La Cour d’Assises de Bamako, dans son audience du vendredi 2 décembre 2016, a acquitté le nommé Alassane Sangaré, cultivateur, âgé de 34 ans, domicilié à Sikasso Lafiabougou et accusé de viol et d’assassinat sur le dame Fatoumata Traoré, faute de preuves.
Courant février 2014, la dame Fatoumata Traoré quittait son village, Tarasso, commune rurale de Koloningué dans le cercle de Koutiala, pour chercher des tiges de mil devant servir à la fabrication de savon. Dans la soirée, Salif Traoré découvrait son corps sans vie alors qu’il allait relever ses pièges à perdrix.
Stupéfait, il retourna aussitôt au village et fit le compte-rendu de sa découverte macabre à son oncle. Ce dernier fit appel à Boukary Traoré pour se rendre sur les lieux. Ils informèrent ensuite le Chef de village et ses conseillers, avant que la nouvelle n’arrive au niveau de la Brigade territoriale de Koutiala.
Alassane Sangaré, désigné comme suspect, fut conduit à la Brigade territoriale. A l’enquête préliminaire et chez le magistrat instructeur, l’accusé est resté sur la même position, niant les faits qui lui étaient reprochés. Il persistera à la barre.
Selon ses explications, il est habitué à emprunter la route qui quitte le village de Kouoro-barrage pour Tarasso pour aller chercher du travail dans les villages alentour. Mais, ce jour-là, il affirme n’avoir rencontré aucune femme, a fortiori l’avoir violée et tuée.
Le mari de la victime, Bourama, a tout d’abord affirmé qu’il n’était pas dans le village le jour des faits, étant dans un village voisin pour une cérémonie de mariage. Ce n’est qu’à son retour, qu’il a été appelé par le Chef du village qui lui narrera les faits.
A la question de savoir pourquoi Alassane Sangaré avait été désigné comme l’auteur du viol et de l’assassinat, il répondra «dès que les faits ont été commis, on a lancé un appel à tout le village pour aller à la recherche d’un suspect.C’est dans ce contexte qu’Alassane, qui avait quitté le village le jour même, a été arrêté et conduit à la Brigade territoriale.
Le Ministère public, représenté par Abdoulaye B. Diamoutenè, dans son réquisitoire, dira à la Cour que les preuves ne sont pas suffisantes pour engager la responsabilité d’Alassane Sangaré.
L’avocat de la défense, Me Baba Sissoko, déclarera lui aussi qu’aucune preuve tangible ne permettait de mettre l’accusé dans les liens de l’accusation et demandera à la Cour de l’acquitter pour insuffisance de preuves.
La Cour, présidée par Amey Sam, a déclaré l’accusé non coupable des faits à lui reprochés et l’a purement et simplement relaxé.
Adama Bamba
Source: 22 Septembre