Le procès de l’auteur du d’Etat du 22 mars 2012, Amadou Haya Sanogo et les 17 autres militaires inculpés pour enlèvement de personnes, assassinat et complicité délocalisé dans la capitale du Kénédougou a retenu le souffle des Sikassois.
Le procès de l’auteur du d’Etat du 22 mars 2012, Amadou Haya Sanogo et les 17 autres militaires inculpés pour enlèvement de personnes, assassinat et complicité délocalisé dans la capitale du Kénédougou a retenu le souffle des Sikassois. Evènement majeur, chacun voulait être le témoin de l’histoire. D’où une mobilisation de grand jour devant la salle de spectacle Lamissa Bengaly. Toutes choses qui ont débordé la commission d’organisation. Les deux équipes prépositionnées devant la salle Lamissa pour la remise des badges d’accréditations n’a pas été à mesure de combler les attentes de nombreux citoyens qui voulaient vivre en live ce premier jour de procès de l’homme fort de mars 2012. Les agents de sécurité ont été obligés de fermer le portail.
Polémique autour du statut de Sanogo :
A l’ouverture de l’audience de Amadou Aya Sanogo et 17 autres pour enlèvement, assassinat et complicité (de Fousseyni Diarra dit Fouss, Mamadou Koné, Tiémoko Adama Diarra, Lassana Singaré, Cheickna Siby, Issa Tangara, Amadou Haya Sanogo, Bloncoro Samaké, Amassongo Dolo, (décédé), Simeon Keita, Oumarou Sanafo, dit Kif Kif, Soïba Diarra, Christophe Dembélé, Amadou Konaré, Mohamed Issa Ouédrago, Ibrahim Boua Koné, Yamoussa Camara et Ibrahim Dahirou Dembélé) une polémique s’est invitée dans les débats. Invité à décliner son identité, le capitaine-général Amadou Aya Sanogo, très serein avec un moral d’acier, s’est présenté : « Je me nomme Amadou Aya Sanogo, né le 30 avril 1972 à Ségou, de Mamadou N. et de Founemousso Kanté. Je suis général de corps d’arme, ancien chef d’état ».
L’avocat général du parquet recadre le détenu. « C’est un citoyen Malien qui est devant le juge et non un général encore moins un chef d’état. Il doit répondre de ses actes », dit-il. Me Cheick Oumar Konaré, avocat de Sanogo, réplique : « jusqu’à preuve du contraire, Amadou Aya Sanogo reste général de corps d’arme. Le décret qui l’a élevé au grade de général n’est pas encore abrogé ». De belle empoignades donc avant le chow. Wait and see.
Les avocats apprécient différemment le déroulement du procès :
Naturellement, les avocats de la défense et des victimes n’ont pas la même appréhension sur la forme de la procédure. Pour la défense des victimes, tout se passe au-dessus des soupçons. « C’est un procès historique qui va marquer l’histoire juridique du Mali. Il doit être un catalyseur pour les victimes. Toutes les conditions sont réunies pour un procès équitable », a précisé Me Assane Dioma N’Diaye du Sénégal. Alors que les avocats de la défense crient à un procès bâclé, au prétoire, Me Mariam Diawara a déploré que rien n’a été fait correctement. « L’impréparation du dossier portera atteinte aux droits de notre justice. Selon l’article 290 du code de procédure pénal ; la bonne distribution de la justice est obligatoire… ».
Le verdict dans trois mois :
Selon Me Assane Dioma N’Diaye, avocat des familles des bérets rouges disparus, le procès dont les travaux ont été lancé mercredi 30 novembre à Sikasso, pourra durer 3 mois. Au regard du nombre de témoins et d’accusés, on peut s’attendre au verdict dans trois mois. Puisque dans une affaire du genre, les débats doivent être élargis au nombre important des protagonistes directs de la cause ». C’est dire qu’Amadou Haya Sanogo et les 17 autres accusés d’enlèvement, d’assassinat et de complicité pourraient connaitre leur sort en février 2017. L’Association des parents des bérets rouges disparus doit attendre pour voir la vérité se manifester quant à la situation de leurs parents.
Propos rassemblés par Bréhima Sogoba depuis Sikasso