L’enquête sur l’homme d’affaires corse Michel Tomi, soupçonné de corruption dans ses activités en Afrique, notamment au profit du président du Mali, a été validée lundi par la cour d’appel de Paris, qui a rejeté les recours de la défense, selon un article de l’AFP du 6 décembre 2016 et repris par les sites abamako.com et Mali7.net. L’enquête s’intéresse aux puissants relais de Michel Tomi et à ses liens avec des hommes au pouvoir dans plusieurs pays. Les enquêteurs pensent que le président malien, Ibrahim Boubacar Keita, a reçu des cadeaux de l’homme d’affaires corse, indique l’article de l’AFP.
La défense de Michel Tomi contestait notamment la compétence territoriale des juges français, s’agissant de marchés conclus dans des pays africains, comme le Mali, le Cameroun, le Gabon, et soulevaient aussi l’immunité présidentielle du chef de l’Etat malien, celui-ci ne pouvant être considéré selon eux comme un agent public étranger. L’annulation de toutes les écoutes téléphoniques de Michel Tomi où apparaissent des conversations avec les présidents malien et gabonais a été demandée par les avocats de la défense. Déboutée par la cour d’appel de Paris, la défense de Tomi va se tourner vers la cour de cassation, a indiqué à l’AFP l’un des avocats de Michel Tomi, Me Philippe Dehapiot.
Paris, L’enquête sur l’homme d’affaires corse Michel Tomi, soupçonné de corruption dans ses activités en Afrique, notamment au profit du président du Mali, a été validée lundi par la cour d’appel de Paris, qui a rejeté les recours de la défense, a appris l’AFP de ses avocats. Figure de l’industrie du jeu sur le continent africain, Michel Tomi avait été mis en examen par les juges d’instruction en juin 2014 pour corruption d’agent public étranger, faux et usage de faux, abus de confiance, recel d’abus de bien social, complicité d’obtention indue d’un document administratif et travail dissimulé. L’enquête s’intéresse à ses puissants relais et à ses liens avec des hommes au pouvoir dans plusieurs pays. Parmi eux, le président malien, Ibrahim Boubacar Keita, dont les enquêteurs pensent qu’il a reçu des cadeaux de l’homme d’affaires corse.
Michel Tomi est soupçonné d’avoir joué un rôle pour que des sociétés de proches obtiennent des marchés, notamment l’entreprise française Marck (uniformes militaires) avec le Mali et le Cameroun, la société de sécurité Gallice au Mali, et des entreprises chinoises au Mali, Tchad, Sénégal, Gabon et en République démocratique du Congo, a indiqué une source proche de l’enquête. Les patrons des sociétés Marck, Philippe Belin, et Gallice Security, Frédéric Gallois, un ancien patron du GIGN, sont aussi mis en examen, tout comme deux femmes, proches de Michel Tomi, soupçonnées d’avoir obtenu la nationalité française de manière irrégulière.
L’homme d’affaires conteste les faits.
Ses avocats avaient aussi formulé des recours devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris pour faire annuler la procédure, mais les magistrats les ont tous rejetés, ont-ils expliqué lundi à l’AFP à la sortie du délibéré rendu à huis clos. La défense de Michel Tomi contestait notamment la compétence territoriale des juges français, s’agissant de marchés conclus dans des pays africains. Ils soulevaient aussi l’immunité présidentielle du chef de l’Etat malien, celui-ci ne pouvant être considéré selon eux comme un agent public étranger. A ce titre, ils demandaient l’annulation de toutes les écoutes téléphoniques de Michel Tomi où apparaissent des conversations avec les présidents malien et gabonais. "Nous allons nous pourvoir en cassation.
Cette question doit être tranchée par la Cour de cassation", a indiqué à l’AFP l’un des avocats de Michel Tomi, Me Philippe Dehapiot.
Michel Tomi, un ancien proche de Charles Pasqua, a déjà été condamné pour corruption active. Les juges l’avaient reconnu coupable dans l’affaire du casino d’Annemasse (Haute-Savoie), pour son rôle dans le financement de la campagne électorale des européennes en 1999 au profit du RPF, cinq ans après avoir obtenu l’autorisation d’exploitation de la salle de jeux de la part du ministre de l’Intérieur de l’époque, Charles Pasqua. arb/nal/jf/phc