Presqu’un mois après l’attaque de la ville de Banamba, région de Koulikoro, au cours de laquelle une vingtaine de prisonniers s’étaient évadés, des présumés terroristes ont attaqué, hier à minuit la prison de Niono, dans la région de Ségou. Les assaillants qui ont vite neutralisé les gardes pénitenciers ont permis à 93 prisonniers de s’évader, selon des sources locales. Au moment ou nous mettons sous presse, le ministère de la sécurité intérieure indiquait l’arrestation de trois prisonniers. Cette « prouesse » des présumés terroristes à mener deux attaques, en un seul mois et dans deux villes du pays, est une faiblesse et une incapacité des autorités compétentes à anticiper les attaques, surtout qu’après l’attaque de Banamba, les terroristes avaient affiché leur ambition d’attaquer plusieurs prisons afin de libérer leurs compagnons.
Bis repetita. Les terroristes ont réussi, en un mois, a attaqué et libéré des détenus dans deux prisons différentes du Mali. A Niono, une ville de la région de Ségou, des assaillants lourdement armés ont attaqué dans la nuit du 5 au 6 décembre, la prison de la ville. Selon des sources locales, c’est après minuit que la prison située à quelques encablures (à peine dix kilomètres) de la ville de Niono a été attaquée par des individus qui scandaient « Allah Akbar ». L’objectif des terroristes, venus en moto, étaient apparemment de libérer, selon un habitant contacté par Le Républicain, leurs compagnons incarcérés dans cette prison. Deux surveillants de prison ont été blessés lors de l’attaque et 93 prisonniers dont des terroristes seraient parvenus à s’évader. Trois d’entre eux ont pu être arrêtés par des forces de l’ordre mis à leur trousse, selon des sources sécuritaires.
Un mois plutôt, à Banamba, dans la nuit du dimanche au lundi 7 novembre, des hommes armés venus à bord d’au moins 4 pickups ont attaqué le camp de la gendarmerie, une banque et la prison centrale. Divisés en trois groupes, les assaillants, ont simultanément attaqué la gendarmerie, la banque et la prison. Ils ont saccagé les endroits attaqués. La banque et le poste ont été pillés. Et ils ont emporté des armes et des véhicules.
Après leur passage, un habitant décrit l’horreur et la psychose vécus par les populations. « Nous étions terrés chez nous. Les assaillants scandaient « Allah Akbar ». Les armes crépitaient de partout. Ici on n’en revient pas encore. Personne n’est donc plus à l’abri », indiquait un habitant de Banamba. 21 prisonniers ont pu s’évader lors de l’attaque, selon le ministère de la justice. L’attaque a été revendiquée par le Front de Libération de Macina, une branche du mouvement terroriste Ançardine.
Ces deux attaques mettent à nue le manque d’anticipation des autorités sécuritaires maliennes. Après l’attaque de Banamba, les terroristes menaçaient de casser les portes des prisons du Mali pour libérer leurs compagnons.