Dramane Diarra, président du Réseau d’appui au processus électoral (Apem), donne dans cet entretien ses impressions sur les communales du 20 novembre dernier.
Quelles leçons faudrait-il tirer des élections communales du 20 novembre dernier ?
La première leçon qu'il faut tirer de ce scrutin, est qu'il n'y a pas de changement de comportement aussi bien au niveau des citoyens qu'au niveau des acteurs politiques c'est à dire les candidats. S’il y a eu plusieurs reports, c’était pour changer la base même de ces élections. Je le dit en connaissance de cause, ce que nous avons entendu c'est que l'achat de conscience a prévalu, tout ce qui a été dénoncé dans le processus était là. Je pense à la fraude, le désintérêt des citoyens par ce qu’on parle d'un taux de 20 à 25 pour cent. Tous les observateurs notent une faible participation. Qu'est ce qui explique cela ? Quand le gouvernement se permet de laisser une loi pour une autre alors que ça s’est réglé ailleurs, vous voyez que la sérénité du scrutin est entravée. Cette cacophonie n'est pas de nature à augurer de bonnes suites dans le processus.
Qu'est ce que cela implique comme conséquence sur la légitimité nouveaux élus ?
Est-ce que ce scrutin va permettre de donner plus de légitimité à ceux qui seront là par rapport à ceux qui sont censés être remplacés. Je pense que cette question là, on peut sans nul doute se tromper répondre par la négative. Dire que non ceux qui seront là n’auront pas plus de légitimité que ceux qu’ils ont remplacés. Au delà de ça, vous savez, on n’a toujours dit qu’il y avait des risques énormes par rapport à la sécurité, ce n’était pas caché, l’environnement légal même du scrutin n’est pas sain aujourd’hui.
Qu’est ce qui va arriver demain ?
Moi je pense que ce scrutin va avoir beaucoup de suites judiciaires
SEYNI TOURE
Source: La lettre du Mali