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Entre Sebenicoro et Koulouba : Présidence en trompe l’œil !
Publié le jeudi 1 decembre 2016  |  L’aube
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© aBamako.com par A S
Le retour du Président IBK à Bamako après des soins en France
Le Président Ibrahim Boubacar Keita a regagné Bamako, le Dimanche 24 Avril 2016 après des soins de santé en France.
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Ceux qui rêvaient de voir Ibrahim Boubacar Keïta concrétiser ses nombreux engagements (irréalistes et irréalisables) pris lors de la campagne présidentielle de 2013, en ont eu pour leurs frais. En trois ans de mandat, IBK a oublié presque toutes ses promesses électorales. Pis, le pilotage à vue, le manque de vision, les valses hésitations, les scandales politico-financiers, sont aujourd’hui les principales identités de la gestion désastreuse des affaires publiques depuis septembre 2013.

Dans sa profession de foi, le candidat IBK promettait : « Chers compatriotes, la situation actuelle du Mali est marquée par des sérieuses difficultés sociales, économiques et sécuritaires. Cette situation appelle des politiques nouvelles et des solutions fortes. Elle appelle un homme d’expérience, qui a un sens élevé de l’Etat, un homme honnête et libre pour lequel la chose publique est sacrée. Un homme d’Etat capable de moderniser le Mali, de s’adresser à vous tous, Maliennes et Maliens de toutes les générations, de toutes les régions. Vous êtes nombreux au Mali, comme à l’extérieur, à me faire l’honneur de penser que je peux être le prochain Président de la République. Ce grand mouvement m’a poussé à me déclarer candidat à l’élection présidentielle du 28 juillet 2013, porté par la “ Coalition le Mali d’abord”.

Le Mali d’abord, ce n’est pas un slogan de campagne. C’est avant tout une philosophie, un état d’esprit, car je veux mettre le Mali au-dessus de tout. Pour affronter tous les défis, le Mali d’un rassemblement, et c’est tout le sens de ma candidature… Le Mali rayonnant, le Mali créateur de richesses et de valeurs au service de ses fils. C’est le combat auquel je vous convie dès à présent, à la lecture de mon projet présidentiel. Mon projet, je l’ai voulu volontariste et ambitieux, mais réaliste. Réaliste, car je veux tenir un langage de vérité. C’est l’image de la gouvernance que je mettrai en place si les maliens me donnent leur confiance. Mon projet est axé sur le retour de l’honneur du Mali, à travers le rétablissement de la paix et de la sécurité et de la réconciliation entre maliens. Le deuxième axe est le bonheur des maliens, pour que chaque citoyen se sente heureux avec des services sociaux de base à leur portée. Le troisième axe concerne l’avenir du Mali, à travers des mesures qui permettront de bâtir une économie robuste et créatrice d’emplois dans de nombreux domaines… ».

Trois ans après

Où sont passées ces promesses ? Où sont passés les discours du début du mandat qui faisaient de la lutte contre la corruption et la délinquance financière le cheval de bataille d’IBK ? Où sont passées surtout les promesses du candidat sur l’instauration d’une gouvernance exemplaire au Mali ? La restauration de l’autorité de l’Etat ? La sécurité ? La relance économique ? Le recouvrement de l’intégrité territoriale ?

Dans tous ces domaines, non seulement IBK n’as pu honorer ses engagements, mais la situation du Mali se dégrade au fil des jours. « On aura tout vu et nous ne sommes pas au bout de nos peines ! Maintenant, nous ne demandons même plus à IBK d’honorer ses promesses. Tout ce que les Maliens souhaitent, ce qu’il sauve ce pays du chaos… », s’indigne un vieux retraité.

Ce sentiment est largement partagé par une frange importante de la population. Ces Maliens, assénés par les méfaits d’une gouvernance calamiteuse, font recours aux mots tels que : désillusion, déception, désespoir… IBK entend-t-il le cri de ses compatriotes ? Sent-il la souffrance de la population ? Mesure-t-il l’état de déliquescence de la République ?

Le chef de l’Etat est-il informé des dérives de son régime ? IBK est-il au courant des excès de son propre entourage qui constitue aujourd’hui le plus grand danger pour son mandat ? Ce sont là des questions qui se posent au sein d’une opinion malienne désabusée et qui ne cesse d’émettre des signaux de mécontentement à l’adresse du pouvoir.

Erreur sur la personne

Au fil des jours, que de cris de douleurs ! Que d’inquiétudes ! Que d’actes de destruction de la patrie ! Que de tâtonnement ! Que de gaspillages des ressources publiques ! Que de vols et de détournements des deniers publics ! Le Mali est en danger.

Pour tous les observateurs avertis, le pays est entre de mauvaises mains. Ainsi, l’écrivain malien Doumbi Fakoly dans un ouvrage : « Le Mali sous Ibrahim Boubacar Keita, après erreur sur la personne, y a-t-il quelqu’un pour sauver le Mali », a fait un réquisitoire accablant sur la gouvernance du président Keita. «Le souvenir de l’ancien Premier ministre d’AOK, souvenir élogieux qui le présentait comme un homme de poigne, un homme de principe, un homme droit comme un sentier sans détour, un homme de parole, l’a fait considérer par ses électeurs comme le moindre mal parmi ses contemporains. Mais déjà, avant la fin de sa première année au pouvoir, tout le Mali sait qu’il y a eu erreur sur la personne. ».

Doumbi Fakoly indique aussi que le président «IBK, n’est pas l’homme de la situation », car, « Mois après mois, …la gestion des affaires du pays est ternie par les compromis et compromissions…».

Le plus grand échec d’IBK est sans doute le problème du nord, où il avait mainte fois critiqué la gestion de ses prédécesseurs. Aujourd’hui, c’est la rébellion regroupée au sein de la CMA qui fixe désormais le tempo et impose tout au gouvernement malien. Le pouvoir actuel multiplie les fuites en avant et orchestre une grande opération de braderie de la République. Le destin du Mali sous IBK se décide désormais à Alger, Paris ou New York, et non à Koulouba. Jusqu’où cette présidence en trompe l’œil ?

C H Sylla
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