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Mali : Mme Seck Oumou Sall : L’imbattable
Publié le jeudi 24 novembre 2016  |  Le challenger
Mme
© Autre presse par DR
Mme Seck Oumou Sall
Première et seule femme élue communale du Nord, coordonnatrice de l’Association »Trait d’union », membre du Collectif des élus du Nord.
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Plébiscitée le 20 novembre dernier, le Maire de la commune urbaine de Goundam, Mme Seck Oumou Sall, confirme son statut d’imbattable et sa grande légitimité.
Ils avaient juré de l’empêcher d’obtenir un troisième mandat. Malgré l’utilisation à outrage des moyens de l’Etat, du trafic d’influence à ciel ouvert et surtout la présence du Secrétaire général de la section RPM de Goundam, Mahamane Baby, non moins ministre de l’emploi et de la formation professionnelle, rien n’y fut. Le verdict des urnes est sans appel. La liste indépendante conduite par Mme Seck Oumou Sall caracole en tête avec 2608 voix soit l’équivalent de dix (10) conseillers dont quatre femmes. L’alliance de la honte composée du Rassemblement pour le Mali (RPM), de l’Alliance pour la République (APR) et de l’Union pour la République et la démocratie (URD) se contente de 1863 voix soit 7 conseillers dont deux femmes. Un rapide calcul des voix laisse comprendre que chacun de ces partis a obtenu 621 électeurs. Non seulement, Mme Seck bat à plat couture un conglomérat de formations politiques, mais aussi elle améliore son score par rapport aux élections communales de 2009 à l’issue desquelles elle avait obtenu neuf (9) conseillers. Autre fait notable, on enregistre six (6) femmes contre deux (2) dans le précedent Conseil communal.
Le ministre Baby dans ses petits souliers
C’est un véritable plébiscite pour le maire sortant. La commune urbaine de Goundam est imprenable. Et Mme Seck Oumou est imbattable. Mahamane Baby n’aurait donc pas la mairie. Arrivé à Goundam à la fin de la campagne électorale, le ministre secrétaire général de la section RPM de Goudam, a quitté la ville le 21 novembre, le lendemain de sa sanglante défaite, couvert de honte et d’humiliation. En un mot, Mahamane Baby et ses poulains ont été remis dans leurs petits souliers. Dans une démocratie digne de ce nom, le ministre de l’emploi et de la formation professionnelle aurait, dès le lendemain de cette cinglante défaite, remis sa démission au Premier ministre, accompagné dans ce geste par d’autres membres du gouvernement qui ont subi le même sort dans leur fief.
Après ce cinglant revers, un notable de la ville de Goudam ironise en ces termes : « Même si tu donnes le budget de la Présidence de la République à Mahamane Baby, il n’aurait pas la commune urbaine de Goundam pour la simple raison qu’il est inconnu au bataillon des bâtisseurs de Goundam et manque cruellement de racine politique. Mahamane Baby se trompe. Même si IBK vient se présenter à Goundam, Oumou Sall va le battre ».
Cette victoire nette sans bavure prouve une fois de plus que les citoyens demeurent attachés à leurs valeurs sociétales et ne cèdent pas aux chants de sirène de ceux qui les oublient dès lors qu’ils sont ministres ou détenteurs d’une haute fonction au sein de l’administration publique.
Pourquoi donc cette victoire ?
Elle est essentiellement due au bilan élogieux de Mme Seck à la tête de la mairie. Depuis son arrivée en 2004 aux affaires, ses détracteurs ainsi que ses partisans sont tous unanimes qu’elle a littéralement changé le visage de la ville de Goundam. Pour les habitants de Goundam, Mme le maire est un grand bâtisseur. Elue de proximité, Mme Seck a réussi à faire de Goundam un pôle d’attraction médiatique très convoité par les politiques. Femme politique de poigne, elle s’est forgé une solide réputation sur le terrain politique en s’imposant comme une actrice incontournable.
Modeste, sage, intègre, cultivée, respectueuse, attentive, constante, elle se singularise par sa grande sociabilité. « Oumou Sall, c’est ce grand arbre fruitier dont les fruits nous servent d’aliments, les branches, écorces et feuilles de médicament pour nous soigner, les racines à la teinture », déclarait récemment dans nos colonnes Bintou Walett Assika, enseignante à Goundam.
Première femme maire des regions du nord du Mali, elle devient avec Mme Kadidia Diawara, maire de Dandougou Fakala, les deux seules femmes à obtenir un troisième mandat après Feue Maïga Salimata Dembélé. Indiscutablement, le maire de la commune urbaine de Goundam est une femme à la fois emblématique et énigmatique.
Chiaka Doumbia
Le challenger
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