée d’avant-hier dimanche était tranquille pour les agents de la circulation. Les transports en commun « Sotramas » ont disparu de la circulation pour servir de mobilisation aux partis politiques qui n’ont pas hésité à mettre les gros moyens.
De la Boulkassoumbougou au centre-ville, rencontrer une sotrama relevait du miracle, et si tel était le cas, les passagers ne seraient que des électeurs partis se faire débarquer dans des bureaux.
Sur les grandes artères et les points de stationnements de ces transports communs, les citoyens qui vaquaient à leurs occupations ordinaires n’avaient plus d’impatience après des heures d’attentes.
Dans quelques centres de votes que notre rédaction a visités, principalement à l’école publique de Djelibougou en commune I, la mobilisation était au rendez-vous, en tout cas, des électeurs étaient en errance devant des bureaux de vote, parfois même constituaient de longues files d’attente dans l’espoir d’accomplir leur devoir civique.
A Sangarébougou, dans le cercle de Kati, la mobilisation n’a pas non plus faibli dans les différents centres de vote. Le comble est que dans certains espaces de vote ; il n’y avait aucune présence de force de l’ordre. Les acteurs, étaient laissés pour compte créant désordre, marchandages et trafic de cartes NINA. Un réseau qui revend des cartes NINA selon le quota, c’est de 50.000 à 300.000 FCFA. Dans nos investigations, il s’agit d’un guide religieux qui mobilise aussi à sa façon ses électeurs.
A Tombouctou, les choses se sont passées sans incident malgré la frayeur de la veille, occasionnée par des tirs de sommation des forces armées contre un véhicule non identifié. À Tonka, des hommes armés ont mis leur menace à exécution empêchant systématiquement la tenue du scrutin.
A Goundam, sans trop forcer, la courageuse Oumou Sall Seck était largement en tête. Dans la ville de Niafounké, les opérations se sont tranquillement passées mais à Soumpi, Djanke et Léré, toujours dans le cercle de Niafounké, des hommes armés ont menacé les populations empêchant du coup les élections dans ces localités. A Dire et à Tiencour, rien n’a déploré, les populations ont librement choisi leurs candidats.
A Gao
L’échec de l’organisation, c’est aussi aux heures du dépouillement, avec des salles sans éclairage. Il aura fallu se servir de motos Jakarta pour avoir de la lumière et procéder au décompte des voix. Autre complication, dans plusieurs communes, certains assesseurs avaient pris en otage des procès-verbaux exigeant le paiement de leurs droits.
Rassemblés par Badiala Keita