Le parquet général et les avocats (de la défense comme de la partie civile) ont, pour l’instant, accordé leurs violons. Interdits, par le parquet et le ministère de la justice, d’entrer dans la salle d’audience avec leurs téléphones, les avocats avaient boudé dans la salle le vendredi 2 décembre 2016. Constatant l’absence des avocats dans la salle, le président de la cour, Mahamadou Berthé a été obligé de suspendre l’audience jusqu’au lundi 5 décembre. Ces deux jours de suspension ont été mis à profit pour trouver un terrain d’entente entre le parquet et les avocats. Le parquet a promis d’installer deux stands équipés pour les avocats. Au delà de cela, certains avocats avaient leurs téléphones dans la salle d’audience. Donc la crise autour du téléphone est derrière nous maintenant.
Les menaces du président de la cour
Hier, lundi 5 décembre 2016, à la reprise de l’audience concernant ministère public contre Issa Tangara, Amadou Haya Sanogo et 16 autres accusés d’ «enlèvement, assassinat et complicité d’assassinat », le président de la cour Mahamadou Berthé a été ferme. « Les débats doivent s’inscrire dans le respect, de la décence et de la modération des propos qui n’entameront rien à la liberté d’expression. Rester courtois. Je n’admettrai aucun écart de langage. Les enregistrements sont interdits. Le débat se déroule autour des problèmes sérieux. Le public ne doit pas manifester leur approbation ou désapprobation pour ne pas semer des troubles à l’ordre public. Faute de quoi je serais obligé de faire évacuer tous les manifestants de la salle », a martelé le président de la cour. Pour sa part, Me Harouna Toureh qui a parlé au nom des autres avocats a souligné que les avocats sont disposés à respecter la cour.
Encore des attroupements de soutien à Haya
C’est la deuxième fois de suite que des attroupements de soutien à l’auteur du coup d’Etat Amadou Haya Sanogo s’organisent devant la salle d’audience Lamissa Bengaly de Sikasso. Hier, lundi 5 décembre 2016, après la suspension de l’audience, des jeunes avec des pancartes en main où il est écrit « libéré Amadou et ses compagnons » ont manifesté pendant un bout de temps devant la salle d’audience sans être inquiétés par les forces de l’ordre. Ce brouhaha est déploré et dénoncé par la partie civile. Ladite manifestation qui s’est déroulée sans incident a quand même perturbé la circulation.