La veille cité mandingue de Dangassa, dans la Commune rurale de Niagadina, a abrité du 25 au 27 novembre 2016 la 4è édition de la grande rencontre des Camara du Mali et de la Guinée. Cette cérémonie de cohésion sociale était placée sous le parrainage du député Mohamed Tounkara, élu de Kita. C’était en présence de l’ancien ministre Mahamadou Camara, de Moriba Camara, chef de la délégation guinéenne et de plusieurs autres personnalités et chefs traditionnels du Mandé. Cette rencontre événementielle a regroupé plus de 3.400 participants dont 162 Guinéens venus de 8 à 10 cantons.
Au cours de cette retrouvaille parentale et de renforcement des liens de fraternité, les participants ont fait un bref aperçu de leur histoire, les multiples déplacements, et la création de leurs cantons et villages. Selon Dramane Camara, président de la commission d’organisation de l’événement, l’objectif principal était de rassembler les Camara du Mali et ceux de la sous-région pour travailler ensemble afin de sauvegarder leur culture ainsi que leurs valeurs ancestrales.
Cette rencontre a tiré son origine de celle de « Kouroukan Fouga » qui a regroupé tous les ressortissants du Mandé. Au cours de la rencontre de la semaine dernière, le savoir-faire mandingue était à l’honneur pour égailler le grand public venu pour l’occasion.
Par ailleurs, Moriba Camara, chef de la délégation guinéenne, a rappelé que ce projet d’union apolitique a démarré en 2013. La première rencontre au Mali qui s’est déroulée à Takan, avait regroupé les Camara burkinabé, maliens, nigériens et guinéens. Plus de 3000 délégués avaient pris part à cette rencontre. « La rencontre des Camara nous permet de nous rapprocher de nos pères, puisque ceux qui sont restés au Mali, dont Siby est le siège historique, sont nos pères », a estimé Moriba Camara.
Pour les initiateurs, c’est une histoire engagée en ce sens qu’elle vise à former des esprits et à perpétuer une tradition. En pays mandingue, la tradition historique orale se présente comme un enseignement structuré et codifié. L’ancien ministre Mahamadou Camara a estimé que c’était une rencontre riche en enseignements. « On apprend beaucoup de choses et ça donne envie de se retrouver », a-t-il commenté. Pour Mohamed Tounkara, c’était une fierté d’être le parrain de cet événement.
L’association « Kamandjan Si » (les descendants de Kamandjan) entend donner une dimension régionale ouest-africaine à la rencontre des Camara. Elle a suggéré l’élaboration des statuts et règlement de la rencontre et l’obtention d’un agrément de la CEDEAO. L’association « Kamadjan Si » est une organisation apolitique basée sur le caractère identitaire « CAMARAYA ».
Dangassa est un village frère de Siby et de Bancoumana. Situé à 96 kilomètres de Bamako sur la rive droite du fleuve Niger, ce village des Camara est agro-pastoral et compte 2.200 habitants. La prochaine édition de la rencontre des Camara se tiendra en Guinée.