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Etat-major général des FAMAS : Quel bilan des 150 jours du Général Didier Dacko ?
Publié le jeudi 1 decembre 2016  |  Carrefour
Passation
© aBamako.com par A S
Passation de service au Ministère de la Défense et des Anciens Combattants
La cérémonie de passation de service au Ministère de la Défense et des Anciens Combattants a eu le 6 Septembre 2016.
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Installé le 29 juin 2016 à la tête de l’Etat-Major Général des Forces Armées Maliennes (FAMAS), on peut faire à présent une évaluation à mis parcours sur le bilan de ses 150 premiers jours en terme de restauration de la sécurité, d’équipement des FAMAS, et du redéploiement de l’armée sur le terrain.

Officier supérieur, doté de plusieurs diplômes supérieurs, il s’est illustré dans l’armée et pour l’opinion nationale comme un officier de terrain qui depuis 2006 est dans le feu de l’action. En effet, le fait d’avoir séjourné longtemps au nord pendant les chaudes périodes des rébellions de 2006 et de 2012 et au auprès du Général Gamou, ont fait de lui un grand connaisseur des régions du nord. Ses admirateurs disent de lui qu’il n’est pas un homme de terrain.

Après le départ à la retraite du Général de division Mahamane Touré, il a été tout de suite nommé à ce poste si important dans la hiérarchie militaire et au niveau de la chaine de commandement. Aussi bien dans l’administration, que dans l’armée, tout nouveau chef a un plan de travail détaillé pour faire avancer sa structure. A ce poste nous avions pensé qu’il allait procéder une réorganisation plus efficace des troupes sur le terrain, leur dotation adéquate en équipements nouveaux, performants et adaptés, des conditions de travail plus décentes pour les soldats, le réarmement moral des troupes, et un engagement fort à toutes épreuves. En terme de redéploiement de l’armée, le constat est qu’il n’y a guère eu d’amélioration.

Les attaques et les embuscades se sont mêmes multipliés. Elles sont devenues presque quotidiennes. Les médias informent régulièrement les maliens sur des attaques des groupes armés soit disant non identifiés contre les FAMAS et les populations au nord et au centre.

Les différentes attaques à Ténenkou, Boni, Nara, Bambara Maoudé, Gossi, Douentza, Tombouctou, Goundam, Ménaka,...etc… ont fait plusieurs dizaines de morts parmi les populations civiles et les soldats maliens.

A chaque attaques, des véhicules sont emportés par les assaillants et ou calcinés, des arsenaux de l’armée sont pillés. Au-delà du grand nord, l’insécurité a atteint le centre du pays, avec des attaques meurtrières contre les populations dans les régions de Mopti et Ségou.

Pendant cette journée électorale du 20 novembre 2016, à 80kms de Tominian, un véhicule de l’armée malienne transportant des urnes a essuyé des tirs soutenus sans faire de blessés, ni de morts. La symbolique est que cette insécurité en dit long sur l’état de précarité sécuritaire au Mali. Il révèle que des forces hostiles peuvent agir à n’importe quel moment et en tout lieu sur le territoire national sans avoir en face une force de riposte. Les postes de sécurité et les brigades de gendarmerie ne sont là que de nom. Ils n’ont aucun moyen en terme de véhicule, de carburant et de frais de fonctionnement. Pour effectuer des patrouilles, il faut passer par la croix et la bannière. Dans ces conditions il ne saurait y avoir des patrouilles spontanées.

Maintenant le doute subsiste quant à la capacité de nos autorités et de notre armée d’assurer un jour la stabilité, car toutes les zones du nord au sud, d’est en ouest, sont menacées par les ennemis de la paix. Le nord fait l’objet d’attentats terroristes, de criminalité transfrontalière et de toute sorte d’atrocités. Ces signes sont annonciateurs du syndrome de la partition du pays. A chaque fois, qu’il y a moins d’Etat, il n’y aura plus d’Etat. C’est dans 54 communes que les élections n’ont pas pu se tenir. Au nord, les rares communes dans lesquelles elles se sont ténues il ya eu des troubles.

Pire, l’équipement des FAMAS, promis depuis 2015 dans le cadre de la loi de programmation militaire, n’a jamais vu le jour, si ce n’est des habillements, des chaussures, quelques Land-Cruisers et un hélicoptère vétuste, reconditionné par l’armée française, devant servir à transporter les troupes par vague de 20 à 25 éléments. On se pose la question de savoir, si le Président IBK Chef suprême des armées, ne va pas terminer son mandat, sans que les FAMAS ne remportent une victoire, par manque d’équipements adéquats. Les FAMAS ont besoin aujourd’hui d’hélicoptères d’assaut et d’avions de surveillance pour son territoire, des postes avancés et bien équipés avec du matériel neuf, une augmentation des primes des soldats au front.

En plus, les FAMAS doivent peaufiner leurs stratégies d’attaque ou de riposte. Elles doivent utiliser surtout les cinq stratégies d’attaque selon les circonstances lorsque l’adversaire est identifié, ainsi que sa position. C’est après qu’il faudra choisir l’angle d’attaque.

Ces cinq stratégies se résument à :

1) L’attaque frontale qui consiste à masser directement les troupes face à l’ennemi et à s’aligner sur le terrain. Dans ce cas, le camp qui disposera de forces importantes (ressources humaines) d’équipements adaptés et adéquats et qui fera preuve de ténacité prendra le dessus.
2) L’attaque de côté permet de s’en prendre au maillon faible de l’ennemi. L’approche géographique est l’élément clé de cette stratégie, car disposant de moyens moindres que l’adversaire. Elle oblige l’adversaire à se désorganiser.
3) L’encerclement : c’est l’attaque de côté qui permet à l’ennemi d’identifier une zone mal couverte par l’adversaire, et de s’engouffrer.C’est ce que font généralement les rebelles, les terroristes et les djihadistes, l’encerclement quant à lui consiste à lancer plusieurs fronts à la fois. Il se justifie lorsque l’ennemi dispose de ressources humaines et matérielles supérieures à celles de l’adversaire. Son issue est fatale à la force encerclée.
4) L’écart est la stratégie offensive la plus indirecte, car elle consiste à éviter toute confrontation avec l’adversaire en se déployant dans des zones non tenues par lui.C’est ce que les FAMAS font généralement. Cela explique donc, le sens de la fuite des troupes maliennes à la vue de l’adversaire. Il ne faudra pas trop insister à punir les fuyards dans les rangs des FAMAS qui se retrouvent très souvent dans cette position. Avec des moyens inférieurs à ceux de l’adversaire, la fuite est une stratégie pour mieux se préparer.
5) La guérilla consiste à harceler la force dominante sur le terrain. C’est la stratégie utilisée généralement par les rebelles pour mettre en déroute à chaque fois les FAMAS.

Plusieurs de nos officiers ont fait différentes écoles de guerre à travers le Monde. Mais nous ne ressentons, pas en eux cette grande expérience dans les prises de décisions et même sur le terrain. La première tâche du Général Dacko, devrait être d’envoyer tous ces officiers Colonels ayant fréquenté les différentes écoles de guerre au front, pour tenir les positions militaires dans les zones de conflits. Au lieu de cela, ils sont presque tous confinés dans un rôle de haut fonctionnaire de défense dans l’administration, alors que dans , l’armée française ce sont ces Colonels qui dirigent les combats aux fronts. Ce constat a été fait maintes fois lors des reportages sur le terrain des forces Serval et Barkhane. Au Mali seuls les jeunes soldats sont en première ligne.

En faisant donc le bilan des 150 jours du Général Didier Dacko, nous retenons que la situation n’est guère meilleure encore. Les FAMAS sont en manque d’équipements adéquats. Tant que cette équation n’est pas résolue, toutes les stratégies envisagées sont vouées à l’échec et que dire du recyclage des FAMAS par l’EUTM qui est une formation au rabais selon le Senat français. Nous sommes dans la position de challenger, depuis, le début de la rébellion en 2012. L’arrivée d’IBK au pouvoir n’a pas changé la donne, contrairement à ses slogans de campagnes. Au contraire la situation s’est empirée avec la perte de la région de Kidal. Aussi, sa frilosité devant les autorités françaises n’arrange pas notre situation sur le terrain et impacte négativement sur les décisions à prendre. Dans la guerre asymétrique c’est celui qui est le mieux renseigné qui gagne

C’est au Général Didier de choisir, faire la guerre ou laisser le Mali aller à la partition ! Madomé !

Badou S. KOBA
Source: Le Carrefour
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