Le Rassemblement pour le Mali (Rpm) s’arroge 2582 conseillers et 187 maires sur l’ensemble du territoire national, à l’issue des élections communales du 20 novembre en attendant la prolation des résultats définitifs. Cette information a été donnée par le secrétaire général du parti Baber Gano à la faveur d’une conférence de presse qu’il a animée le samedi 26 novembre à la Maison de la presse.
Le secrétaire général du Rpm, Baber Gano, a rappelé que ces élections communales ont été tenues dans 645 communes du Mali. Et le vote s’est déroulé dans toutes ces communes avec un dispositif impressionnant de sécurité, a-t-il affirmé. Faisant toujours le constat à l’issue de ce scrutin, le conférencier a dit regretter que des personnes, qui n’ont pas pu faire gagner leur parti ou candidat au scrutin en commune II du district, se soient attaquées à la grande famille de la Première dame. «Ce genre de comportement qui n’avance pas la démocratie doit être condamné par tout le monde. Nous apportons tout notre soutien et notre solidarité à la famille de la Première dame», a-t-il déclaré.
Le Rpm, selon le conférencier, est parti aux élections communales du 20 novembre avec une participation record dans les 690 communes que l’administration territoriale avait prévues. Il était en lice dans les 682 communes sur 177 listes propres et sur 305 listes d’alliance avec des partis politiques. Le parti a présenté dans la région de Kayes 117 listes dont 76 listes propres et 41 listes en alliance. Dans la région de Koulikoro, 107 listes dont 62 listes propres et 42 listes en alliance ; dans la région de Sikasso, 146 listes dont 62 listes propres et 74 en alliance. Quant à la région de Ségou, il y avait 118 listes dont 38 listes propres et 80 en alliance ; 107 listes dont 53 listes propres et 54 en alliance à Mopti ; 51 listes dont 45 listes propres et 6 listes en alliance à Tombouctou. Enfin, dans la région de Gao, le Rpm était sur 67 listes dont 19 listes propres et 7 listes en alliance.
À l’issue du vote, le parti a obtenu dans les urnes 2582 conseillers et 187 maires, selon l’évaluation du ministère de l’Administration territoriale. À ce propos, Baber Gano a indiqué qu’il y aura des rapprochements avec l’Administration territoriale, et pense que ce nombre de maires pourrait être revu à la hausse, à en croire aux résultats de la Commission de centralisation au niveau de son parti. Laquelle commission a une indication de 201 maires.
«Nous nous réjouissons de la tenue de ce scrutin qui, largement dans toutes les circonscriptions, s’est bien déroulé», a déclaré Baber Gano. Avant de féliciter l’administration territoriale d’avoir permis que tous les bureaux de vote ouvrent à 8h00 et ferment à 18H00. «Aucun incident majeur n’a été soulevé dans le déroulement normal du scrutin. Sauf que dans certaines localités, certaines personnes ont tenté de saboter le scrutin. Mais leur volonté a été anéantie par la maîtrise des forces de sécurité et de défense», a-t-il poursuivi.
Il a en outre fait savoir que les observateurs internationaux et nationaux, qui ont supervisé le scrutin, ont salué sa tenue et félicité le gouvernement et les partis politiques. «On peut dire aujourd’hui que le Rpm a reçu sa mutation de parti politique de l’opposition en 2009 en parti majoritaire avec un score flatteur de 2582 conseillers», a déclaré le secrétaire général du parti.
Comme enseignements à tirer de ce scrutin, le conférencier a relevé le taux de participation jugé très faible dans les grandes agglomérations, qui est autour de 20%. À ses dires, dans les communes rurales, ce taux a été élevé et tourne autour de 40%. Il a souligné que le plus fort taux a été enregistré à Assawadji à Gao, avec 60%, et celui le plus faible à Dilly 20% à cause de l’attaque djihadiste. Autres enseignements à tirer, selon le conférencier, c’est la faible capacité de mobilisation par les partis politiques à convaincre les militants à voter et la formation insuffisante des agents électoraux.
En réponses aux questions des journalistes sur le fait que le Rpm a perdu à Sikasso et bien d’autres localités de ses barons, Baber Gano précise qu’il y a rien par rapport à une élection locale qui peut se répercuter sur la qualité morale ou le niveau d’engagement d’un responsable du parti dans telle ou telle localité. «Le Rpm ne peut pas aller en déroute à Sikasso. Parmi les résultats globaux des régions, Sikasso vient en 2ème position du nombre de conseillers. Si le Rpm n’est pas arrivé en tête à Sikasso, cela est dû à certains problèmes internes qui se sont posés aux camardes du parti lors de la conférence d’investiture. Les listes qui ont été présentées par le parti n’ont pas reçu le soutien massif de tous les militants. Il y a eu des mécontentements qui ont eu des impacts sur le résultat. Mais aucun parti aujourd’hui n’a plus de légitimité à Sikasso que le Rpm. Le résultat n’est pas forcément au compte d’un homme», a-t-il déclaré.
Il faut rappeler que le chiffre obtenu à ces élections communales confère une large progression du parti sur l’échiquier politique national. En 2009, le Rpm avait 949 conseillers et moins de 20 maires sur l’ensemble du territoire national.