« Education Emergency Support Activity » ou « Activités d’appui à l’éducation en situation d’urgence », tel est le nom d’un projet qui a été lancé le lundi 14 novembre à Ségou par le ministre de l’Education nationale, Kénékouo dit Barthélemy Togo. La cérémonie de lancement a eu lieu en présence du gouverneur de la Région de Ségou, Georges Togo, de l’ambassadeur des Etats-Unis au Mali Paul A. Folbse OLMSBEE et de plusieurs hauts responsables de l’éducation, de l’ambassade américaine, des ONG partenaires, de responsables politiques et de la société civile.
Le Projet d’appui à l’éducation en situation d’urgence-EESA est financé par l’USAID pour 8,2 milliards Fcfa pour une période de trois ans 2016-2018. Il est mis en oeuvre par l’Agence d’exécution CAMRIS international et ses partenaires : COBO Construction, Human Network International et Juarez Associates.
Le projet EESA répond aux conséquences de la rébellion armée au Nord de 2012 et du coup d’état militaire survenu la même année.
Des crises qui ont affecté le système éducatif tant au Nord qu’au centre du pays par la destruction des infrastructures scolaires, la démoralisation des enseignants, le déplacement des familles et la psychose créée par les combats.
En effet, en 2012 au moins 83 938 enfants ont été déplacés à l’intérieur du pays et 135 000 ont été recensés dans les camps de refugiés. La période d’accalmie par la présence des forces armées nationale et étrangère sur le terrain a autorisé le retour de plus de 137 000 déplacés dans les Régions de Gao et Tombouctou en 2013.
Ces deux régions ont accueilli de nouveau 196 000 des leurs en 2014 selon l’OIM tandis que les secteurs socio-économiques et
culturels demeurent toujours dégradés (330 écoles non fonctionnelles). En cette période de sortie de crise caractérisée par la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation et sa mise en oeuvre voire la relance du développement global et harmonieux du Mali, le projet EESA vise à accroitre l’accès équitable à une éducation de qualité au bénéfice des enfants des régions affectées de Ségou, Mopti, Tombouctou, Gao et de Kidal. Ainsi, EESA ambitionne de faire inscrire 80 000 élèves nouveaux dont 50% de filles, de construire 60 salles de classe et de réhabiliter 230 écoles.
Au programme également : 250 projets d’écoles à développer et 250 écoles à doter de plan de contingence et de sécurité.
Quatre académies d’enseignement et 15 Centres d’animation pédagogique verront leurs capacités renforcées dans la collecte et le traitement des données et 1500 enseignants seront formés en éducation d’urgence, psychosocial, Wash et genre. Et ce n’est pas tout : 80 000 kits scolaires seront distribués tout comme 250 kits écoles et récréatifs ; 250 comités de gestion scolaire, APE et AME (association des mères d’élèves) seront redynamisés.
Enfin 2500 membres de clubs d’hygiène/gouvernement d’enfants et 5000 membres d’associations scolaires seront formés aux bonnes pratiques Wash. A la cérémonie de lancement officiel des activités de ce projet, le maire de la commune de Ségou, Ousmane Karamoko Simaga s’est réjoui du choix de sa cité pour abriter et le siège et le lancement, il a au nom des maires bénéficiaires remercié les responsables de cet acquis car le besoin est effectif.
Au nom de Lawrence Day président de CAMRIS International, la directrice de l’ONG au Mali Mme Anna Diallo a salué la confiance placée à son organisation pour conduire EESA. CAMRIS est spécialiste des services d’exécution de programmes, de suivi-évaluation, d’appui institutionnel et de renforcement de capacités, de gestion des subventions et autres grands contrats du gouvernement Américain.
C’est pour plus d’efficacité que CAMRIS a adopté une approche décentralisée en implantant son siège à Ségou et en recrutant 50 Jeunes dont 20 Femmes comme Agents de Mobilisation Communautaire issus des milieux bénéficiaires pour aider les communautés à renforcer leur résilience.
Pour Paul A. Folmsbee, l’ambassadeur des Etats-Unis, ce projet vient aider les Maliens à se forger un avenir démocratique, résilient et prospère, conforme à la vision globale de l’USAID.
Le ministre de l’Education nationale, Kénékouo dit Barthélemy Togo a félicité la Région de Ségou pour son engagement vis-à-vis de l’école, avant de décrire la crise inédite que vit le pays depuis et dont les effets néfastes se sont étendus à tous les domaines de la vie, particulièrement le système éducatif. Aussi, la formation des nouveaux gestionnaires de l’école à leurs rôles et responsabilités est urgente. Car durant les années troubles de nombreuses écoles étaient animées par des volontaires de la société civile qu’il convient de saluer le patriotisme.
Le ministre a invité les bénéficiaires à s’approprier le projet et à le gérer au mieux. Il a remercié le gouvernement des Etats-Unis pour son accompagnement multiforme et particulièrement au secteur de l’éducation. La cérémonie a été marquée par un sketch sur le sujet et la remise symbolique d’équipements informatiques et de kits scolaires par l’ambassadeur au ministre.