Dans la nuit du jeudi 1er au vendredi 02 décembre 2016, des jihadistes qui sévissent impunément dans le Macina depuis un certain temps, ont semé la panique au sein de la population de Diafarabé. Comme vous le savez, la commune de Diafarabé est presque devenue leur propriété privée : ils y rentrent et en ressortent comme dans un marché, sans être inquiétés. En effet, aux environs de 19h30, des assaillants armés jusqu'aux dents ont bouclé les alentours de la grande mosquée, «en face de laquelle se situe précisément ma famille paternelle et où j'habite quand je suis à Diafarabé», nous explique Lassine Diallo, ressortissant de Diafarabé. Ils interpellaient tous ceux qui passaient et les obligeaient à venir écouter leur prêche. Dans leur discours, ils lançaient des menaces contre certaines pratiques comme jouer de la musique à fond par exemple. Pendant la séance de prêche, certains jeunes ont eu le courage de leur poser des questions sur le sort de l'école et des élections à Diafarabé. Leur réponse : «Nous égorgerons tous les enseignants qui se hasarderaient à se mettre devant les enfants dans une classe. Nous ne ferons rien aux enfants». Quant aux élections, aux dires des jihadistes, nulle part le Coran n'en fait allusion, donc pas question. En prélude à cette opération d'intimidation, ils avaient voulu occuper la mosquée, mais les responsables leur ont poliment indiqué que la mosquée c'est juste pour la prière et pas autre chose. Ils ont demandé à voir l'imam, il leur a été répondu que ce dernier est absent en ce moment.