Ladite plainte n’émane pas de n’importe qui. C’est le président du Conseil de cercle de Kolokani en personne, Diadji Diafing Diarra, qui s’en est occupé. Elle vise le Maire et ses deux adjoints. Motif évoqué : ”occupation illicite des espaces publics morcelés”. Le Gouvernorat et la justice sont interpellés.
Depuis juin 2016, le président du Conseil de cercle avait attiré l’attention du Ministre des Domaines de l’Etat et des Affaires Foncières, Me Mohamed Aly Bathily. Dans sa correspondance que nous avons consultée, Diadji Diafing Diarra sollicitait son intervention dans un conflit crée par la Mairie dû au morcellement des espaces publics. Des espaces dédiés à la construction des écoles, marchés, mosquées, églises, etc. Pour le président du conseil, ces espaces étaient bel et bien prévus dans le schéma d’aménagement de la ville. Et donc un plan approuvé par les autorités en charge du foncier et de l’Urbanisme.
Le plaignant a été clair dans sa missive. C’est la Mairie qui a morcelé et vendu les espaces publics aux gens. Ces derniers se précipitent alors pour les construire. Apparemment, quelque chose fut faite par le Ministre Bathily. Car, dans la foulée, le Gouverneur de la région de Koulikoro saisit le Maire à propos de l’affaire dite du ”morcèlement illicite des espaces publics” au niveau de la ville. Compte tenu de l’extrême gravité des faits à lui rapportés, le Gouverneur invita le Maire à ”annuler incessamment tous les actes portant attribution desdits espaces.
Comme si tout cela ne suffisait pas, rien n’avait été annulé, le président du conseil de cercle se tourna vers le juge de paix à Compétence étendue de Kolokani. En sa qualité d’autorité politique, garant du bien-être des citoyens du cercle, il s’est plaint des agissements de Mady Fofana (Maire de la Commune), Modibo Traoré (premier adjoint) et Moctar Traoré (2ème adjoint). Au juge, le plaignant réclame la démolition pure et simple des bâtiments construits sur les sites occupés : Ilots N° 15, 17, 19, 20, 26 et 33 du titre foncier N° 288221. Car, selon toujours la plainte, ces sites sont situés et dédiés aux écoles, CSCOM, Mosquées, etc.
La question est aujourd’hui de savoir pourquoi la plainte a ainsi trainé. Le gouverneur et son Ministre ne pouvaient-ils pas faire quelque chose ? Ou avaient-ils en face des intouchables de la République ?