Au cours de sa conférence de presse animée le 26 novembre 2016, le nouveau secrétaire général du Rassemblement pour le Mali (RPM), BaberGano a tenté de mettre à l’aise certains de ses cadres défaits dans leurs localités. Mais cette tentative de déculpabilisation n’a convaincu personne.
Les élections communales de 2016 étaient un test grandeur nature pour tous les cadres politiques en général, et ceux du RPM, parti au pouvoir, en particulier. Mais certains barons du parti présidentiel ont lamentablement échoué à ce test. Ces défaites injustifiables et inexplicables ont lieu dans plusieurs localités du pays. Il s’agit, entre autres, de Bougouni, Koutiala, Mopti, Kolokani. Les cas les plus aberrants se sont produits à Sikasso malgré la présence de trois ministres, Ousmane Koné, Mme N’DiayeRamatoulaye Diallo et Nango Dembélé où le RPM a été laminé par l’Adema et à Koulikoro. Dans la deuxième région administrative, Koulikoro, c’est la désolation pour le RPM, car, est natif de cette localité, la deuxième personnalité du pays, en l’occurrence le président de l’Assemblée nationale, Issaka Sidibé. Elu député de la Cité du ‘’Méguétan’’, le controversé président de l’Assemblée nationale a prouvé qu’il n’est qu’un tigre en carton. Battu à plate couture par le principal parti de l’opposition, l’URD, Issaka Sidibé est l’une des plus grandes déceptions du parti au pouvoir.
Désorientés par cette débâcle des seigneurs du RPM, les journalistes ont saisi l’occasion que leur a offerte la conférence de presse du 26 novembre pour en savoir les raisons. Le conférencier, Me BaberGano a tenté de déculpabiliser certains cadres du parti. Pour lui, la perte de la région de Sikasso n’est pas à imputer à des personnes. Les problèmes internes de la section ont joué en défaveur des candidats du RPM. En sa qualité de secrétaire général, il était dans son rôle, mais nous sommes persuadés que lui-même, il n’était pas convaincu de ce qu’il disait. Car les sections sont dirigées par ces cadres. En sa qualité de secrétaire général de la section de Sikasso, si le ministre Ousmane Koné n’a pas pu mettre de l’ordre, on ne saurait trouver un coupable autre que lui. A Koulikoro, Gano s’est montré désemparé, il n’a pas voulu se prononcer sur ce cas.
Les cadres qui se sont illustrés
Pour se rendre compte que les arguments avancés par Me BaberGano ne tiennent pas, il faudra souligner que la vitalité d’un parti dépend de la qualité des responsables qui l’anime. C’est le cas du RPM avec un certain Ibrahim Boubacar Keïta.
Faisons aussi un tour dans les différents bastions des cadres RPM pour prouver que l’ancrage des cadres compte pour la victoire. A commencer par BaberGano lui-même. Chez lui, traditionnellement, c’est l’URD qui remporte les élections sans anicroche. Mais, il a prouvé qu’il est responsable en renversant la situation cette année. A Dioïla, localité sur laquelle le RPM a toujours compté, l’honorable Mamadou Diarrassouba a réaffirmé sa suprématie en montrant qu’il demeure imbattable dans le Banico. Il a obtenu au compte du RPM 13 communes sur les 23 que compte le cercle.
C’est aussi le cas en commune I où Dr BoulkassoumHaïdara et ses lieutenants se sont fait distinguer en obtenant un score honorable pour leur parti. En commune V, le jeune bouillant du tisserand, Moussa Timbiné partageant la même commune que son président, Dr BokariTréta, ne s’est pas fait prier pour barrer la route de la mairie aux autres.
L’autre fait qui balaye d’un revers de main les commentaires du secrétaire général du RPM, c’est la situation à Gao. Cette localité a été dominée par les querelles internes. Malgré tout, les cadres du parti au pouvoir de ladite région, en l’occurrence, Abdourahamane Diakité et les ministres Abdoulaye Idrissa Maïga et Malick Alhousseyni ont prouvé leur leadership. Leur implication a permis au parti de gagner Gao.
Sachant bien que BaberGano était dans son rôle, loin de vouloir le blâmer, les cadres du parti ayant été laminés doivent s’assumer. Ils ont commis une faute politique et sont tenus pour seuls responsables de la perte des villes stratégiques telles que Sikasso et Koulikoro.
L’arbre ne doit pas cacher la forêt, dit-on. Malgré les prouesses du RPM lors des élections communales du 20 novembre, les barons de Sikasso, Koulikoro, Bougouni, Koutiala doivent être interpellés pour la perte de ces localités.