D’après le Wall Street Journal, des sources issues du renseignement américain, un avion français aurait frappé et “probablement tué” Mokhtar Belmokhtar, l’un des leaders du groupe terroriste Al-Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi).
Cette information est à prendre avec des pincettes, car l’homme a échappé à une mort maintes fois annoncée. Mais le lundi dernier, le Wall Street Journal, quotidien économique américain de référence, a affirmé dans ses colonnes que l’armée française aurait “probablement tué” le jihadiste et émir d’Aqmi Mokhtar Belmokhtar au cours d’un raid aérien “dans le Sud de la Libye”.
Une source sécuritaire libyenne a expliqué ce lundi 28 novembre sur les médias qu’un raid aérien de l’armée française a été mené au sud de Tripoli et non au sud du pays comme l’indique le journal américain. Sans toutefois préciser s’il était mené par l’aviation française et s’il visait bien Mokhtar Belmokhtar.
“Les frappes ont visé des voitures de groupes islamiques dans la région de Bani Walid”, indique cette source. A noter tout de même que cette région, située dans le Nord du pays, est connue pour être le fief de Mokhtar Belmokhtar.
De son côté, le Wall Street Journal s’appuie sur des sources issues des services de renseignement américains. Si cette information était avérée, ces frappes aériennes françaises seraient les premières dirigées sur le sol libyen depuis 2011. On sait en revanche que les renseignements français sont actifs dans la région, leur présence avait été révélée après un accident d’hélicoptère et la mort de trois militaires.
La présence de Mokhtar Belmokhtar dans la région n’a rien d’impossible, tant le chef d’Al-Mourabitoune, longtemps concurrent d’Aqmi dans la région avant de lui prêter allégeance, a les coudées franches pour se déplacer dans cette zone. En revanche, Mistler Marboro – l’un de ses nombreux surnoms – semble avoir la peau dure, et ce n’est pas la première fois que les forces occidentales déployées dans la région croient l’avoir tué.
En 2013 déjà, l’armée tchadienne avait annoncé sa mort après la bataille du Tigharghâr, dans l’Adrar des Ifoghas au nord Mali. L’information était erronée. Même chose deux ans plus tard quand, à l’été 2015, le Pentagone avait à son tour annoncé la mort “probable” de cet Algérien de 44 ans suite à une série de bombardements près d’Adjedabia, en Libye. Un an plus tard, Aqmi publiait des textes signés au nom de Mokhtar Belmokhtar.
Considéré comme l’une des principales menaces terroristes de la région, Mokhtar Belmokhtar est, entre autres, le commanditaire des attentats du Radisson Blu Hôtel de Bamako, qui avait fait 22 morts au moins en novembre 2015, de l’hôtel Byblos à Sévaré (13 morts le 7 août), mais aussi de la prise d’otage d’In Amenas en Algérie, début 2013, où 38 personnes avaient perdu la vie. Et la même source indique qu’il est soupçonné d’être derrière la fusillade meurtrière survenue en janvier 2016 à Ouagadougou et qui avait fait 30 morts.