Pour la deuxième fois consécutive, l'audience de la Cour d'Assises de Bamako en transport à Sikasso sur le procès de Amadou Haya Sanogo et 17 autres a été suspendue par le Président de la Cour sur demande de l'avocat général. Le motif cette fois-ci est dû à l'absence des avocats dans la salle d'audience. Ils ont choisi de ne pas rentrer dans la salle sans leurs téléphones, une dérogation qu’ils sollicitent par rapport au règlement intérieur de la Cour.
Au premier jour de l’audience il n’ya pas eu d’incident, les avocats ont accédé à la salle d'audience avec leurs téléphones. Ils ont été surpris, le vendredi de voir l’application stricte du règlement à leur encontre, à savoir la disposition interdisant l’accès à la salle avec du téléphone. En réplique, ils ont protesté contre cette mesure et décident de ne pas mettre pied dans la salle sans leurs téléphones. Toute chose qui n'a pas donné d’autres alternatives à l'avocat général que de demander au président de la Cour la suspension de l’audience pour une deuxième fois jusqu'à ce lundi.
Interrogé par nos soins, les avocats ont laissé entendre qu'ils n'accéderont pas à la salle sans leurs téléphones. Pour Me Alhassane Sangaré, avocat de la défense, c'est pour des questions de principe qu'ils n'ont pas voulu se soumettre à cette mesure d'interdiction de téléphones dans la salle d'audience.
Quant aux accusés, ils n’avaient d’autre choix que de suivre l’option de leurs avocats en demandant de suspendre la séance. Du côté de la partie civile, c'est à dire les familles des victimes, leurs avocats à travers Me Moctar Mariko a rassuré qu'ils ont le bon moral après cette seconde suspension.
Au cours d'un point de presse organisé après la suspension de l'audience, l'Avocat général, a laissé entendre qu'ils ont proposé d'installer deux stands (chapiteaux) dans la salle pour les avocats, dans lesquels ils pourront avoir accès à leurs téléphones.
ASSISES DE MOPTI: Le conflit des Yalcouye et des Kansaye au rôle !
Au rôle de la session de la Cour d’assise de Mopti, ouverte le lundi 28 novembre dernier, l’affaire, dite du ‘’conflit des dogons’’ du village de Ningary, cercle de Bandiagara, occupe une bonne place. Elle est suivie avec un grand intérêt par les deux communautés et leurs parents.
Faut-il le rappeler ; ce conflit communautaire entre les Yalcouye et les Kansaye a duré plus de 30 ans et occasionné, selon nos sources plus de 90 morts, de ses débuts à nos jours. Ses raisons tiennent évidemment à un conflit de propriété sur les terres. Plutôt d’une portion de terre, un champ d’un hectare et demie que le vieux Bréhima Yalcouye aurait prêté à son fils adoptif, un Kansaye pour ses besoins de culture. Au fil des ans, la divergence au sujet de la propriété de ce champ a fini par engendrer un véritable conflit entre ces deux communautés Dogon. C’est en 2014 qu’il prendra des proportions inquiétantes avec des affrontements interminables entre les deux communautés, soldés par des morts d’homme et la séquestration même du Gouverneur de Mopti à son temps, M. Hama Traoré, actuellement Conseiller Technique au MATDRE.
Cependant les uns et les autres s’inquiètent sur la suite que la Cour va donner à cette affaire ? Car après l’immixtion des parents (haut placés) des deux communautés, cette affaire aurait pris une connotation politique. Car on affirme que la centaine de présumés accusés en détention à la maison centrale de Mopti serait tous militants d’un parti de l’opposition. Allez y savoir lequel ?
TERRORISME AU CENTRE DU PAYS: Les Jihadistes à deux pas de la ville de Mopti
Selon des sources locales, ils sont une cinquantaine, dont quarante hommes et une dizaines de femmes, lourdement armés sur l’autre rive du fleuve, plus précisément dans le village de Dialoubé, décidés à pointer le bout du nez dans la Venise malienne, la ville de Mopti. Visibles et filés par les services de renseignement, mais mobiles dans la forêt classée, ces combattants jihadistes de la branche Al qaida du centre, de la Katiba de prêcheur Amadou Koufa, ont le champ libre de perpétrer des attaques sporadiques pour se retrancher après chaque riposte des Famas et des forces étrangères.
C’est ainsi qu’ils ont reçu, il y’a quelques semaines de cela à attaquer le seul poste de gendarmerie de la localité, celui de Nantaga, qu’ils ont mis à sac avant de vider les lieux. Comme si cela ne suffisait pas, depuis trois jours maintenant ils sont à la porte de la ville de Mopti, en train de tenter d’attaquer le dernier poste de contrôle, tenu par la police, à savoir, celui de ‘’Barigon-daga’’ sur l’autre rive vers le Gouvernorat même de la région. Grâce au concours des populations locales et celui des services de renseignement, le Gouverneur de Mopti a pris la menace au sérieux, en alertant les autorités militaires. Donc depuis samedi, sur instruction du Commandant de zone a instruit le détachement d’une unité de la garde nationale sur la zone.
Pour beaucoup d’observateurs, la solution qui sied afin d’endiguer le phénomène d’insécurité dans cette zone reste l’attaque. Car dans la stratégie militaire, la meilleure défense reste l’attaque. Surtout lorsque le positionnement de l’ennemi est connu. En attendant, prions pour notre pays.
INSTALLATION DES AUTORITES INTERIMAIRES: Le CSA pédale dans la choucroute !
Dans le processus de la mise en œuvre de l’Accord, le moulin du Comité de Suivi de l’Accord (CSA) semble prendre de l’eau. Rien ne bouge, ou presque. Après plus de 13 réunions, ce comité peine à faire bouger les lignes dans la mise en œuvre de l’accord. De la question du DDR, aux patrouilles MOC sans oublier la mise en place des autorités intérimaires, les choses sont toujours à l’état embryonnaire. Ce comité qui vient de boucler sa 13ème réunion sous les climatiseurs d’un centre de réunion de Bamako, a encore une fois lancé d’autres ultimatums sans mesures d’accompagnements.
D’abord pour l’opérationnalisation des patrouilles (des unités du MOC à Gao et à Kidal) il est malheureusement toujours à l’étape de mise en place d’un groupe de travail, sous la Présidence du Haut Représentant du Président de la République.
Ensuite, pour l’installation des Autorités intérimaires, le CSA a planché encore sur la date du 10 décembre 2016 au plus tard. Une date qui ne sera pas encore suivie, à coup sûr, par les groupes armés et les populations locales, notamment celle de Gao qui a émis des conditions immuables pour accepter tout processus de mise en place des autorités intérimaires. Encore une fois, il faut s’attendre à une autre réunion du Comité de Suivi de l’Accord, pour peut être, évaluer ‘’à mi chemin’’ les ultimatums lancés. En clair, si d’autres mécanismes ne sont pas envisagés le CSA semble au bord de l’essoufflement, car pédalant dans la choucroute.
PAYSAGE POLITIQUE NATIONAL: LE MPR fin prêt pour son 5ème Congrès les 10 et 11 décembre 2016 !
Le Mouvement Patriotique pour le Renouveau tiendra son cinquième congrès statutaire, les 10 et 11 décembre prochain dans le pavillon des sports du stade Modibo Kéita. Cette assise ordinaire du parti du tigre debout sera mise à profit par les délégués venant de tous ses démembrements de l’intérieur et de l’extérieur du pays et du district de Bamako pour procéder aux toilettages de ses textes. Mais aussi pour mettre en place une nouvelle instance dirigeante. Il s’agit d’un nouveau Bureau Exécutif Central (BEC) et de nouvelles directions à la tête de ses organisations des jeunes et des femmes.
Dans la tanière, les tigres s’attèlent à la bonne organisation de ce congrès, à travers une commission d’organisation mise en place à cet effet. Ce sont donc des centaines de délégués qui vont prendre part à ce congrès, que les tigres mettent dans le cadre de la « consolidation des acquis ». Faut-il le rappeler, à la faveur de la création du parti de l’ancien Premier ministre plein pouvoir de la transition, Dr Cheick Modibo Diarra (RPDM), de nombreux dirigeants du MPR ne se sont pas fait prier pour claquer la porte et déposer leurs bagages au sein de ce parti. Qui est aussi la formation politique du beau-fils du Général Moussa Traoré. Ce congrès sera donc l’occasion de procéder aux remplacements de ces partants.
Sur un tout autre plan, ce congrès consacrera la première sortie du président du MPR, Dr Choguel Kokalla Maïga depuis son départ du gouvernement, en juillet dernier. Faut-il le rappeler, à l’issue des récentes élections communales, les résultats provisoires classent le MPR à la 5ème place des partis politiques avec 450 conseillers et une vingtaine de maires. Sans doute ce congrès se tient sous des bons auspices pour le parti du Dr Choguel Kokalla Maïga.