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Entre nous : L’alternance en marche ?
Publié le mardi 6 decembre 2016  |  Le challenger
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L’ancien Président gabonais, Feu Oumar Bongo, disait qu’on n’organise pas des élections en Afrique pour les perdre. Si au Gabon, on ne peut pas organiser des élections et les perdre, tel n’est pas le cas dans d’autres pays africains. Au Sénégal, en 2000, le Président Abdou Diouf a organisé les élections et les a perdues face à son opposant historique, Me Abdoulaye Wade. En 2012 dans ce même pays, Me Abdoulaye Wade a organisé et perdu les élections face à l’un de ses disciples en l’occurrence Macki Sall. Dans ces deux cas, les perdants ont téléphoné aux gagnants pour les féliciter.

En Côte-d’Ivoire, le général putschiste Robert Guei a organisé, en 2000, les élections et les as perdues face à Laurent Gbagbo. Ce dernier les a organisées et perdues en 2010 face à Alassane Dramane Ouattara. Son entêtement à reconnaître sa défaite lui vaut aujourd’hui une prison dorée et un jugement devant la Cour Pénale Internationale. Au Bénin, Yaye Boni a échoué à installer son protégé Lionel Zinsou dans le fauteuil de Président de la République. Comme si le pouvoir était une dévolution successorale, Yaye Boni a juré que de son vivant Patrice Tallon ne serait jamais président. La suite, on la connaît.



La belle leçon de ces présidents en fonction qui organisent des échéances électorales et les perdent, est fournie par l’actualité en Gambie. Après 22 ans de règne sans partage sur ce petit pays, le Président Yaya Jammeh vient de perdre les élections. Il a reconnu sa défaite face au candidat unique de l’opposition, Adama Barrow, qui a obtenu 45,5% des voix contre 36,6% pour Yaya Jammeh. Celui qui est qualifié de dictateur, n’a pas seulement reconnu sa défaite, il a appelé le gagnant Adama Barrow pour le féliciter et lui souhaiter bonne chance dans la gestion des affaires publiques. Une belle leçon de démocratie ! On peut sans risque de se tromper, dire que l’alternance est en marche en Gambie. En dépit des mesures draconiennes prises pour freiner l’exercice des libertés publiques, les gambiens ont décidé de tourner le dos à Mister Yaya Jammeh en votant massivement pour l’homme qui incarne le changement à leurs yeux.

Cette leçon donnée par les gambiens, qui emboîtent ainsi les pas à d’autres peuples comme les sénégalais, les ivoiriens et les béninois, doit servir d’exemple pour tous les pays africains en général et le Mali en particulier. Désormais, le peuple ne doit plus se laisser berner par des politiciens vendeurs d’illusions qui trompent leurs concitoyens par des discours mielleux au moment des campagnes électorales ou qui utilisent l’argent public pour acheter les électeurs. Les peuples doivent ouvrir les yeux. Votez pour des gens intègres, compétents, visionnaires qui sont porteurs d’un projet de développement et non adeptes d’un pilotage à vue.

Les peuples doivent comprendre que leur bulletin de vote est plus puissant qu’une arme. Et que l’arme de la démocratie est le bulletin de vote. Utilisez cette arme fatale pour stopper ces races d’hommes politiques qui ne pensent qu’à leurs familles et à remplir leurs comptes bancaires avec l’argent du contribuable. Utilisez cette arme fatale pour dire non à ceux qui veulent imposer une dictature à leurs concitoyens. Ayez le courage de renoncer à cet argent sale qu’ils utilisent pour acheter vos consciences.

Par Chiaka Doumbia

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