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Sadou Diallo, le maire Gao: « quiconque me vole ma victoire ne pourra pas gouverner la ville ! »
Publié le lundi 28 novembre 2016  |  Le Procès Verbal
Arrivée
© AFP
Arrivée du maire Saidou Diallo à Gao apres 10 mois d`exil à Bamako
26/01/2013. Gao
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Après les élections communales du 20 novembre 2016, le maire de Gao, Sadou Diallo, non moins président du parti d’opposition PDES, proteste vigoureusement. Il a tenu, à cet égard, une conférence de presse à son domicile sis à Magnambougou, Bamako.

Pour le conférencier, les élections se sont déroulées à Gao sans incident de sécurité grâce à son implication personnelle dans la sensibilisation des populations. Il a rappelé que les communales sont des élections de proximité où la tricherie a des conséquences immédiates sur les populations. Un député élu peut ne peut pas être aimé dans sa contrée mais la représenter à l’Assemblée nationale car il n’est pas en contact direct avec les populations. Mais un maire qui détesté par ses administrés ne peut exercer.

Comment le vote s’est déroulé

Sadou dit avoir gagné les élections de 20 novembre. Il relate: « Le soir des élections, à 2 h du matin, j’ai quitté mon quartier général alors que j’étais en avance sur la liste du RPM de 300 voix, bien que ce parti ait dépensé plus de 300 millions pour me battre dans une localité de 48 000 électeurs. A 2 h du matin donc, j’avais 12 conseillers élus, contre 10 pour le RPM. Il ne restait que les résultats de 2 quartiers où je ne pouvais être battu. Ma popularité à Gao est connue. Elle n’a pu être détruite par le trafic d’influence du RPM ni les racontars d’un colonel et d’un député locaux: ils ont tenté de fait croire sur les antennes des stations de radio locales que le président IBK ne se rendrait jamais à Gao ni ne ferait rien pour développer cette ville tant que je serais maire. IBK est un mon grand-frère et ami depuis 35 ans: il ne tiendra jamais ce genre de propos. Aux législatives de 2013, IBK m’a sollicité pour que j’aide son parti à obtenir les sièges de députés de Gao. Et le président ATT m’a toujours conseillé, depuis Dakar, de soutenir les actions d’IBK. Je ne crois donc pas aux rumeurs selon lesquelles les populations n’auraient ni eau, ni éctricité tant que je resterais maire. Les populations n’y croient pas non plus car aux communales, j’ai gagné dans le 7ème quartier de la commune urbaine de Gao où logent 2 députés du RPM. Dans 5 des 6 bureaux de vote du 6ème quartier où habite la tête de liste du RPM, j’ai aussi gagné : dans le dernier bureau, nous sommes venus à égalité de voix. Au quartier « Château », j’ai gagné dans les 20 bureaux de vote. Au soir des élections, au moment je quittais mon QG de campagne, j’avais gagné dans 7 des 9 quatiers de Gao. Mon score (12 contre 10 pour le RPM) était le même que celui enregistré par la CENI ».

Quand il se retirait de son QG, les résultats de 2 quartiers (Gao 2 et 8ème quartier) n’étaient pas disponibles car ces quartiers sont assez éloignés et manquent d’électricité. Le lendemain matin, Sadou apprend que dans la commune de Gao, le RPM a gagné le même nombre de conseillers que sa liste (11 contre 11), le tout avec une avance de 80 voix pour le RPM. Sadou y voit la preuve d’un tripatouillage car il ne peut avoir gagné 12 conseillers la veille et descendre à 11 le lendemain.

Les menaces du maire

Le conférencier explique que c’est en raison de ces fraudes que la population de Gao est sortie le 21 novembre pour protester. Il appelle au calme et s’en remet aux voies légales de recours.Sadou dit avoir confiance en la justice qui, avant les communales, a annulé la décision du gouvernement de le suspendre de ses fonctions. Il dit croire aussi à la CENI qui, à 2 h du matin, avait les mêmes chiffres que lui.Par ailleurs, étant plus âgé que la tête de liste du RPM, il doit devenir maire comme la loi l’indique. « Je continue d’appeler les jeunes de Gao au calme en comptant sur la justice pour que le droit soit dit. Sans mon implication, il n’y aurait même pas eu d’élection à Gao car le 20 novembre, jour du vote, une marche populaire était prévue. Quiconque tente de voler ma victoire n’aime pas le pays et ne veut pas la stabilité de Gao. Je ne suis pas un simple maire à Gao: je suis un homme du peuple et le peuple de Gao m’aime. Le Secrétaire général de l’ADEMA et l’homme le plus influent du RPM à Gao étaient dans mon staff de campagne car ils savent que je suis un patriote et un bâtisseur. J’ai été maire indépendant avant d’aller au PDES. Personne ne peut me battre à Gao. Dans les conditions normales, le RPM ne peut pas gagner 2 conseillers ici. Le jour du vote, ce parti distribuait par téléphone 10. 000 FCFA aux électeurs qui acceptaient de voter pour lui : après le vote, l’électeur acheté photographiait la partie du bulletin où il a apposé son empreinte et alors, il recevait 10.000 nouveaux FCFA. Le RPM a donné dans certaines familles 100.000 FCFA pour aller voter pour eux ».

Sadou prévient: « Je prends à temoin l’opinion nationale et internationale : on ne peut pas imposer un maire à une population. on ne peut pas imposer un maire à une population. Si on me vole ma victoire, je ne resterai pas à Gao pour qu’on ne m’impute pas ce qui pourrait s’y passer. J’irai dans mon village, à 85 km de Gao. Mais celui qui prétend me succéder ne pourra jamais gouverner la ville! ».

Abdoulaye Koné
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