C’est le samedi 03 décembre 2016 que le 1er Forum africain d’investissements et d’affaires ‘’Rendez-vous d’Alger’’ a ouvert ses portes pour trois jours d’activités. C’est le Centre international de conférence (CIC) qui abrite cette rencontre qui réunit plus de 2 000 entreprises. La cérémonie d’ouverture a été présidée par le Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal.
Du côté malien, on notait la présence de Koniba Sidibé, ministre de la Promotion de l’investissement et du Secteur privé ; Mountaga Tall, ministre de l’Economie numérique et porte-parole du gouvernement ; une délégation de 80 opérateurs, hommes d’affaires et commerçants, sous la houlette de Mamadou Baba Sylla, vice-président de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali, en charge des manifestations économiques.
L’ambassadeur d’Algérie au Mali, Boualem Chebihi, était au petit soin avec la délégation malienne pour lui faciliter son séjour. Il y avait en outre des chefs d’entreprises algériens et plus d’une quarantaine de pays africains qui ont répondu à l’appel d’Alger. Tous espèrent des retombées positives de ce grand rendez-vous économique.
À tout seigneur tout honneur, c’est le Premier ministre algérien qui a prononcé le premier discours de la cérémonie d’ouverture de cette rencontre d’affaires et d’investissements. Selon Abdelmalek Sellal, ce forum économique algero-africain est une volonté politique de l’Etat algérien dont le but est de développer et d’orienter les investissements dans les domaines agricoles, énergétiques, et les exportations algériennes hors hydrocarbures vers le continent africain. En effet, les relations de partenariat entre les opérateurs économiques algériens et leurs homologues d’une quarantaine de pays africains sont au centre de cette rencontre organisée par le Forum des chefs d’entreprises (FCE).
Pour Abdelmalek Sellal, les potentialités de l’Algérie à l’export seront présentées lors de ce forum, telles les filières agricole et agroalimentaire, et des médicaments. La rencontre est également une occasion pour mettre en avant l’attractivité de l’Algérie en tant que destination de l’investissement, a-t-il soutenu. Et d’ajouter que ce forum est une occasion qui permettra à l’Algérie de se repositionner en Afrique, en préconisant l’urgence de déployer des banques algériennes à travers des pays d’Afrique et d’ouvrir des lignes aériennes liant directement Alger à différentes capitales africaines.
De son côté, Brahim Benabdeslem, vice-président du FCE, a tenu à préciser que cette rencontre panafricaine ne signifie pas que l’Algérie veut investir le marché africain. «Comme son nom l’indique, c’est un forum d’investissements et d’affaires. Deux éléments qui constituent le courant d’échanges entre les pays», a-t-il précisé, tout en expliquant que par «affaires», il faut comprendre «tout ce qui permet de placer des produits algériens sur le continent». Il a évoqué un certain nombre de secteurs d’activités qui ont gagné en maturité et dans lesquels l’Algérie «est capable de placer ses produits», citant comme exemples l’industrie pharmaceutique, l’agroalimentaire et les matériaux de construction.
«L’Algérie, a-t-il affirmé, a développé un tissu industriel à même d’aller vers le continent africain avec un rapport qualité/prix très compétitif». S’agissant de l’investissement, Benabdeslem a estimé que l’Algérie «doit jouer un rôle majeur» dans ce domaine. Citant le potentiel de l’Algérie en matière d’électrification, le vice-président du FCE a suggéré que l’Algérie exploite ce potentiel et accompagne des pays africains dans ce secteur.
Le ministre Koniba Sidibé, que nous avons interrogé à la fin de la cérémonie d’ouverture, relève que les Africains ont compris que la démarche de l’Algérie est «novatrice». Une démarche qui tend vers l’écodéveloppement. D’après lui, le Mali est intéressé par le secteur agricole, un vrai potentiel pour notre pays. Mais il est plus intéressé par la question d’électricité en raison des difficultés que connaît le pays dans ce domaine.
Le vice-président de la Chambre de commerce et d’industrie, Mamadou Baba Sylla, a salué l’Algérie pour l’invitation et la bonne organisation du forum. Il dit espérer beaucoup de résultats positifs des échanges entre opérateurs économiques à la faveur de ce forum. Plusieurs opérateurs économiques maliens et même des artisans, à travers le président de la Chambre des métiers Mamadou Minkoro Traoré, Baba Seyd Baby, Djamal Nasser, en espèrent autant.
Pour l’ambassadeur d’Algérie au Mali, Boualem Chebihi, cette rencontre s’inscrit dans la volonté de l’Union africaine en terme d’intégration économique du continent. Il ajoutera qu’entre les Africains, il y a tous les ingrédients pour avoir une interaction très poussée. «Il s’agit de mettre les hommes d’affaires, les investisseurs face à face, mais positivement pour atteindre les objectifs de l’Union africaine dans le domaine économique», a-t-il poursuivi.
Après l’ouverture des travaux, il y a eu des ateliers et des plénières où les 900 chefs d’entreprises africains étaient en face de leurs homologues algériens. À notre question de savoir comment les chefs d’entreprises algériens espéraient mettre en place un partenariat gagnant-gagnant avec une Afrique qualifiée de «continent pauvre», Benabdeslem s’est référé aux propos du sous-secrétaire général des Nations unies et secrétaire exécutif de la Commission économique pour l'Afrique (CEA), Carlos Lopez, qui a révélé qu’en Afrique, 80 milliards de dollars de capitaux ne trouvent pas d’investisseurs. Car, d’un côté, il y a des pays pauvres, et de l'autre, des ressources qui ne sont pas utilisées. Le continent africain réalise des taux de croissance avoisinant 8 à 10%.
«Où va cet argent ? Il va là où il y a de la croissance et, aujourd’hui, le seul continent qui fait de la croissance, c’est bien l’Afrique», a relevé le Dr. Benabdeslem. Lequel pense que «le problème ne se pose pas en terme de financement, mais de recherche de projets à même de développer le continent».