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Procès Amadou Aya Sanogo : Le déballage !! L’accusation ne s’en soucie guère
Publié le mercredi 30 novembre 2016  |  Delta News
Quatrième
© aBamako.com par FS
Quatrième Table Ronde de Freedom House sur l`accès des victimes à la justice
L`ONG Freedom House a organisé une quatrième Table Ronde sur l`accès des victimes à la justice le Mardi 17 Mai 2016 à la Maison du Partenariat Angers-Bamako
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Après avoir longtemps hésité à juger le général Amadou Aya Sanogo et ses coaccusés, le gouvernement vient, à travers le parquet général de Bamako, de fixer la date du procès qui débute ce matin du mercredi 30 novembre 2016. Les partisans du capitaine putschiste bombardé général, pour faire pression sur les juges, annoncent un grand déballage de la part de Sanogo contre les autorités en place.

En effet, ils annoncent qu’après le coup d’état de mars 2012, l’actuel Président de la République, Ibrahim Boubacar Keita a été le premier leader politique à être invité être reçu avec les honneurs au quartier général des putschistes. Toujours, selon les proches de Sanogo, les putschistes se seraient entendus pour qu’IBK soit élu président. En contrepartie, IBK se serait engagé par écrit à protéger Sanogo et sa bande. Voici, les révélations que Sanogo et ses coaccusés feront au cours du procès, aux dires de ces partisans.



Ces révélations seront peine perdues, selon un magistrat proche du dossier. Ce magistrat estime que le déballage annoncé par Sanogo n’aura aucune incidence sur le verdict. Il soutient qu’Amadou Aya Sanogo n’est pas poursuivi pour collusion avec des hommes politiques mais plutôt accusé de complicité dans la disparition de 21 bérets rouges. « S’il existe un deal avec IBK, cela n’engage que les deux hommes. Nous le jugerons pour les 21 bérets rouges présentés à la télévision qui ont ensuite été retrouvés morts » ajoute notre source. Donc, la menace du déballage tant promis ne servira à rien, a-t-il conclu.

Les faits reprochés à Amadou Aya et ses coaccusés

A la suite de l’échec du contre coup d’Etat du 30 avril 2012, de nombreux assaillants « bérets rouges » sont faits prisonniers. Dans la nuit du 2 mai 2012 une liste de 21 bérets rouges est remise à l’adjudant Mamadou Koné par le lieutenant Soiba Diarra. Ensuite, Soiba aurait instruit Mamadou Koné de creuser une fosse. Face à l’hésitation de ce dernier, Soiba Diarra s’est rabattu sur Cheikna Siby à qui il confie ladite tâche de creuser une fosse. Celui-ci se serait exécuté.

Tard dans la nuit, un camion vient se garer près de l’endroit où les « bérets rouges » sont détenus. Un appel est effectué sur la base de la liste fournie et chaque militaire appelé sortait de sa cellule les mains ligotés et les yeux bandés. Ils seront 21 à être embarqués à bord du véhicule. Mais miraculeusement, le nommé Mohamed Diarra est débarqué du véhicule et remplacé par Aboubacar Kola Cissé qui était détenu à l’école d’application de Kati. Et c’est le miraculeux Mohamed Diarra qui sera le premier à témoigner de l’exécution de ses compagnons.

Face à ces rumeurs persistantes, le parquet général de Bamako, par lettre n°021 en date du 21 juillet 2012, instruit au procureur de la République près le tribunal de grande instance de la commune III du District de Bamako d’ouvrir une enquête. Le procureur de la commune III ouvre alors une information contre X pour enlèvement de personnes. Suite à cette information, plusieurs officiers et sous officiers, tous membres du CNDRE, sont inculpés d’enlèvement de personnes. Les inculpés sont entre autres: le général Amadou Aya Sanogo, les capitaines Issa Tangara, Amassongo Dolo et Christophe Dembélé ; les sous-officiers Ousmane Sanafo dit Kif Kif, Mamadou Koné, Fousseyni Diarra, etc.

Les bourreaux passent aux aveux

Lors de leur première comparution devant le juge d’instruction, Mamadou Koné et Fouseyni Diarra indiquent dans les moindres détails l’endroit où étaient enterrés les victimes. Le magistrat instructeur, Yaya Karembé, ordonne le transport sur le lieu indiqué, situé aux environs du village de Diago non loin de la cimenterie. Une exhumation est faite par les agents de la police scientifique du service d’investigations judicaires de la gendarmerie nationale. Ainsi, les enquêteurs découvrent dans une fosse commune 21 squelettes humains. Les examens médicaux légaux et les tests ADN pratiqués par le laboratoire du Fédéral Bureau of Investigations (FBI) des Etats Unis d’Amérique aboutissent à la conclusion qu’il s’agit bien des corps des 21 « bérets rouges » disparus.

Pourquoi Sanogo est accusé de complicité

Bien qu’il ait nié les faits, le général Sanogo, a été inculpé de complicité d’assassinat des 21 bérets rouges. En effet, la chambre d’accusation considère qu’il a joué un rôle actif dans la gestion des détenus en tant que président du CNRDRE. En outre, Blonkoro Samaké dans sa déposition déclare que le général Amadou Aya Sanogo était informé de tout ce qui concernait les « bérets rouges » détenus. Les juges trouvent également suspect le fait que le général Amadou Aya Sanogo soit apparu en personne à la télévision pour parler des « bérets rouges ». L’accusation estime aussi que hormis Sanogo, aucun autre membre du CNRDRE ne pouvait donner des instructions pour exécuter les « bérets rouges ».
Abdoulaye KENE30

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