Les locaux de l’observatoire pour les élections et la bonne gouvernance au Mali, situés à l’ACI2000, ont abrité samedi, une conférence de presse relative à la déclaration de l’organisation sur les élections communales du 20 novembre 2016. C’était sous la présidence du Président de l’Observatoire pour les Elections et la Bonne Gouvernance au Mali, Ibrahima Sangho.
Le président de l’Observatoire pour les Elections et la Bonne Gouvernance au Mali, Ibrahima Sangho dira que, les organisations membres de l’Observatoire ont mis à contribution un millier d’observatrices et d’observateurs de longue durée de 2015 à 2016 pour suivre les élections communales dont le scrutin s’est déroulé le 20 novembre 2016 au Mali. Il a rappelé que l’Accord d’Alger, signé le 15 mai 2015 et parachevé le 20 juin 2015 devait être le fil conducteur pour la sortie de crise, mais des blocages récurrents retardent son processus de mise en œuvre. Et d’indiquer que le grand fossé qui se creuse de jour en jour entre les gouvernants et les gouvernés, à travers une crise sociale sans précédent. Selon lui, l’Observatoire a constaté la terreur sur les élections et leur non tenue sur l’ensemble du territoire conformément au décret de convocation. Malgré les assurances données par le gouvernement, il n’y a pas eu d’élections dans la région de Kidal et de plusieurs communes de la région de Tombouctou et ceux de Gao. Selon le président de l’Observatoire, le président de la République a promulgué une nouvelle loi électorale le 17 octobre 2016 à 34 jours du scrutin. Il a fait savoir que c’est la loi N 2016-048 du 17 octobre 2016, portant loi électorale. Cependant l’Observatoire a constaté la mise en valeur de deux lois électorales pour la tenue de ces communales par le gouvernement. Il a fait savoir que, le ministre de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et de la Reforme de l’Etat, Mohamed Ag Erlaf, à travers une lettre en date du 14 novembre 2016, six jours avant le scrutin, a signifié aux partis politiques la primauté d’une loi morte et enterrée sur la loi en vigueur. Ibrahim Sangho dira que la lettre dit en substance que » l’organisation des élections communales du 20 novembre 2016 se poursuivra sur la base de la loi n 06-44 du 04 septembre 2006, modifiée portant loi électorale ». Cela constitue une violation grave des lois et Règlements du Mali par le Gouvernement et une grave entorse aux idéaux de la République, affirma t’il. Par rapport à des élection équitables et inclusives, il dira que, l’Observatoire a noté que deux Spécimens de bulletins de vote ont existé dans plusieurs communes du Mali, avec l’intention de jouer à la grande confusion des citoyennes et des citoyens dans le but de favoriser certaines formations politiques au détriment d’autres. Il souligna aussi que les organisations de la société civile qui devraient agir sur le scrutin du 20 novembre 2016, en aidant à corriger en temps réel les dysfonctionnements et les insuffisances du scrutin, n’ont bénéficié d’aucun accompagnement pour ce faire. En parlant de la sincérité du vote, il dira que l’Observatoire a constaté l’achat des consciences à ciel ouvert dans l’ensemble des centres de vote et la corruption électorale a atteint des proportions inégalées.
Dans sa déclaration le président a recommandé, une véritable souveraineté sur l’ensemble du territoire national, l’adoption d’un code électoral en République du Mali, une Independence d’esprit dans l’exercice de la fonction d’Elu du peuple malien, le respect total et intégral de la loi électorale en vigueur qui est la loi n 2016-048 du 17 octobre 2016 et un appui conséquent et équitable aux OSC spécialisées dans les domaines de la gouvernance.