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Au Mali, l’ancien chef de la junte devant la justice
Publié le mercredi 30 novembre 2016  |  Le monde.fr
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© Autre presse par DR
Le Général Amadou Aya Sanogo placé sous mandat de dépôt
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Le procès du général Sanogo doit s’ouvrir mercredi à Sikasso, dans le sud du pays. Ils sont jugés pour l’assassinat de 21 soldats ayant tenté de le renverser.


Du temps où il surplombait Bamako depuis sa caserne plantée sur la colline de Kati, Amadou Haya Sanogo pouvait lancer, autour d’une table réunissant quelques convives, des phrases aussi improbables qu’évocatrices de ses ambitions et de sa personnalité. « Je suis la star, je suis le Messie, je suis le Michael Jackson », osait-il proclamer, sûr de son insurpassable popularité au sein de la population malienne. Depuis, le petit capitaine, formé aux Etats-Unis, responsable en mars 2012 du coup d’Etat contre le régime déliquescent d’Amadou Toumani Touré (ATT), a perdu de sa superbe. Sa promotion express au rang de général, son soutien à peine voilé au futur élu, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), avant le scrutin présidentiel de 2013, n’ont pas suffi à le protéger de la justice.

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Trois ans presque jour pour jour après son arrestation, celui qui prétendait vouloir sauver le Mali aux commandes d’une junte au nom kilométrique – le Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat (CNRDRE) – doit se retrouver devant une cour d’assises. Ce n’est pourtant pas son désastreux bilan politique – il avait finalement contribué à accélérer la débâcle de l’armée devant l’offensive des rebelles indépendantistes et des djihadistes implantés dans le nord du pays – qui doit être mis en jugement à partir du mercredi 30 novembre, mais un épisode sanglant de l’histoire récente du Mali.
Une fosse commune creusée à l’avance

Dans la nuit du 30 avril au 1er mai 2012, cinq semaines après le putsch, des soldats du 33e régiment des commandos parachutistes tentent un contre coup d’Etat. Les combats sont violents entre les « bérets rouges », restés fidèles à ATT, et les « bérets verts », qui forment l’ossature de la junte. Les seconds emportent la victoire. Dans la foulée, Amadou Haya Sanogo vient présenter des prisonniers à la télévision. Mais, dans la nuit du 2 au 3 mai, 21 bérets rouges se retrouvent « ligotés et les yeux bandés pour être embarqués dans un camion », selon l’arrêt de mise en accusation de la justice malienne que Le Monde a pu consulter. Parmi eux, 8 blessés, enlevés à l’hôpital Gabriel-Touré de Bamako. Tous sont exécutés dans la nuit et ensevelis dans une fosse commune creusée à l’avance « au beau milieu d’un champ de cultures » dans les environs du village de Diago, à quelques kilomètres au nord de Kati.
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Pour ces actes qui lui valent d’être renvoyé devant une cour d’assises le jour de son 44e anniversaire pour des chefs d’accusation de complicité d’enlèvement et d’assassinat, l’ex-président autoproclamé, qui encourt théoriquement la peine de mort, nie toute responsabilité. Onze autres coaccusés, dont l’ancien ministre de la défense et l’ex-chef d’état-major des armées, sont inculpés des mêmes charges et six autres doivent comparaître pour enlèvement et assassinat.
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Le parquet considère qu’« il est clair que la décision (…) d’enlever et d’exécuter les 21 bérets rouges [a été] prise par les responsables du CNRDRE en tant que donneur d’ordre », tandis que l’Association malienne des droits de l’homme, partie civile dans l’affaire, estime que « ce procès constitue un grand pas dans la lutte contre l’impunité ». Les avocats de la défense semblent pour leur part encore hésiter sur la stratégie à adopter. « La préparation de ce procès est désastreuse. Les délais de citation de quinze jours minimum n’ont pas été respectés. Nous sommes dans la logique de demander un renvoi pour que le travail soit fait correctement », prévient Me Mariam Diawara, tout en assurant que « le général Sanogo a le moral très haut et beaucoup de choses à dire ».
S’agira-t-il de dénoncer « un complot de la France » comme l’affirment certains de ses partisans ? Paris avait fortement poussé en coulisses pour son retrait de la scène politique afin de ne pas avoir à appuyer une armée malienne dominée par des putschistes lors du déclenchement de l’opération « Serval » début 2013. Entend-il « révéler » des liens entre la junte et l’entourage d’IBK avant que celui-ci n’accède à la tête de l’Etat ? Ses avocats préfèrent conserver le mystère.
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