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Accélération du processus de paix: vers un coup de fouet de la France et de l’ONU
Publié le mercredi 23 novembre 2016  |  Info Matin
conférence
© aBamako.com par Momo
conférence de presse du Représentant spécial du Secrétaire général, Chef de la MINUSMA
Bamako, le 02 juin 2016 le Représentant spécial du Secrétaire général, Chef de la MINUSMA a tenu une conférence de presse sur l` attaque de Gao
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A deux mois de la fin de son mandat à la tête des des Nations Unies, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon était en visite à Paris où il a échangé avec les autorités de l’Hexagone sur la situation dans notre pays. Convaincus que la consolidation de la paix représente toujours un défi dans notre pays, la France et l’Onu conviennent de donner un coup d’accélérateur au processus de paix en cours.

Alors qu’il s’apprête à terminer ses 10 ans à la tête des Nations Unies, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon, a reçu jeudi, à Paris, les insignes de Grand Officier de la Légion d’honneur des mains du Président de la République française, François Hollande.
Créée par Napoléon Bonaparte en 1802, la Légion d’honneur est la plus haute distinction française. Depuis deux siècles, elle est remise au nom du chef de l’État français pour récompenser les citoyens les plus méritants dans tous les domaines d’activité.
M. Ban Ki-Moon a confié que cette Légion d’Honneur a pour lui une signification toute particulière.
« Je regarde les insignes de Grand Officier, dont je viens d’être décoré, et j’y lis les mots suivants : « Honneur et Patrie », deux notions très fortes qui décrivent avec la plus grande pertinence de mon mandat à la tête des Nations Unies », a-t-il fait remarquer. « C’est avec un honneur tout particulier que j’ai servi les 193 patries qui forment l’ONU », a-t-il déclaré.
« Le travail des Nations unies est aujourd’hui mis à l’honneur et je remercie la France pour le soutien fidèle et constant qu’elle m’a prêté, au cours de ces dix années, sans jamais faillir dans l’application des principes et valeurs communes de la Charte des Nations Unies », a conclu M. Ban.
En marge de ce déplacement à Paris, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon, s’est entretenu vendredi avec le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, sur plusieurs questions internationales.
Qualifiant sa rencontre avec M. Ayrault de « très fructueuse », M. Ban a renouvelé ses remerciements à la France pour le « rôle de premier plan qu’elle ne cesse de jouer pour contribuer à atteindre nos objectifs communs dans les domaines de la paix, du développement et des droits de l’homme ».
« La France a été la cheville ouvrière de l’action qui a mené à l’adoption de l’Accord historique de Paris sur les changements climatiques », a dit le Secrétaire général lors d’une conférence de presse au Quai d’Orsay, alors que la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP22) s’achevait le jour même à Marrakech.
M. Ban a également souligné le rôle important joué par Paris dans l’élaboration et l’adoption du Programme de développement durable à l’horizon 2030.
Les deux personnalités ont par ailleurs abordé la situation au Mali et en République centrafricaine – deux pays où la consolidation de la paix représente toujours un défi.
« Nous sommes convenus qu’il importe de relancer le processus de paix au Mali », a déclaré M. Ban devant la presse.
Au Mali, la France est présente avec l’opération militaire Barkhane qui a pour objectif de combattre les groupes armés terroristes agissant sur l’ensemble de la Bande sahélo-saharienne. Comme l’y autorise la résolution 2295 (2016) du Conseil de sécurité, les forces françaises peuvent intervenir à l’appui d’éléments de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), « en cas de menace grave et imminente, à la demande du Secrétaire général ».
Mercredi, l’Expert indépendant sur la situation des droits de l’homme au Mali, Suliman Baldo, s’était dit vivement préoccupé par la détérioration de la situation des droits de l’homme provoquée par l’insécurité dans le nord et le centre du pays. Il a attribué cette insécurité grandissante en grande partie aux retards enregistrés dans la mise en application de l’Accord, aux défections au sein des groupes armés signataires et à l’émergence des nouveaux acteurs armés, qui mettent en péril les populations civiles dans les régions touchées en restreignant leurs moyens de survie, leur accès aux services de base et à l’aide humanitaire.
Le Secrétaire général de l’ONU et le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, ont également évoqué la recrudescence des attaques terroristes ciblant les forces armées maliennes, les forces internationales et les populations civiles au nord du pays.
S’exprimant devant le Conseil de sécurité, la semaine dernière, l’Inspecteur général de Police de la MINUSMA, Issoufou Yacouba, avait déclaré que les attaques systématiques, en particulier dans le nord du pays, à l’encontre des forces maliennes, de la MINUSMA et de Barkhane, entravaient la mise en œuvre de l’accord de paix.
« Les alliances entre groupes armés signataires de l’accord et/ou entre les groupes signataires, les réseaux terroristes et criminels se font et se défont au gré des intérêts et des humeurs des uns et des autres », a-t-il constaté. Il en résulte, a-t-il stigmatiser, des attaques systématiques, en particulier dans le nord du pays, à l’encontre des forces armées maliennes, de la MINUSMA et de Barkhane, traduisant la détermination de ces groupes à entraver la mise en œuvre de l’accord de paix.
Parlant des chiffres, le patron de la composante police de la Minusma a précisé que de janvier 2014 à octobre 2016, 1 013 attaques avaient été recensées à l’encontre de la MINUSMA, des ONG, des Forces de défense et de sécurité du Mali et de la population. À cela s’ajoutent, a détaillé M. Yacouba, 227 attaques par mines et engins explosifs improvisés, qui ont provoqué la mort de 214 personnes, et 201 tirs de mortiers ou de roquettes contre la MINUSMA et les forces maliennes. Rien qu’au cours du mois écoulé, 66 attaques ont été perpétrées contre la MINUSMA, les forces maliennes et les populations civiles dans les régions de Gao, Mopti, Ménaka, Tombouctou et Kidal.
C’est la raison pour laquelle l’ONU et la France jugent important de relancer le processus de paix au Mali où malgré des progrès notables accomplis des blocages persistent encore notamment le retard accusé dans la mise en place des commissions DDR et Intégration ainsi que la désignation des sites de pré-cantonnement dans la région de Kidal. Sans compter aussi l’opérationnalisation des patrouilles mixtes et la mise en place des autorités intérimaires.

Par Mohamed D. DIAWARA
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