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Phénomènes de société : l’ignorance, une circonstance aggravante de l’acculturation et de la dépravation des mœurs
Publié le mercredi 23 novembre 2016  |  Le Reporter
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© aBamako.com par FS
Atelier de validation du rapport sur l`employabilité des diplômés et formés en langue arabe
Le CICB a abrité le Jeudi 27 Août 2015, l`Atelier de validation du rapport sur l`employabilité des diplômés et formés en langue arabe. Photo: Mahamoud Dicko
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Dans une récente sortie à l’issue d’un conclave tenu à Bamako, les Imams et Erudits du Mali, regroupés au sein de la Ligue malienne des Imams (LIMAMA), ont vivement dénoncé des phénomènes de société qu’ils assimilent à rien de moins que des pratiques impies et immorales en total porte-à-faux avec nos cultes et croyances religieuses. En attendant que les spécialistes des phénomènes de société (sociologues et autres) se prononcent sur ces sujets effectivement préoccupants, chacun y va de son «expertise» en tentant d’apporter sa contribution au débat ainsi suscité. La mode prend origine très souvent de façon inconsciente ou suscitée d'un fait de société ou d'un acte banal. Le mimétisme aidant, il se propage ainsi pour s'étendre au-delà des frontières et des continents.

La mode est aussi vieille que le monde.
Cependant, de nos jours, ce phénomène tend à s'assimiler beaucoup plus à des comportements et attitudes frisant une dépravation constante de nos mœurs. D'où la récente sortie des chefs religieux musulmans contre les "balani show", ces espaces, qui, au nom de l'expression culturelle et artistique, constituent de nos jours de véritables lieux de débauche et d'apprentissage d'actes des plus ignobles et dégradants pour l'éthique et la morale de nos sociétés traditionnelles. Ne serait-ce que pour ces raisons, on peut juger la sortie des Érudits de justifiée et légitime face à la démission collective des parents et l'incapacité des pouvoirs publics à juguler voire à moraliser le phénomène.

Il en est de même de cet autre comportement qui caractérise actuellement la plupart des jeunes garçons, surtout ceux des milieux les plus défavorisés, et qui consiste à laisser pendre leur pantalon à la limite de leurs fesses laissant ainsi apparaître leurs dessous. Selon certaines sources, ce serait là une pratique des prisons américaines du seul fait que les habits cousus pour les détenus étaient généralement hors mesures et beaucoup trop amples. Les ceintures n'étant pas autorisées dans l'enceinte des prisons, les intéressés n'avaient d'autre choix que de les porter en l'état (lesdites tenues). Le Rap, ce genre musical venu pratiquement des mêmes milieux carcéraux, a fortement contribué à "exporter" le phénomène en le rendant notamment populaire aux USA ainsi qu'ailleurs dans le monde.

À mon humble avis, au lieu de blâmer ou de condamner les jeunes qui s'adonnent à la pratique de ces "fléaux" de façon plus ou moins inconsciente, il conviendrait de travailler davantage à leur conscientisation par l'éducation et la sensibilisation. Car, ils sont plus victimes de l'ignorance que de toute autre chose. En la matière, le moyen le plus efficace pour lutter contre l'ignorance étant l'éducation/formation, l'information et la sensibilisation, il serait plus judicieux d'opter pour cette voie plutôt que la répression ou la Loi du Talion. Les parents, la famille, la société et les pouvoirs publics devraient en ce sens admettre leurs propres responsabilités dans la constance dégradation des mœurs, et non condamner systématiquement ceux-là qui sont les victimes innocentes des conséquences de leur démission.

Heureusement qu’une frange importante de la jeunesse échappe à ces pratiques. Cette frange a elle aussi un rôle éminemment important à jouer dans le changement de comportement chez leurs semblables. Car, entre jeunes, le message est beaucoup plus perceptible et la compréhension mutuelle s’en trouve facilitée. Alors, à chacun de jouer sa partition de façon entière et pleine pour que «modernité» ne soit pas systématiquement synonyme d’acculturation et ou de dépravation des mœurs dans nos sociétés.

B. SIDIBE
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