La Banque centrale de Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) et l’Association des professionnels de banques et établissements financiers (APBEF) du Mali étaient réunis, hier, sur le rapatriement des recettes d’exploitation.
Etaient aussi inscrits à l’ordre du jour de la rencontre trimestrielle, le nouveau dispositif de « Reporting » des établissements de crédit et la situation de la microfinance. Il était également question de la contribution de la BCEAO à la fiabilisation des données macroéconomiques et financières et à la conduite des analyses sectorielles.
La rencontre s’est déroulée à l’agence principale de la Banque centrale à Bamako, sous la présidence de son directeur national, Konzo Traoré, et en présence du président de l’APBEF, Moussa Alassane Diallo.
A l’issue de la séance, les deux responsables ont animé un point de presse. « Nous sommes satisfaits de nos réunions trimestrielles. Nous avons examiné toutes les préoccupations qui ont été soulevées », s’est réjoui Konzo Traoré, qui expliquera ensuite que les exportateurs mettent des devises à la disposition de leurs banques qui, à leur tour, les cèdent à la Banque centrale.
Il a rappelé que notre monnaie est arrimée à l’euro sur la base d’une parité fixe. Le soubassement de cette parité fixe est le système de centralisation des réserves de change. « Les agents économiques de tous les pays exportateurs doivent céder à la Banque centrale les devises issues de la vente de leurs produits. En contrepartie, quand un agent économique veut importer, la Banque centrale met à sa disposition, via sa banque, les devises nécessaires à ses opérations d’importation », développera-t-il.La Banque centrale produit des données économiques et financières. C’est à ce titre et à la demande de l’APBEF qu’elle contribue à la fiabilisation des données et à la conduite des analyses sectorielles. Konzo Traoré a précisé que cette participation s’effectue dans les domaines comme le produit intérieur brut, les comptes nationaux, à travers des outils de collecte d’informations dont elle dispose au niveau de chaque direction nationale.
Ce dispositif de suivi de la conjoncture est envoyé tous les mois aux principaux agents économiques. Ceux-ci communiquent sur les niveaux de production et de vente et donnent leur impression sur la conjoncture économique.
« Ces analyses affinent les statistiques des comptes nationaux pour l’ensemble du pays », a-t-il précisé. Dans le domaine de l’agriculture par exemple, les données peuvent différer au niveau de l’Institut national de la statistique (INSTA) et de la direction de l’Agriculture. Ce qui n’est pas recommandé.
La BCEAO encourage, à ce titre, les banques à intensifier le recueil de consentement. Elle les exhorte aussi à consulter les rapports de solvabilité du Bureau d’information sur le crédit (BIC), avant d’octroyer un prêt, et à s’informer sur le comportement des clients par rapport aux institutions financières.
Prenant bonne note de ces recommandations, Moussa Alassane Diallo a salué la décision de la Banque centrale de mettre en place un dispositif de soutien aux PME dans l’espace UEMOA. « Son opérationnalisation incombe aux APBEF de chaque pays de l’Union de façon à apporter les solutions financières adaptées à la couverture des besoins de financement des PME et PMI », a-t-il ajouté. Ce point est à son avis très important, car 80% des entreprises maliennes sont des PME/PMI. La plupart d’entre elles évoluent dans l’informel et sont donc exclues du financement bancaire.
Il appartient aux banques, a insisté le président de leur association, de trouver les outils d’analyse de risques afin, non seulement d’apporter les financements à court terme pour les besoins de financement de ces entreprises, mais aussi de trouver des financements à moyen et long termes pour le financement des infrastructures et équipements dans le but d’assurer la modernisation de l’outil de production, d’accroître la professionnalisation des entreprises et leur contribution dans la création de la richesse nationale.