« Les élections communales se sont bien déroulées dans la commune urbaine de Gao, et je fais partie des gens qui ont fait qu’il en soit ainsi », a déclaré le maire sortant de la cité des Askia, Sadou H. Diallo, au cours d’une conférence de presse à Magnambougou, le samedi 26 novembre. Mais il n’admettra jamais que le RPM lui vole sa victoire.
C’est un candidat à sa propre succession à la mairie de Gao, qui est déçu du comportement de certains acteurs politiques, à la manœuvre de la fraude au profit du RPM pour lui voler sa victoire, et qui a saisi la justice pour le remettre dans ses droits.
Selon le maire de Gao, Sadou H. Diallo, président du PDES, on peut imposer un président éclairé au peuple. Cela peut même être probable pour un député, mais c’est impossible d’imposer un maire qui est issu des élections de proximité.
« Dans ces élections de proximité, on ne peut pas imposer aux populations quelqu’un qu’elles n’aiment pas. J’ai gagné avec plus de 300 voix sur le RPM ». Selon Sadou H. Diallo, la minceur de cette différence s’explique par le fait que le RPM a inondé ces élections d’argent, en mettant plus de 300 millions de FCFA pour gagner.
En plus de l’achat de conscience, le trafic d’influence a été utilisé en prêtant des propos au président de la République, selon Sadou H. Diallo. Le secrétaire général de la section RPM aurait ainsi prêté au président IBK d’avoir dit que tant qu’il y aura un maire PDES, il ne viendrait plus à Gao, et il n’y aura pas d’eau, pas de développement dans cette ville. « Il faut un maire du pouvoir et non de l’opposition », aurait tenu des hommes pendant la campagne, et dont le conférencier dispose des enregistrements, des messages en songhoï.
Lors de ces élections, aux dires du candidat Sadou, il a battu les deux députés de Gao dans leur quartier, ainsi que le candidat du RPM dans son propre quartier. Il aurait également gagné dans le quartier militaire.
« A 2h lorsque je quittais le QG, la CENI avait les mêmes résultats que moi, en tête avec 12 élus contre 10 pour le RPM. Je suis surpris que ces résultats ont été tripatouillés entre 2h et 6h du matin où on avance que nous sommes à égalité avec 11 élus contre 11, et qu’ils ont 80 points de plus. Aussi, au quartier château, alors qu’il était en tête avec 81 voix contre 48 pour le RPM, après les tripatouillages de résultats du bureau, le PDES n’avait plus que 50 voix contre 186 pour le RPM. Le président du bureau, auteur de ces tripatouillages a été payé pour le faire et a quitté la ville depuis ce forfait », a indiqué le conférencier.
Ce qui est incompréhensible, selon le maire de Gao, qui soutient qu’il a battu le RPM partout. C’est qu’au 8ème et au 2ème quartier, où il n’y a pas d’électricité, il y a eu bourrage des urnes, soutient le conférencier.
« J’ai empêché un soulèvement des populations de Gao, qui sont venues se regrouper à la mairie pour marcher. Il y a eu plus de 4000 personnes qui étaient prêtes à descendre dans les rues de Gao. J’ai empêché cela en transformant la marche en meeting à la mairie. Je n’ai pas d’opposants à Gao, et mon intention est de prendre dans le bureau municipal, des élus dans chaque parti. J’ai confiance en la justice malienne qui va me remettre dans mes droits », a indiqué Sadou H. Diallo. A la question de savoir, ce qui se passerait si les juges ne vont pas dans le sens de ses prétentions, la réponse a été brève, « S’ils ne disent pas le droit, ils ont détruit Gao. Si on ne me restitue pas ma victoire, je me retire de Gao. Je ne resterai pas à Gao », a-t-il déclaré résolu. Le président du PDES, Sadou H. Diallo a indiqué qu’il joignait sa voix à celle de Soumaïla Cissé pour dire au pouvoir de faire machine arrière, au nom de la paix à Gao.