L’enfant de Missira Ségou, Nouhoum Diarra, vient d’être élu maire sous les couleurs du parti des Tisserands, leader de la mouvance présidentielle, le Rassemblement pour le Mali (Rpm). Cette formation politique, au regard des résultats des élections communales dans la circonscription électorale de Ségou, a obtenu 3 765 voix sur 22 044 votants, où le taux de participation est le plus faible de toute la région de Ségou, avec 27,11%. Chose qui permet au Rpm d’obtenir 12 sièges sur les 41 à pourvoir dans la commune urbaine de Ségou.
En réalité, le sacre du Rpm, avec un certain Nouhoum Diarra comme tête de liste, bénéficie de beaucoup de circonstances. En plus d’être le parti au pouvoir, le Rpm à Ségou a la chance d’avoir l’assistance financière et l’influence sociale de l’honorable Abdoul Galil Mansour Haïdara. Celui-ci, qui appartient à la grande famille Haïdara de Ségou, bénéficie également de la faveur et de l’accompagnement de la plupart des disciples de la religion musulmane à Ségou. Philanthrope de nature, Abdoul Galil aide beaucoup de personnes à Ségou en des moments critiques. Ceci explique qu’Abdoul Galil, à lui seul, comme lors des élections législatives à Ségou, est une machine à mobiliser pendant les échéances électorales.
Sans le soutien de M. Haïdara, Banou de Missira serait difficilement élu maire de la commune urbaine de Ségou. Faut-il le rappeler, Nouhoum Diarra n’est pas à sa première expérience dans le conseil communal de la commune urbaine de Ségou. Simple conseiller sous l’ère Ousmane Karamogo Simaga, Nouhoum Diarra a, pendant le mandat de Thiéro entre 2004 et 2009, occupé le poste d’adjoint au maire. Il était chargé de la situation domaniale dans la commune urbaine de Ségou. En son temps, il était au centre de tous les problèmes de terre.
Des problèmes de terre qui auront eu beaucoup de conséquences sur sa vie politique et sa crédibilité. Sous le coup de la pression et des menaces, le jeune Nouhoum Diarra était obligé de quitter le parti de son papa, Ibrahim Boubacar Keita, pour le PDES d’Amadou Toumani Touré, à l’époque président de la République. Au regard de ces faits, il est facile de comprendre que le nouveau maire de Ségou est un opportuniste…
L’un des défauts de notre maire est le fait qu’il n’a pas la maîtrise de soi-même et parle mal aux gens. Il n’ignore la notion de la gestion humaine. Peut-il être un bon maire pour Ségou ? À lui de comprendre que lorsqu’on veut avancer dans la vie et diriger les hommes, on doit éviter le système de clanisme et faire pression sur soi-même. Il doit se servir de ses difficultés de 2004-2009 pour s’auto évaluer en vue d’un changement positif de son côté.
Il a cette chance aujourd’hui de faire sa renaissance politique. Il doit aussi comprendre que même ceux qui ne sont pas avec lui, ne sont pas ses ennemis et que leurs critiques doivent être prises en compte. S’il parvenait à cela, en plus de l’amour que le président de la République Ibrahim Boubacar Keita lui voue, il peut amorcer le développement harmonieux de Ségou. Oui, il faut le dire, IBK a beaucoup d’affection pour le jeune Nouhoum Diarra. En tout cas, félicitations et bonne chance, monsieur le maire !