Dans le cadre de sa campagne un " Départ Sain " WaterAid a organisé du 21 au 25 Novembre 2016 une visite média dans certains centres de santé du district sanitaire de Bla. Il s'agissait par cette caravane de presse de comprendre les efforts que fait WaterAid pour accompagner l'Etat dans sa mission d'amélioration de la qualité des soins en lien avec l'accès à l'eau potable, l'hygiène et l'assainissement.
La campagne " Un départ Sain " vise à réduire, la mortalité néonatale et infantile à travers la prise en compte de l'accès à l'eau potable, l'hygiène et l'assainissement dans les pratiques et politiques de santé. L'équipe de journalistes a visité le mardi 22 novembre 2016 le CSREF de Bla et les Cscoms de Kemeni et de Niala pour rencontrer le personnel et comprendre comment les interventions AEPHA (Accès à l'eau potable, l'hygiène et l'assainissement) ont impacté la qualité des soins.
Aussi bien à Bla, qu'à Kemeni et Niala, WaterAid et son partenaire ALPHALOG ont doté l'ensemble des unités de soins de lavabos donc de l'eau potable dans toutes les salles de consultations, d'accouchement et de soins.
Au CSREF de Bla, c'est un nouveau château d'eau qui a été installé avec tout l'équipement nécessaire, tout en reprenant la tuyauterie et l'ensemble du système de ravitaillement.
A Bla, Kemeni et Niala l'installation des nouveaux châteaux d'eau a bouleversé les pratiques, amélioré la qualité des soins et changé le cadre de vie du personnel soignant et des populations voisines. En outre, dans ces trois localités la construction et la rénovation des blocs de latrines complètent le dispositif des initiatives qui ambitionnent d'apporter un paquet d'hygiène et d'assainissement essentiel pour des soins de santé conformes aux normes.
Au CSREF de Bla : la sage femme témoigne
Au CSREF de Bla, nous avons rencontré Mme Sissoko Tahara Traoré sage femme, elle a bien voulu répondre à nos questions pour nous permettre de comprendre, de la bouche d'un acteur comment les nouvelles réalisations de WaterAid ont transformé les conditions de travail des agents et amélioré la qualité des soins. A la question qu'est-ce que le château d'eau a apporté au CSREF en termes d'amélioration des soins, surtout dans la salle d'accouchement, Mme Sissoko, est formelle, l'arrivée de l'eau a bouleversé les pratiques au CSREF, car désormais tout se passe dans la salle d'accouchement, il n'est plus question d'aller chercher de l'eau ou d'envoyer les accompagnants chercher de l'eau. Désormais, le linge de l'accouchement est automatiquement lavé, il n'est plus question de laisser trainer ce linge. En plus pour la sage femme de Bla, l'adduction d'eau a carrément facilité le travail dans la salle d'accouchement, car aussitôt que l'accouchement terminé, le matériel est bien lavé et assaini, ce travail est facile parce que l'eau est dans la salle d'accouchement. Elle a terminé son propos en commentant : " il n'y a pas de santé sans hygiène et la propriété or il n'y a pas de propriété et d'hygiène sans eau, alors désormais, nous, nous avons l'eau, nous n'avons plus peur de faire nos accouchements… "
Au Cscom de Kemeni : l'infirmière obstétricienne donne des précisions.
Il est important de préciser que l'infirmière obstétricienne fait office de sage femme dans les Cscoms, c'est le cas à Kemeni ou exerce Mme Diarra Mariam Coulibaly, elle a bien voulu témoigner pour expliquer comment le programme AEPHA de WaterAid à travers son partenaire ALPHALOG impacte la vie dans son CsCOM.
En effet, de l'implantation du château d'eau à la construction des latrines et des aires de lavage, des formations et autre installation d'incinérateur, c'est la qualité des soins qui a considérablement changé à Kemeni. Pour Mme Diarra avant l'installation du château d'eau, la crise de l'eau était un vrai problème ici au Cscom, car chaque fois qu'une patiente n'était pas accompagnée, c'est elle qui allait chercher de l'eau pour faire le nécessaire et cela a duré des mois. Pour Mme Diarra : " c'était trop compliqué même pour trouver à boire aux femmes qui venaient d'accoucher et qui se reposaient dans la salle d'observation, alors tout le monde était mis à contribution y compris nos enfants, nos maris pour trouver de l'eau.. ".
Mme Diarra commente encore : " dans ces conditions, où trouver de l'eau à boire est un souci, vous comprenez un peu les difficultés que l'on avait à l'époque pour laver le matériel, la salle, la table… Désormais, on avait même peur des accouchements, car on ne trouvait pas suffisamment d'eau pour laver le matériel et achever le travail, ce qui constituait un réel danger d'infection, car le matériel n'était pas bien propre. En plus vous comprenez que le nouveau né est un être très fragile qui ne peut supporter aucune saleté, donc il faut de l'eau à porter de main, au delà de tout ça, le travail d'accouchement est un travail de sang donc, il faut beaucoup d'eau pour assainir l'espace de travail et le matériel".
Il est important de comprendre que le projet AEPHA de WaterAid, exécuté dans le District sanitaire de Bla couvre 12 structures dont 11 Cscoms et le CSREF sur les 28 aires de santé. Il est donc important que les résultats s'affichent pour espérer étendre le programme aux autres localités, car ce sont les résultats qui constituent le seul argument pour convaincre les partenaires. En tout cas les avancées sur le terrain poussent à croire que les bénéficiaires feront tout pour se renforcer et surtout changer de comportement pour que les bonnes pratiques soient désormais des reflexes car toutes les autres structures non couvertes " jalouses " sont au courant de ce qui se passe dans les aires de santé couvertes, elles veulent toutes intégrer le projet.
Il est aussi important, de préciser que l'ensemble des structures de santé couvertes par le projet, CSREF et Cscoms sont désormais doté d'incinérateurs qui les dispensent désormais de la corvée de l'envoi des déchets biomédicaux jusqu'au CSREF de Bla, désormais toutes les incinérations se font sur place.