La MINUSMA a célébré la Journée internationale des droits de l’enfant le 19 novembre 2016 à la Place de l’Indépendance. Le gouverneur de la Région de Gao y était représenté par son conseiller aux affaires économiques et financières. Les agences des Nations Unies, notamment l’Unicef, l’OIM et ONU Femmes ont aussi rehaussé de leur présence cet évènement.
Les enfants de la Cité des Askia se sont réunis le samedi 19 novembre 2016 à la Place de l’Indépendance à l’occasion de la journée qui leur est dédiée par l’Assemblée générale des Nations Unies. Portant des t-shirts qui disaient : « La protection des enfants en situation difficile vivant en institutions : quelles réponses ? ».
Les enfants ont suivi les allocutions prononcées pour la circonstance par les différentes personnalités ; allocutions visant à mieux protéger leurs droits à la santé, à l’éducation, en somme : à la vie.
Organisée par la division des Droits de l’Homme et Protection de la MINUSMA en collaboration avec la direction Régionale de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille (DRPFEF) et de l’Académie d’Enseignement de Gao, la cérémonie s’est déroulée en présence de M. Ibrahim Arboncana Maiga, conseiller aux affaires économiques et financière du Gouverneur de la région.
« Je forme l’espoir que cette cérémonie soit suivie de beaucoup d’autres avec les différents partenaires pour que la Convention Internationale des Droits de l’Enfant, qui prône la promotion et le respect des droits de l’enfant, ne soit pas un simple idéal mais devienne une réalité au quotidien » a souligné le Représentant du Gouverneur lors de son intervention.
Le Parlement régional des enfants de Gao a pris une part active à la réussite de cette journée dont le thème était « La protection des enfants en situation difficile vivant en institutions : quelles réponses ? ».
Mlle Halimatou Hamar Traoré, présidente de cette tribune de libre expression de tous les enfants de Gao, a lancé un cri de cœur à l’endroit des autorités régionales afin que des mesures appropriées soient prises pour décourager le mariage précoce et forcé. Elle a aussi proposé quelques actions à mener pour lutter contre cette pratique, notamment l’organisation de campagnes de sensibilisation de la population sur les conséquences liées au mariage forcés des jeunes filles, la tenue d’un forum sur les droits des enfants dans la région, l’organisation des forums inter communautaires sur le mariage précoce, et enfin la création des comités d’alerte et de prévention de mariage précoce dans tous les établissements scolaires de la région.
En 1954, l’Assemblée générale des Nations Unies déclarait le 20 novembre comme journée officielle des droits de l’enfant. C’est aussi une occasion pour forger un consensus tant au niveau national qu’international sur les questions préoccupantes et améliorer ensemble la situation des enfants ne bénéficiant pas de protection parentale.
«Le thème retenu cette année est une interpellation de tous les décideurs au respect des engagements contenus dans la Convention, spécifiquement à l’article 19 qui stipule que les Etats parties prennent toutes les mesures législatives, administratives, sociales et éducatives appropriées pour protéger l’enfant contre toute forme de violence, atteinte ou de brutalités physiques et mentales, d’abandon ou de négligence, de mauvais traitements ou d’exploitation, y compris la violence sexuelle, pendant qu’il est sous la garde de ses parents ou de l’un d’eux, de son ou de ses représentants légaux ou toute autre personne à qui il est confié » a révélé Mme Haidara Aissatoune Sangho de la Direction Régionale de la Promotion de la Femme de l’Enfant et de la Famille (DRPFEF). Mme Ndeye Yande Kane de la Division des Droits de l’Homme et de la Protection, de la Mission onusienne à Gao, a fait savoir que « Le Mali est l’un des premiers pays à avoir signé le 26 janvier 1990 puis ratifié le 21 septembre 1990, la Convention relative aux droits de l’enfant ».
L’Unicef qui est engagé pour que tous les enfants réalisent leur droit à une éducation primaire de qualité était représenté à cette cérémonie. Malheureusement la situation sécuritaire dans la région de Gao a créé une atmosphère de peur et a traumatisé les enfants, les empêchant ainsi d’aller à l’école et ruinant leur avenir. « La célébration du 27ème anniversaire coïncide avec une période où dans certaines localités de la région de Gao, les enfants n’ont pas accès à l’éducation pour des raisons sécuritaires, car leurs localités sont encore occupées. La MINUSMA est consciente qu’il est nécessaire voire indispensable de mettre en œuvre l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu des pourparlers d’Alger afin de permettre aux enfants de jouir de leurs droits. La place de l’enfant se trouve à l’école » a ajouté Mme Yande.
M. Moussa Dagdou Maiga, coordinateur du Club U-Report-Gao, a attiré l’attention des autorités régionales sur un phénomène qui a pris de l’ampleur dans la région, celui de ‘mobilité des enfants’. « Ainsi, l’article 11 de la Convention relative aux droits de l’enfant rappelle les engagements de nos plus hautes autorités nationales pour qu’enfin ici au Mali, les difficultés des enfants particulièrement leur mobilité et leurs conditions de vie qui les empêchent de jouir de leurs droits puissent s’améliorer. Je vous affirme que la région de Gao est une zone stratégique d’arriver, d’accueil et de départ de toutes les migrations internes et internationales » a conclu M. Maiga.
La célébration était aussi une bonne occasion pour les enfants de se détendre. L’artiste musicien et activiste de la paix, M. Sabane Boubacar Touré dit SBT a interprété une chanson en langue sonrhaï soulignant l’importance de l’éducation de la jeune fille et de l’enfant.
Avant la fin de la célébration, les contingents bangladeshi et cambodgien de la MINUSMA, ainsi que la Police onusienne/UNPOL ont offert des kits de fournitures scolaires aux enfants par le truchement de l’Académie d’Enseignement qui y était représentée par son Directeur, M. Sidi Oumar Touré.
Enfin, une mention spéciale aux éléments sénégalais de l’Unité de police constituée de la MINUSMA qui n’ont ménagé aucun effort pour assurer la sécurité de tous les participants ainsi que du lieu où s’est déroulé le 27ème anniversaire de la Journée internationale des droits de l’enfant.