En visite de travail en Belgique et en France depuis la fin de la semaine dernière, le Premier ministre Diango Sissoko a annoncé la création d’une Commission nationale de dialogue et de réconciliation (CNDR) pour très bientôt. D’ici la fin du mois de février courant a-t-il précisé.
Diango Sissoko, Premier ministre malien
Diango Sissoko, Premier ministre malien
L’information a été donnée à Paris le mardi 19 février dernier au cours d’une Conférence de presse animée conjointement par le Premier ministre Diango Cissoko et le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius.
Elle a au moins le mérite et l’avantage d’apporter un éclairage dans le débat entretenu à dessein par certains milieux sur les notions de « négociation » et de « dialogue ». Si les deux mots prêtent à confusion, ils désignent cependant des cadres totalement différents aussi bien dans le concept que dans la forme et le contenu. Certains peuvent être tentés à ramener la question à un simple jeu de mots, alors qu’il n’en est rien. Car, il s’agit bien de deux concepts et ou de deux notions distinctes.
C’est en cela que la clarification faite par le Premier ministre à cette conférence de presse tenue à Paris, capitale mondiale de la diplomatie internationale, vient à point nommé, pour rappeler à tous que cette fois-ci le gouvernement malien est conscient de l’enjeu et ne se trompera pas de sujet, encore moins d’objectif.
En effet, sans recourir à la définition étymologique des deux mots, on peut schématiser en disant que la négociation suppose qu’il y a deux ou plusieurs protagonistes aux intérêts divergents, qui décident de se retrouver dans un cadre préalablement défini afin d’aboutir à un accord à partir de compromis. Il n’est pas exclu que souvent la négociation contraigne l’un des protagonistes à admettre jusqu’à la compromission dans le seul but de trouver un Accord. Des exemples sont lésions en la matière. Le cas le plus récent, et dont notre pays subit aujourd’hui en partie les conséquences à travers cette crise, est ce qui a été appelé à l’époque « les Accords d’Alger » signés en 2006 entre le gouvernement malien et les rebelles de l’Alliance du 23 mai pour le changement. Dans une négociation, chacune des parties en présence cherche à tirer le meilleur profit, les meilleurs avantages possibles et toujours au détriment de l’autre. Donc, dans la négociation c’est la recherche de l’ascendance sur l’autrui jusqu’à ce qu’un accord, même à minima, se dégage.
Par contre le dialogue s’exerce plutôt dans un cadre d’échanges où tous les intervenants sont plus ou moins mus par un objectif commun. Il y a moins de contraintes dans un dialogue que dans une négociation. Par essence, le dialogue survient dans un cadre beaucoup plus courtois, convivial, amical ou fraternel entre des acteurs conscients et convaincus de leur interdépendance, les uns envers les autres. C’est pourquoi, généralement le dialogue vise à convenir de ce qui est susceptible d’être profitable à toutes les parties sans pour autant privilégier l’intérêt de l’une au détriment de l’autre.
Cette commission sera mise en place par le gouvernement de la République afin de discuter avec l’ensemble des communautés nationales de la vie et de l’avenir de la Nation. C’est donc dire qu’il n’y aurait aucune préférence à l’égard de quelque ethnie ou composante nationale que ce soit au détriment des autres.
La précision est importante et elle a été apportée au bon moment et au bon endroit dans la mesure où le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) ou du moins ce qui en reste encore, ne rate aucune occasion pour réclamer, sinon exiger, l’ouverture de négociation entre le gouvernement de Bamako et ceux qu’il présente comme « le seul interlocuteur crédible » à cet effet, en l’occurrence lui-même, MNLA.
Que le ridicule ne tue plus dans ce monde ! Voilà un mouvement constitué de quelques usurpateurs doublés de criminels endurcis, ayant de façon inconsciente ou insouciante fait le choix gravissime d’ouvrir grandement les flancs de leur patrie à des terroristes, des djihadistes et des narcotrafiquants auteurs des pires formes de violences sur des compatriotes et des ressortissants étrangers détenus en otage, qui poussent la cupidité et l’outrecuidance à poser « des conditions » à une nation victime de toute leur forfaiture. Le peuple malien et les amis du Mali gagneraient à ignorer et à exclure totalement le MNLA de toutes perspectives de sortie de crise. La seule démarche qui vaille aujourd’hui pour ces apatrides criminels aux yeux de l’opinion nationale et une bonne partie de l’opinion internationale, c’est de déposer les armes qu’ils détiennent encore en toute illégalité et illégitimité, de rentrer dans la République, de reconnaitre leurs fautes, de présenter officiellement et solennellement des excuses au peuple malien ainsi qu’aux pays de la sous-région et enfin d’accepter de se mettre à la disposition de justice nationale et internationale pour répondre des faits à eux reprocher. Un droit qu’ils ont refusé à des soldats désarmés à Aguel Hok au tout début de leur croisade meurtrière. Toute attitude contraire ne saurait être que suicidaire. Car, ils n’ont plus aucune échappatoire malgré les élucubrations et autres tintamarres véhiculés à coup médiatiques dans le seul but d’entretenir encore quelques illusions.
Tristement rentré dans l’histoire par effraction, le MNLA ne peut éviter d’en sortir par un trou d’air ou de rats dans le meilleur des cas ou pour les plus chanceux.
Qui sème le vent récolte nécessairement la tempête dans la meilleure des conditions météorologiques sinon c’est un cyclone pire que Katrina !