Les résultats provisoires des élections municipales du 20 novembre ont été dévoilés. Outre la participation mitigée, le bilan est contrasté pour le RPM, le parti d'Ibrahim Boubacar Keïta, par ailleurs accusé de différentes fraudes par l'opposition.
Le RPM domine à Bamako
Selon les résultats provisoires, le Rassemblement pour le Mali (RPM), le parti du président Ibrahim Boubacar Keïta, aurait remporté deux communes du district de Bamako : la commune II et la commune V. Il est aussi au coude-à-coude avec l’Union pour la république et la démocratie (URD), le premier parti d’opposition, dans la commune I (chaque camp y totalise 13 conseillers).
De son côté, le parti Yelema, conduit par l’ex-Premier ministre Moussa Mara, garde son fief de la commune IV. L’URD de Soumaïla Cissé, le chef de file de l’opposition, remporte pour sa part la commune VI, la plus grande de la capitale malienne. Quant à l’Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice (Adéma-PASJ), ancien parti majoritaire à Bamako, il ne remporte que la commune III.
Des défaites symboliques en province
Si le RPM l’a emporté à Tombouctou et à Gao, les deux plus grandes villes du Nord du Mali, il a aussi essuyé plusieurs défaites symboliques dans le reste du pays. Le parti présidentiel a par exemple perdu la ville de Koulikoro, fief d’Issaka Sidibé, le président de l’Assemblée nationale, au profit de l’URD. Idem pour Ténenkou, localité d’origine du président du RPM, Bokary Tréta.
Plusieurs autres cadres du parti au pouvoir ont été battus dans leurs bastions. Les ministres de la Culture, N’Diaye Ramatoulaye Diallo, et de l’Environnement, Ousmane Koné, ont ainsi été défaits à Sikasso par l’Adéma-PASJ. Idem pour le ministre de l’Emploi, Mahamane Baby, à Goundam, ville du nord remportée par une la candidate indépendante Oumou Sall Seck.
Une participation mitigée sur fond d’insécurité
Plus de 7,2 millions de Maliens étaient appelés aux urnes pour élire à la proportionnelle 12 000 conseillers municipaux. Le taux de participation à ce premier scrutin depuis l’élection d’IBK en août 2013 est mitigé : il oscillerait autour des 50% dans certaines villes de province, mais n’aurait pas dépassé les 25% à Bamako.
La menace terroriste, le contexte sécuritaire dégradé, ou encore l’opposition des ex-rebelles de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) à ces municipales ont aussi empêché la tenue du scrutin dans de nombreuses localités du centre et du nord du pays, comme Ménaka, Kidal ou Taoudéni.
Dans la soirée du dimanche 20 novembre, cinq militaires ont été tués dans une embuscade contre leur convoi, au nord de Douentza, alors qu’ils transportaient des urnes après le vote. Selon une source de sécurité malienne citée par l’AFP, l’objectif de cette attaque était de « saboter les élections ». Un civil a aussi perdu la vie dans l’assaut lancé par des jihadistes présumés contre la sous-préfecture de Dilly, près de la frontière mauritanienne.
Accusations de fraudes contre le parti au pouvoir
Dans certaines communes où le vote a eu lieu, le RPM est accusé de fraudes. « Il y a eu énormément d’irrégularités, notamment à Gao et Tombouctou. Nous avons par exemple été informés de l’existence de bulletins ‘prévotés’ en faveur du RPM », dénonce Soumaïla Cissé, président de l’URD. Il a adressé une lettre au président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) pour demander le recomptage des voix dans les communes I et II de Bamako.... suite de l'article sur Jeune Afrique