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Commune II(Bamako) : Ce qui s’est passé aux portes de la belle-femme présidentielle. Karim Keita, la cible des manifestants … la raison de leur colère
Publié le jeudi 24 novembre 2016  |  La Sentinelle
Manifestation
© aBamako.com par as
Manifestation organisée par l`association Yèrè Wolo Ton
6 aout 2012. Bamako. Les marcheurs projetaient se rendre à Koulouba pour rencontrer le président de la République Dioncounda Traoré, qu`ils exigent la démission. Un corde constitué d`éléments de la police, de la gendarmerie et de la Garde nationale leur a barré la route à coup de grenade lacrymogène. On se rappelle que le 21 Mai une manifestation similaire avait terminé par l`agression du président Traoré dans ses bureaux au palais de Koulouba.
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Les manifestants étaient visiblement informés de la présence de Karim Keita dans la famille maternelle sise à Quinzambougou au moment des faits. C’est sa tête qu’ils voulaient. Et ils n’ont pas renoncé à leur funeste projet nonobstant ce premier échec. Mais pourquoi lui ? Les raisons !
Les faits se sont déroulés le mardi 22 novembre 2016 dernier au petit-soir. De jeunes manifestants (entre 300 et 500) en colère se sont dirigés sur la famille Attaher sise à Quinzambougou. Il s’agit de la jeunesse des partis en compétition lors des dernières communales. Leurs intentions étaient bien connues : bruler la belle-famille présidentielle et surtout, en découdre avec Karim Keita.
Ils commencèrent par bruler les pneus et lancer des slogans très hostiles aux occupants de la famille (si hostiles que notre éducation ne nous permet pas de les répondre dans ces colonnes). Bref, la tension était vive et le pire pouvait arriver. Certainement alertée par la famille, la Gendarmerie intervient et parvint à disperser les manifestants. Deux personnes furent arrêtées dans le feu de l’action. Mais elles firent relachées pour n’être aucunement impliquées. Il s’agit d’un passant et d’un restaurateur. Pour tout dire, aucun des acteurs présumés n’a été arrêté à ce jour et la police ne semble avoir de piste. Au niveau de la famille, le dispositif sécuritaire a été renforcé. L’on semble craindre une récidive. Il faut dire que Karim Keita était présent au moment des faits et selon toute évidence, les manifestants le savaient. Il était leur cible. Mais pourquoi le chérubin Katio ?
Comment des graves irrégularités dans le processus électoral en commune II ?
Une chose est sure : les élections communales n’ont pas été propres en commune II du district de Bamako. Loin s’en faut ! il ya eu d’abord cette tentative d’invalidation des listes de tous les autres partis au seul profit de celle de CODEM-RPM. Et il a fallu la saisine de la cour d’appel pour faire échec au projet. Ensuite, ce fut le tour du Gouvernorat du District de Bamako de nommer des militants et même des candidats RPM en qualité de présidents de bureau ou agents électoraux. Une violation du code électoral dénoncée par un collectif de 17 paris politiques en vain. Et le jour du scrutin, l’on déplore de nombreux cas de fraude et d’achat de conscience dans tous les centres de vote. Et les auteurs ne s’en cachaient d’ailleurs pas. Les suspects interpelés par la police et connus pour être de la CODEM-RPM, ont été relâchés dans les heures qui ont suivi. Et cerise sur le gâteau : à l’issue des décomptes de voix, la liste CODEM-RPM obtint 15 conseillers, l’Adema 11, l’URD 8, le MPR 4, et l’ADP-Maliba 1. C’est bien le résultat sorti des urnes et certifié par les différents PV.
Les 4 derniers partis (Adema, URD, MPR et ADP) ont décidé d’aller en alliance et devraient obtenir 24 conseillers. Ce qui du coup, leur procurait la majorité au détriment de la liste CODEM-RPM avec ses 15 conseillers. Mais les choses ne se passèrent pas ainsi.
La preuve du tripatouillage et de la complicité des autorités électorales
Du 11 conseillers, l’Adema se retrouva en fin de partie, avec 8, l’URD, avec 5 contre 6 à l’origine, le MPR avec 3 au lieu de 4 et l’ADP, 0 contre 1.
Et toutes les voix perdues ont été reversées au compte de la liste CODEM-RPM qui obtint ainsi la majorité absolue avec 21 conseillers. Comment diantre cela est arrivé ?
Tout s’est joué au niveau des bureaux de vote du quartier 2, 3, 4, 5 et 7. Dans le bureau N°2, la liste CODEM-RPM a obtenu 17 voix, 31 au N° 2, 23 au n° 4 et 23 au n° 7. C’est le résultat au décompte final certifié par les présidents desdits bureaux et copies dument signées ont été remises à tous les délégués et assesseurs. C’est le lendemain (lundi 21 novembre) que les choses prirent une autre tournure au niveau du gouvernorat du district. De 17, les voix de a liste CODEM-RPM passèrent à 177 dans le bureau N° 2, de 31 à 331 au n°3, et respectivement de 23 à 230 dans les bureaux n°4 et 7. Un simple rajout. Tenez : à 17, les falsificateurs ont ajouté 7 pour faire 177 (bureau n°2) ; 31 est « 331 » au bureau n°3 et 23 est devenu « 230 » au niveau des bureaux n°4 et 7. Bien évidemment, en arithmétique, pareille manipulation est facilement décelable puisque ne concordant pas avec le taux de participation. Aussi, tous les délégués et assesseurs ont à leur possession le PV dument signés par les différents présidents de bureau. Raison pour laquelle justement, les autres ont décidé de porter plainte contre lesdits présidents de bureau. Et à la CENI, ils ont demandé de mettre à leur disposition les PV originaux. Refus catégorique de cette dernière au motif qu’elle a reçu des instructions. Ce dernier acte est survenu avant-hier mardi 22novembre, 48 heures après le scrutin. Et c’est après ce refus ferme de la CENI de contribuer à la manifestation de la vérité que les jeunes des partis concernés ont fait une descente dans la belle-famille présidentielle aujourd’hui symbolisée par le député Karim Keita.
Lequel est également soupçonné d’être le cerveau de toutes les manipulations, du gouvernorat du district de Bamako en passant par la CENI. Raison pour laquelle, sa tête, par eux, mise à prix. Les partis s’estimant victimes n’ont pas lâché prise. Ils prévoient une marche pacifique ce jeudi. Rappelons qu’ils ont d’ordre et déjà engagé une procédure judiciaire contre les présidents des bureaux de vote concernés.
B S Diarra
La sentinelle
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