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L’Indépendant N° 3206 du 21/2/2013

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Kangaba en ébullition après le meurtre d’un lycéen : – Les 2 présumés auteurs du crime lynchés par la foule – Le poste de gendarmerie saccagé. 52 femmes et 6 hommes emprisonnés
Publié le vendredi 22 fevrier 2013  |  L’Indépendant




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Suite l’assassinat par des bandits d’un jeune motocycliste, après lui avoir arraché son engin, les habitants de Naréna, pensant à un laxisme, voire une complicité de la part des forces de sécurité, ont saccagé le poste de la gendarmerie locale, avant de lyncher, jusqu’à ce que mort s’en suive, les deux voleurs qui y étaient provisoirement incarcérés. Voilà une situation qui interpelle les ministres en charge de la sécurité et de la justice.
Le Général Tiéfing Konaté, ministre de l'Intérieur et de la sécurité

Le Général Tiéfing Konaté, ministre de l’Intérieur et de la sécurité

Situé sur la route de Guinée, à 85 km de Bamako, le village de Naréna a été, le lundi18 février, le théâtre d’une petite mais féroce guerre entre les éléments de la gendarmerie postés dans cette localité et les populations mécontentes du « traitement de faveur « , selon elles, dont auraient bénéficié deux malfrats qui avaient eu à « donner volontairement la mort « à un jeune motocycliste, Seydou Traoré, un lycéen terminaliste de son état de 23 ans, dans le village de Sokourani, à 10 km avant d’arriver à Naréna.

Suite donc aux rumeurs selon lesquelles les deux bandits arrêtés et incarcérés au poste de gendarmerie « auraient été vus en train de faire du thé pour les gendarmes « , les femmes du village de Sokourani en colère se dirigèrent vers le poste de gendarmerie de Naréna pour tout saccager, y compris la cellule où étaient détenus les bandits, avant de tuer ceux-ci. Rappelons que les deux délinquants (ils seraient au nombre de six dont quatre courent toujours dans la nature) avaient agressé, le mercredi 13 courant, le jeune Seydou Traoré qui rendait visite à son père malade au village de Sokourani. Blessé, le jeune homme aurait supplié en vain les voleurs de prendre l’engin mais de lui épargner la vie. Ces agresseurs restèrent sourds à ses supplications…et lui ôtèrent la vie sans autre forme de procès.Comme susmentionné, c’est la supposée attitude de bienveillance des éléments du poste de gendarmerie de Naréna envers les assassins qui a mis le feu aux poudres et provoqué l’ire des populations de Sokourani. C’était le mercredi dernier, quand les forces de l’ordre sont, à bord de quelque six véhicules, descendu dans ce village pour interpeller les supposés auteurs de cette descente sur le poste de gendarmerie avec comme conséquence le saccage des lieux mais aussi et surtout le lynchage jusqu’à la mort des deux présumés auteurs de cette agression ayant conduit à la mort d’un innocent.

Parmi la soixantaine de personnes interpellées par la gendarmerie et conduites, le mercredi dernier, au chef-lieu de cercle, à Kangaba, 52 femmes et 6 hommes du village de Sokourani ont été mis sous mandat de dépôt et conduits en prison, selon des sources concordantes.

Le chef de village de Sokourani, Moriba Traoré, 82 ans, et l’imam Amadou Traoré, tous interpellés en même temps que les autres, ont été mis hors de cause par la suite et libérés hier. L’un et l’autre ont avoué avoir été blessés lors de ces événements qui ont vu les gendarmes débarquer dans le village et procéder à plusieurs interpellations. C’est dire toute la tension qui règne depuis ce jour-là dans cette localité et dans le Mandé tout entier suite à ces interpellations de femmes – certaines en état de grossesse, quand d’autres peinent tout simplement à allaiter leurs enfants.

En dépit du reportage de la télé sur cette situation, il urge que les ministres de la sécurité et son homologue de la justice donnent des explications à même de convaincre les populations de la localité qui, malheureusement, face au prétendu laxisme de la gendarmerie, ont préféré se faire justice elle-même.

Car, personne ne comprendrait que des assassins soient commis à faire du thé alors que leur victime, sauvagement blessé jusqu’à ce que mort s’en suive, a été enterré à la hâte le jour même de son agression, le mercredi 13 février, dans la nuit. Son corps ne pouvant attendre le lendemain. Les populations disent également ne pas comprendre pourquoi toute une semaine est passée sans que les suspects ne soient renvoyés devant la justice à Kangaba. Autant d’interrogations auxquelles les ministres concernés se doivent d’apporter des explications à l’opinion qui n’a presque rien compris du reportage de la télévision nationale diffusé le mercredi dernier au Journal Parlé de 20 heures. Toutes les parties doivent répondre s’il y a eu faute, négligence…En tout état de cause, la justice doit faire son travail, approfondir ses enquêtes. D’un côté comme de l’autre. Si des têtes doivent tomber…Que cela soit.

Affaire à suivre.

Mamadou FOFANA

mamadoufofana229@yahoo.fr

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