Le secrétaire général du parti RPM, Maître Bâber Gano, conférencier du jour s’est prêté aux questions des journalistes après sa déclaration liminaire.
En réponse à la question de Tiémoko Traoré de votre bihebdomadaire, qui a demandé à savoir s’il y a une explication à la déroute du RPM a Sikasso, le conférencier a dit : « le RPM n’est pas en déroute à Sikasso. Les élections locales sont des élections de proximité. Les responsables du BPN sont chargés d’apporter aux candidats leur soutien et tout l’accompagnement du bureau politique national. Mais les membres du BPN ne peuvent pas influencer le choix d’un candidat dans une localité. Ces choix appartiennent aux sections qui sont libres d’investir à la candidature les candidats qui veulent bien participer aux élections communales. Les candidats ont leurs propres qualités. C’est sur leur encrage social, leur engagement personnel, leur critère personnel que les élections se font. Le résultat d’un scrutin local peut se répercuter sur la qualité morale ou sur l’engagement d’un responsable du BPN dans une localité. Le RPM n’a pas été battu. Le RPM n’est pas en déroute à Sikasso. Si on voit les résultats globaux dans les régions, Sikasso vient en deuxième position du nombre de conseillers que les régions nous ont apportés pour le confort du parti. Il est vrai que dans le cercle de Sikasso, le RPM n’a pas pu arriver en tête du scrutin. Cela est dû certainement à certains problèmes internes qui se sont posés aux camarades dans le parti lors des conférences d’investiture. Je me souviens de la même question similaires posée, le 08novembre au président du parti, Dr Bocari Treta par rapport aux dispositions à prendre pour gérer une liste indépendante qui s’est formée à la suite de l’investiture du candidat du RPM en commune VI. Des militants mécontents, de ne pas avoir été choisis par la commission d’investiture se sont permis de déjouer la discipline du parti pour aller constituer leur liste indépendante. C’est la même situation qui s’est posée à Sikasso. C’est des problèmes internes où les listes présentées par la commission d’investiture n’ont pas eu le soutien des militants et de la section. Ces mécontentements ont eu des impacts sur les résultats du scrutin. Si on mettait la légitimité d’institutions à Sikasso, aucun parti ne peut se targuer de devancer le RPM dans la troisième région. Le résultat n’est pas au compte d’un homme. C’est à l’actif d’un groupe, d’une organisation politique. Le comportement de chacun compte pour le résultat du scrutin. C’est ça qui a été majoritairement à la défaveur du RPM. »
Hamidou Togo du Hogon a voulu savoir les raisons de la défaite de plusieurs barrons dans leur fief. Sur ce point le conférencier a déclaré que : « ça rejoint les mêmes explications données à la situation intervenue à Sikasso. Il ne faut pas prendre ce résultat subjectivement pour le compte d’un responsable. Le parti est une organisation politique où chacun à son niveau, a une responsabilité à assumer que ce soit au BPN, au bureau des femmes ou celui des jeunes. Quelques défaillances peuvent arriver et qui ne sont pas forcément la faute personnelle des responsables qui sont chargés de superviser ou de conduire la politique générale du parti dans ces localités. La mission fondamentale d’un responsable du BPN, c’est de conduire la ligne politique et la vision politique du parti dans la localité dont il est chargé de la gestion. Les résultats ne sont pas à l’actif personnel du membre du BPN ».
Notre confrère Daba Balla Keïta du quotidien Nouvel Horizon, a pour sa part axé sa question sur les objectifs fixé par le parti. Maître Bâber a laissé entendre que : « On s’était fixé un objectif maximum de 5000 conseillers et 350 maires. Mais dans toute ambition politique, il faut aussi des objectifs au minimum à côté des objectifs maximum. Les objectifs maximum de 5000 conseillers ne sont pas atteints, mais nous sommes aujourd’hui très fiers de 2582 conseillers. Nous sommes premier parti politique sur l’échiquier politique national selon les résultats de l’administration territoriale, aussi bien en termes de mairies qu’en termes de conseillers. Nos objectifs sont largement atteints. ».
Le doyen Diaby a questionné le conférencier sur la capacité du RPM à affronter l’opposition devant les juridictions. Et Bâber de faire comprendre que : « cette question est déjà répondue par le nombre de recours que le RPM a porté devant les juridictions maliennes pour réclamer ses acquis du vote. Nous faisons face également pour nous défendre à toutes les requêtes qui ont été portées sur le scrutin. Nous allons conforter et défendre nos résultats devant les juridictions maliennes. On ne lâchera pas d’un iota notre résultat ».
Rassemblés par Jean Goïta
Nancoma keïta, à propos des communales :
«Le RPM n’a jamais été assimilé à un parti de corrupteurs »
Le 3ème vice-président du RPM, Nancoma Keïta apportant des précisions à la conférence dédiée au scrutin qui vient de se tenir a dit : « Je pense qu’après avoir remercié le ministère de l’Administration territoriale et des Collectivités Locales, et les partis politiques, il faut saluer la maturité politique du peuple Malien qui s’est bien approprié l’exercice et l’expérience démocratique pour pouvoir arbitrer sur les questions de préoccupations et de développement et de promotion socioéconomique. A titre de rectificatif, en 2009, on avait zéro mairie dans le district de Bamako. C’est notre représentant en commune V qui était très dynamique, qu’on pensait que c’est lui le maire. Mais en réalité en commune V, le maire c’est Boubacar Ba dit Bill de l’ADEMA. Aujourd’hui, on a trois mairies. C’est comme un taux de 300%.
Le RPM n’a fait aucune contreperformance lors de ce scrutin. Au contraire, le RPM a su réaliser ses ambitions. Les gens peuvent nous reprocher de n’avoir pas pu sécuriser au maximum nos ambitions. Mais cela ne doit pas être interpellé comme un échec ou une défaite par rapport à nos ambitions. On peut avoir le minimum ou le maximum. La prétention de tout parti c’est d’avoir le maximum. Savoir si le RPM peut battre Oumou Sall à Goundam, je dirai qu’en réalité un indépendant ne gagne pas contre un parti. La victoire politique d’un indépendant est un désaveu à tous les partis. Le RPM seul ne peut pas prendre ça à son compte. C’est une erreur de jugement. Le RPM ne répond pas seul à cette question. Si un indépendant gagne, c’est tous les partis qui doivent s’interroger.
En ce qui concerne l’achat de conscience, nous sommes les mieux placés pour être accusés d’achat de conscience. Mais et les autres. Chaque fois que quelqu’un est au pouvoir, on dit que c’est lui qui a les moyens de corrompre. Le RPM dans sa culture, dans ses valeurs et dans son histoire n’a jamais été assimilé à un parti de corrupteurs. Cette question s’adresse à d’autres gens qui étaient à d’autres places il y a quelques temps. Les gens doivent avoir le courage de nous reconnaître le mérite de notre parcours et de notre itinéraire politique ».