Après la publication d’une vidéo montrant comment les terroristes ont attaqué l’aéroport de Gao, des inquiétudes demeurent sur l’efficacité des opérations militaires notamment Barkhane.
Après la publication d’une vidéo montrant comment les terroristes ont attaqué l’aéroport de Gao, des inquiétudes demeurent sur l’efficacité des opérations militaires notamment Barkhane. Les villes de Gao et Kidal sont presque sous l’emprise des groupes terroristes.
Ces dernières semaines, les groupes armés multiplient les actions dans le Nord-Mali et marquent leur retour dans leur ancien sanctuaire : en revendiquant une série d’attaques ciblant des unités de l’armée française et la mission onusienne, déployées dans la région depuis trois ans.
Ainsi, le groupe Al-Mourabitoune, dirigé par l’insaisissable Mokhtar Belmokhtar, dont les médias occidentaux annonçaient encore la mort cette semaine pour la nième fois, vient de revendiquer l’attaque contre l’aéroport de Gao, la semaine dernière.
Dans un communiqué, ce groupe terroriste affilié à Al-Qaïda explique dans le détail le déroulement de l’action visant “la plus grande base militaire des croisés et la plus sécurisée au Mali”.
Plus récemment encore, le groupe jihadiste Ançar Eddine, actif dans le Nord du Mali, a dans un communiqué affirmé avoir détruit un deuxième char des forces françaises déployées dans la région. L’attaque est survenue à Oued Abira, près du village éponyme. Ce groupe, dirigé par Iyad Ag Ghali, dit avoir réagi à un “raid aveugle” mené sur différents lieux de forte concentration d’habitants. Le 6 novembre dernier, des hommes armés avaient attaqué le camp de l’armée à Gourma Rharous, dans la région de Tombouctou. Ils ont brûlé du matériel militaire.
Echec et mat ?
Ces déboires successifs de l’armée française au Mali, démentent les discours grandiloquents du ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, qui a déjà annoncé, il y a plus d’une année, la fin de l’opération “Serval”, circonscrite au Nord-Mali, qui devait être remplacée par une opération de lutte contre le terrorisme couvrant toute la région du Sahel qui s’étend jusqu’au nord du Tchad, et baptisée “Barkhane”.
Dans le même sillage, le gouvernement français a adopté une nouvelle stratégie de redéploiement de ses armées dans le cadre de la lutte contre le terrorisme dans le monde, en considérant que la menace terroriste vient de quelques foyers où règne la violence. Il prévoit même de renforcer les effectifs déjà en poste.
Lancée en janvier 2013, l’intervention de l’armée française au Nord-Mali, pour appuyer l’armée malienne et la mission onusienne Minusma, a réussi un moment à repousser les différents groupes armés qui y activaient, mais ces derniers ont vite reconquis des positions importantes. Profitant de ce relâchement-affaiblissement de l’armée française, ils menacent aujourd’hui de réinvestir les principales villes de la région comme Gao et Kidal.