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PEN-Mali/Mali/valeurs : l’écriture comme arme de résistance contre l’extrémisme violent
Publié le lundi 5 decembre 2016  |  Le Pays
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Du 29 novembre au 2 décembre 2016, les travaux de la deuxième édition du colloque international des écrivains, journalistes et communicateurs traditionnels se sont déroulés à l’hôtel Massaley. Cette rencontre a réuni des écrivains, journalistes, chercheurs, leaders religieux venus du Japon, de l’Angleterre, de la Colombie, du Sénégal (invité d’honneur) et beaucoup d’autres pays au tour du thème : «la montée de l’extrémisme violent comme menace sur l’ETAT, la cohésion sociale, les droits et libertés».

Avec le soutien de la présidence de la république du Mali, le ministère de la justice, la MUNISMA, l’OIF, les ligues et associations des droits de l’homme et l’université de Bamako, les débats de quatre jours se sont étalés sur un large panel, allant de la gouvernance, la liberté, la religion, la laïcité, le droit, etc.

Après les mots de bienvenue de la secrétaire chargée des affaires intérieures Mlle Aicha DIARRA, le président de PEN-MALI, l’auteur-éditeur Ismaïla Samba TRAORE plante le décor en rappelant l’importance de l’écriture face aux défis extrémistes. Pour lui, les écrivains doivent apporter un Co-discours à l’extrémisme pour la sauvegarde de la liberté : «L’engagement de l’intelligentsia mondial contre le fléau de l’extrémisme violent est une impérieuse nécessité pour assurer la libre circulation des idées», insiste t-il.

Quant au commissaire scientifique du colloque, Me Amadou Tiéoulé DIARRA, son exposé s’est articulé sur la nécessité de refonder l’ETAT sur des bases solides, en s’inspirant de nos traditions et chartes anciennes, pour apporter des réponses efficaces aux exigences de nos sociétés en mutations. Il s’agit d’un tri de valeurs susceptibles d’harmoniser le contrat social, et renforcer la gouvernance par des institutions conformes aux aspirations des populations. Dans la même logique, le professeur Amoa Koidio Urbain de la Côte D’ivoire, expert en prévention et résolution des conflits, invite à la restauration de l’autorité des chefferies traditionnelles pour le renforcement de la démocratie et la prévention des différents. Les discutions ont porté de long en en large sur la gouvernance de proximité. Le phénomène extrémiste et ses répercussions sur les libertés, imposent un changement de mentalité qui passe par l’éducation, pour bâtir une culture de tolérance et de paix.

Selon, le docteur Badié HIMA, chercheur Nigérien : «la radicalisation c’est du construit», il faut déconstruire les mots, changer de paradigme sécuritaire en privilégiant la sécurité des hommes sur la sécurité des frontières. L’Islam de plus en plus mis en cause n’a pas manqué de défenseurs. Le président du haut conseil islamique du Mali, Mahmoud Dicko et le vice président du groupement des leaders spirituels musulmans, Alpha Daha Kounta ont accordé leurs violons, pour rappeler les valeurs humaines de l’islam avant d’attirer l’attention sur l’abus dont l’islam est victime. Les deux leaders se sont lancés dans un exposé élogieux du modèle de tolérance séculaire de l’islam au Mali, mais, toutefois, ils sont réalistes quant aux défis de l’islam moderne.

Au terme des conclaves, des recommandations ont été formulées :

-création d’espace de discussion,

-la gouvernance de proximité,

-la résilience,

-l’éducation à la tolérance,

-la nécessité de redéfinir les concepts,

-le respect de la diversité et la mise en place prochaine d’un réseau sous régional d’alerte de mobilisation sur l’extrémisme violent.

Cette édition a enregistré l’absence des pouvoirs publics, comme pour apporter du sel au regret de Me A.T.DIARRA : «au Mali, le rôle du débat d’idées n’est pas reconnu».

Aly BOCOUM

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