A deux jours de la prochaine réunion de la Commission technique de sécurité (CTS), le commandant de la force onusienne au Mali a fait le point sur les différentes rencontres. Il tire un bilan contrasté des cinq séances de travail qui ont été marquées par une série de blocages notamment au sein des groupes armés.
Dans un communiqué, le général Michael Lollesgaard regrette que les cinq séances de travail depuis le 8 novembre n’aient pas permis de finaliser le travail et les engagements pris. Le commandant de la force onusienne note les points de blocage dans la mise en place des commissions DDR et intégration ainsi que la désignation des sites de pré-cantonnement dans la région de Kidal.
Pour autant, il rappelle que les parties se sont accordées sur l’établissement du bataillon de patrouille mixte à Kidal qui sera composé de 600 combattants/soldats, 200 pour chaque partie signataire. La tâche principale de cette patrouille sera d’assurer la sécurité des autorités intérimaires.
Le communiqué indique que le chronogramme de procédures a été adopté et que le gouvernement a décidé d’accorder un pécule et de fournir un capital décès pour les combattants non encore intégrés qui participeront à ces patrouilles mixtes. Le général commandant de la force de la Minusma souligne que le CTS poursuivra ses travaux en attendant que les blocages soient levés par une décision politique.
Du côté de la Plateforme, il n’y a pas de blocage au niveau de la mise en place des commissions de DDR. Selon les responsables du mouvement, le blocage se situe au niveau de l’installation des sites de pré-cantonnements. La Plateforme exige que les sites devant accueillir les combattants de la Plateforme et de la CMA soient à égale distance de la ville de Kidal.
Fahad Ag Almahmoud est le secrétaire général du Gatia, membre de la Plateforme : “Tous les experts de la CTS ont dit qu’il faudrait au moins une distance de 20 km de la ville de Kidal pour tous les groupes armés. Du côté de la Plateforme, on exige l’équidistance par rapport à la ville de Kidal. Si la CMA est à 100 km, on est d’accord, on va à 100 km. Si, elle est à 2 km, on va à 2 km. Si elle est à l’intérieur, on va à l’intérieur de la ville. Pour nous, en disant que la CMA sera cantonnée à 10 km et nous la Plateforme à minimum à 45 km, c’est un calcul comme tous les autres et ce n’est pas une bonne foi. Ajouter à cela, elle commence à s’allier avec Ançar Eddine pour nous attaquer. Nous, on est en guerre et on ne se salue même pas. Entre-temps, la communauté internationale, a l’audace de nous dire de donner les gens qui vont en CTS avec la CMA. Des gens qui ne sont pas sécurisés vis-à-vis les uns des autres, comment ils vont se sécuriser ensemble ?”