L’auteur principal du putsch du 22 mars 2012, Amadou Aya Sanogo inculpé par la justice a comparu devant la Cour d’Assises spéciales organisée à cet effet à Sikasso. Le présumé coupable va devoir répondre aux accusations de complicité d’assassinat qui lui sont reprochées dans l’affaire dite des bérets rouges où 21 éléments du 33ème régiment des commandos parachutistes furent enlevés et assassinés près de Diago.
A l’apogée de son court règne, l’ancien homme fort de Kati qui faisait peur à Bamako mettait en garde ses détracteurs en ces termes : « tolérance zéro à toute personne qui sera impliquée dans une quelconque tentative de révolte ». Ce pouvoir éphémère qui lui rendait aveugle ne lui donne chance de penser une seule fois de quoi demain serait fait. Hélas, si jeunesse savait.
La soif du pouvoir et la cupidité ont eu raison de l’homme qui se retrouve isolé devant la barre à Sikasso. A l’ouverture de son procès avec plusieurs autres membres du Comité National du Redressement de la Démocratie et la République et de restauration de l’Etat, aucun des témoins de la défense dont la dizaine d’officiers supérieurs et d’importantes personnalités cités par le président de la Cour, n’étaient présents dans la salle. Cette absence de témoin signifie t-il un désarroi pour Sanogo et ses compagnons.
De tolérance zéro à zéro témoin, Amadou Aya Sanogo risque la réclusion perpétuelle pour les faits qui lui sont reprochés. Tout porte à croire que le dossier d’instruction qui ressort de la lecture de l’arrêt de renvoi est rigoureux et solide. Les faits sont là et les preuves irréfutables. Ces grands témoins cités par les parties civiles ont t-ils quelque chose à voir dans cette affaire.