Pour rendre Hommage à Castro, me vient à l’esprit la Conférence de solidarité entre les peuples d’Asie, d’Afrique, et d’Amérique latine qui donna naissance à la Tricontinentale dont on célèbre les 5O ans, cette année.
En effet, «la tricontinentale, cette part rebelle de la politique du monde »[1] se tenait à la Havane en janvier 1966, à « l’heure des brasiers » pour paraphraser JoséMarti, le père de l’indépendance cubaine.
Un des objectifs cette conférence était la « solidarité anti-impérialiste parmi les peuples afro-asiatico-latino américains dans les domaines économique, social et culturel ».
Ses initiateurs avaient entre autres pour nom : Mehdi Ben Barka, Che Guevara, Ahmed Ben Bella, Salvador Allende, Hô Chi Minh, Amilcar Cabral, Douglas Bravo…
Quatre-vingt deux délégations de pays décolonisés, de mouvements de libération afro-asiatiques et de formations de guerilla d’Amérique latine s’étaient retrouvé à l’hôtel Habana Libre. Etaient également présents, des intellectuels et artistes engagés comme l’Américaine Joséphine Baker ou le Péruvien Mario Vargas Llosa.
Le choix de la Havane, sous l’œil du cyclone n’était pas fortuit.
Après Bandung, il ya eu la révolution castriste en 1959. Cette révolution avait empli d’espoir le monde latino américain. Les jeunesses du monde entier étaient enflammées par le romantisme qu’elle véhiculait sous la houlette de Castro, du Ché ou encore de Camilo Cienfuegos. Et puis, ce qui avait été possible à Cuba devrait l’être ailleurs. Il fallait nécessairement « créerun, deux, ou trois Vietnam » dictait Le Ché !
C’est de cette conférence, qu’une certaine idée de la solidarité avec les peuples en lutte pour leur émancipation est partie. Une grande idée qui s’est transformée en devoir d’assistance des pays du Tiers-monde et de l’Afrique en particulier.Depuis 50 ans, malgré le poids de l’embargo, Cuba n’a jamais failli à ce devoir. Cuba a accompagné toutes les guerres de libération du continent. Les médecinscubains soignent jusque dans nos campagnes les plus reculées. Des générations de médecins, de journalistes, d’artistes africains doivent leur savoir-faire, leur dextérité à la formation reçue à Cuba !
Le 2 janvier 1966, àl’ouverture officielle de la Tricontinentale, les affiches scandaient « Todoscon Fidel ! Tous avec Fidel ».
Aujourd’hui, au moment de m’incliner pieusement pour saluer la mémoire de Castro, je fais mien ce slogan de la Tricontinentale.