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Distribution de repas scolaires au Mali : La Belgique au secours des enfants
Publié le lundi 5 decembre 2016  |  Le 26 Mars
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‘’Si un financement de $3 million n’est pas trouvé en urgence, le PAM va devoir suspendre son programme de repas scolaires au Mali’’, alertait l’Organisation Onusienne à la veille de la rentrée scolaire 2016-2017.

Ce cri de désespoir a été entendu par le gouvernement de la Belgique qui vient d’accorder à PAM-Mali la bagatelle de 2 millions d’euros. Un financement qui permettra de mettre en place des cantines scolaires dans 500 écoles.



Près de 180,000 enfants dans environ 1,000 écoles à travers le pays risquaient cette année de ne pas bénéficier de repas scolaires à cause des contraintes financières de PAM-Mali.

Une situation qui s’annonçait critique, car les repas scolaires sont souvent le seul repas nutritif que l’enfant reçoit pendant la journée et qui soulage financièrement les familles, motive les parents à envoyer leurs enfants à l’école et en fin de compte contribue à la bonne marche de l’éducation, signalait Silvia Caruso, Directrice du PAM-Mali.

«Les enseignants nous disent que si les repas scolaires ne sont plus fournis, il y a un risque significatif que les parents n’envoient plus leurs enfants à l’école; il est difficile pour les enfants de marcher de longues distances pour aller à l’école ou rester en classe toute une journée avec un estomac vide» commentait Mme Caruso.

«Nous exhortons nos donateurs à ne pas oublier les enfants du Mali. Ils ont vécu beaucoup d’évènements douloureux au cours de ces dernières années. Le fait d’aller à l’école leur permet de profiter de leur enfance, et les repas scolaires jouent un rôle important dans la rétention de ces enfants à l’école», indiquait enfin la directrice de PAM-Mali.

L’appel de Mme Caruso a été entendu, notamment par le gouvernement de la Belgique. Et, c’est avec un grand soulagement que PAM-Mali ne suspendra pas son programme de repas scolaires au Mali comme il l’avait annoncé avant la rentrée des classes. Pour cause, l’Organisation alimentaire des Nations Unies a reçu du gouvernement de la Belgique 2 millions d’euros qui permettront de secourir quelques 115 000 personnes parmi les plus vulnérables au Mali.

Cet appui certes sauvera des vies, mais reste toutefois beaucoup à faire. Parce que, le PAM avait, en effet, annoncé un déficit de 3 millions de dollars pour mettre les cantines scolaires dans 900 écoles, alors que le financement qu’il vient de recevoir est destiné à mettre en place des cantines scolaires dans 500 écoles.

Qu’à cela ne tienne, «ce financement tombe à point nommé. Le plan de réponse humanitaire pour 2016 dans le pays n’était financé qu’à hauteur de trente pour cent, alors que les besoins humanitaires, spécialement pour la sécurité alimentaire et la nutrition, demeurent importants» a déclare Silvia Caruso, Représentante du PAM au Mali.

« La Belgique est engagée aux côtés du Mali depuis plus de 20 ans. Elle entend ne pas faillir à ses engagements en se tenant aux côtés des populations du Nord qui paient un lourd tribut à une crise qui s’éternise et les laissent dans la souffrance et l’insécurité » rassure pour sa part Myriam Bacquelaine, cheffe du poste diplomatique de la Belgique au Mali.



Un Apport salvateur



Particulièrement éprouvées par la sécheresse, les populations du nord et du centre du pays subissent les conséquences d’un conflit prolongé.

Le PAM avait cependant été forcé d’opérer des coupes claires dans l’aide aux déplacés et aux réfugiés, surtout suspendre entièrement son programme de repas scolaires, et réduire le soutien aux enfants – ainsi qu’aux femmes enceintes et allaitantes – qui souffrent de malnutrition aiguë modérée.

« Grâce à la contribution belge, le PAM est à mesure de relancer le fonctionnement des cantines scolaires dans environs 500 écoles et répondre aux urgences à travers le pays. Même si, 69 000 enfants dans près de 400 écoles ne sont pas assistés par manque de fonds, des ressources supplémentaires sont indispensables pour assurer la suite des activités» dira Mme Caruso.

Cela, parce que la malnutrition touche un enfant malien sur trois, avec un taux de malnutrition aiguë globale de 12,4 pour cent chez les moins de cinq ans. Dans la région de Tombouctou, par exemple, ce taux atteint 17,5 pour cent – contre un seuil critique établi à dix pour cent par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Aussi, la malnutrition comporte des risques graves, voire mortels, pour les enfants. Elle sape les facultés intellectuelles et la productivité, et perpétue la pauvreté au niveau des familles et des sociétés.
Bonne nouvelle, tout de même, d’ici fin 2016, le PAM annonce être en mesure d’accorder des bons d’achats à 27 200 déplacés internes et refugiés au nord du Mali, de fournir des repas scolaires à 77 510 enfants dans 425 écoles dans tous le pays, et de traiter 9 060 enfants de moins de cinq ans, ainsi que 890 femmes enceintes et allaitantes, contre la malnutrition aiguë modérée.

A noter par ailleurs que, malgré les niveaux élevés d’insécurité-spécialement au nord et au centre du Mali depuis 2012, le PAM et ses partenaires ont pu fournir des repas scolaires à une moyenne de 170,000 enfants par année, dont la moitié étaient des filles.

Le programme des repas scolaires du PAM aura aussi joué un rôle important dans le soutien à la campagne «retour à l’école» initiée par le Gouvernement malien en 2015, encourageant ainsi les familles à permettre à leurs enfants de reprendre leurs études dans des régions comme Mopti, Tombouctou, Gao qui ont payé un lourd tribut pendant le conflit, et dans lesquelles les écoles ont été fermées entre 2012 et 2015.



Djibril Kayentao

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