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Cour d’assises de Bamako en transport à Sikasso : Enfin s’ouvre le procès Amadou Haya Sanogo et 17 autres
Publié le jeudi 1 decembre 2016  |  Le Républicain
Procès
© Autre presse
Procès de Amadou Haya Sanogo et ses co-accusés à Sikasso
Bamako, le 30 novembre 2016 Ouverture du Procès de Amadou Haya Sanogo et ses co-accusés à Sikasso
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Hier, mercredi 30 novembre 2016, la salle de spectacle Lamissa Bengaly de Sikasso a abrité la cérémonie d’ouverture de la session supplémentaire de la cour d’assises de Bamako en transport à Sikasso. Cette session a vu la comparution des accusés : Amadou Haya Sanogo, l’auteur du coup d’Etat du 22 mars 2012, Yamoussa Camara l’ex ministre de la défense, Ibrahima Dahirou Dembélé, l’ex chef d’état major général des armées, et 15 autres accusés pour « enlèvement de personne, assassinat et complicité d’assassinat ». Ils sont accusés d’avoir enlevé et exécuté 21 bérets rouges dans la nuit du 2 au 3 mai 2012. La cérémonie d’ouverture de cette session était présidée par le premier président de la cour d’appel de Bamako, Mahamadou Berthé, en présence des conseillers, assesseurs, les organisations de défense des droits de l’homme et l’ensemble de la famille judiciaire. Le banc du ministère public était occupé par le procureur général près la cour d’appel de Bamako, Mamadou Lamine Coulibaly. Dans son discours d’ouverture, le président de la cour a parlé de la complexité de cette affaire au regard des inquiétudes exprimées de part et d’autres.
« Le 28 novembre 2016 il y a juste deux jours seulement, s'ouvrait à Bamako la 2ème session ordinaire de la Cour d'Assises de Bamako au titre de l'année 2016 et comportant 75 affaires inscrites à son rôle. La présente session supplémentaire de ladite cour en transport à Sikasso, s'ouvrant ce jour, s'inscrit dans l'objectif global des autorités judiciaires d'assurer une bonne distribution de la justice mais également dans celui spécifique de la quête d'une justice rendue dans un délai raisonnable », c’est en ces termes que le procureur général, Mamadou Lamine Coulibaly a commencé son réquisitoire. Avant de signaler que la présente session d’assises supplémentaire se trouve constituée d’une seule affaire inscrite à son rôle et suivie contre Fousseyni Diarra dit Fouss et 17 autres. Il a d’ailleurs qualifié l’affaire dite des « Bérets rouges ».
A l’en croire, le sort ultérieurement réservé aux 21 militaires du 33ème Régiment des commandos parachutistes qui sont faits prisonniers a conduit à l’accusation de 18 personnes renvoyées devant la présente Cour d'Assises et qui répondront des crimes d'enlèvement de personnes, assassinat et complicité. « Les poursuites à raison des crimes dont s'agit et reprochés aux accusés ont enregistré 23 parties civiles constituées et nécessité la notification par le ministère public auxdits accusés, d'une liste de 23 personnes au titre des témoins », a-t-il précisé.
Mamadou Lamine Coulibaly a fait savoir qu’en raison de la conjoncture actuelle du pays marquée par une insécurité ambiante et eu égard à la qualité des accusés, la cour a élaboré un règlement intérieur dit de participation régissant la tenue de la présente session et destiné à favoriser le déroulement dans les conditions d'ordre et de sécurité les plus propices.
« Les faits reprochés aux accusés ayant indubitablement impacté sur la vie de la nation et endeuillé bien de familles, ont laissé des plaies dont le pansement requiert en dépit des rancœurs certaines nées, beaucoup de recul par rapport aux évènements et à la passion. Qui d’autre mieux que l’autorité judiciaire est-il à même de jouer efficacement ce rôle. L’Etat ayant inscrit au premier rang de ses préoccupations la lutte contre l’impunité ? », a martelé le procureur général.
Il a promis que la cour s’imposerait forcement de devoir de conduire des débats empreints de respect, toute chose favorisant leur sérénité gage d’une bonne administration de la justice. Il reste que la sérénité des débats, dit-il, ne s’oppose guère aux empoignades courtoises entre parties, empoignades dont il jaillit toujours la lumière de la justice.
A ses dires, la magistrature, qui en dépit des conditions difficile de vie et de travail de ses membres, demeure toujours débout et dédiée à sa mission sacerdotale de dire le droit. Enfin, le ministère public a remercié tous les acteurs de la chaine pénale pour l’aboutissement de ce procès. Quant au représentant du bâtonnier, Me Harouna Toureh, non moins avocat de la défense a fait savoir que les avocats vont se battre pour que le droit soit dit.
Faisant allusion à la proximité des affaires, il a rappelé la comparution du général Moussa Traoré pour crime de sang, puis pour crime économique. « Monsieur le président, vous défendez la vie, nous, nous défendons la vie et la liberté et nous défendrons jusqu’au bout », a déclaré Me Harouna Toureh. Aux dires du président de la cour, Mahamadou Berthé, la justice en a conscience que le peuple attend une justice de qualité. Selon lui, au cours de cette audience, 18 accusés défileront à la barre pour des faits d’« enlèvement de personne, assassinat et complicité d’assassinat ».
Avant d’ajouter que cette affaire a fait couler beaucoup d’encre au niveau national et international. Selon lui, les inquiétudes exprimées de part et d’autres donnent la complexité de l’affaire. A l’en croire, ce n’est pas la première fois que Sikasso abrite une cour d’assises car en 2005, une cour d’assises s’est tenue dans la capitale du Kénédougou.
Aguibou Sogodogo, envoyé spécial à Sikasso
Source: Lerepublicainmali
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