Il convient de rappeler que le procès tant attendu dénommé procès Amadou Haya Sanogo et compagnons s’est finalement ouvert, mercredi le 30 novembre 2016, dans la capitale du Kénédougou. A peine commencé, le procès a été reporté à vendredi le 02 décembre courant. Cette fois encore, rendez-vous est pris pour lundi 5 décembre. Il convient d’abord de rappeler ici que c’est un général de corps d’armée qui est cité à comparaître devant une cour d’assises pour ‘’complicité d’assassinat de bérets rouges.’’
Il ne sera pas question pour nous ici de rappeler le film des événements désormais connu de tous. Rappelons simplement qu’à la satisfaction de tous les dignes fils du Mali, le capitaine Amadou Haya Sanogo, à la tête d’un groupe de soldats patriotes, a débarrassé notre peuple du régime conteur du général Amadou Toumani Touré (ATT). Ce coup d’Etat était le bien venu au regard de la haute trahison dont le régime s’est rendu coupable.
Au même moment où la situation socioéconomique et politique était totalement délétère au Mali, rebelles combinés avec les djihadistes et soutenus par l’oppresseur régime français de François Hollande, ont investi les trois régions dans le nord de notre pays.
Point n’est besoin de rappeler ici les atrocités dont nos soldats ont été victimes à Aguel Hock. Tout se passe aujourd’hui comme si rien de grave ne s’était passé là-bas. Dieu est sans appel: la justice sera faite à ce sujet.
Comme on le sait, ceux qui ont été chassés du trône ont mal digéré le coup de force. Un front appelé Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et la République (FDR) est né en vue de remettre les autorités déchues en selle. C’est ainsi que ces femmes et ces hommes qui ont toujours nourri leurs familles du sang de notre peuple ont infiltré notre armée pour la diviser de l’intérieur, appliquant ainsi la cynique tactique de ‘’diviser pour régner’’.
Un contre coup d’Etat a été minutieusement préparé et mis en exécution, le 30 avril 2012, pour donner les pouvoirs à Dioncounda Traoré, ce fidèle compagnon et serviteur du général fuyard. Ce contre coup a été dirigé par l’aide de camp du général président ATT en la personne du colonel Abidine Guindo alors logé au camp des commandos parachutistes de Djicoroni.
Le bilan de ce contre coup raté fut macabre : ‘’des bérets verts’’ de notre armée ont été froidement abattus à la radio télévision du Mali au cœur de notre capitale, et avec eux la bonne dame qui vendait des brochettes, des galettes devant l’ORTM.
Simultanément, dans leur désir machiavélique d’éliminer les tombeurs du général ATT, les hommes à la solde du colonel Abidine Guindo lui aussi à la solde de politiciens en mal de crédibilité ont investi l’aéroport international de Bamako-Sénou dans le seul but de recevoir des renforts en mercenaires, en armes et munitions en provenance du Burkina Faso de Blaise Compaoré et de la Côte d’Ivoire d’Alassane Dramane Ouattara (ADO). Là aussi, il y a eu mort de bérets verts. C’est lorsque les hommes de Abidine Guindo ont pris la direction du camp Soundjata de Kati qu’ils ont rencontré la foudroyante réplique de Sanogo et de ses hommes.
La suite, n’a échappé à personne : les auteurs du contre coup ont été écrasés sans ménagement pendant que leurs commanditaires politiques ronflent sous les climatiseurs. Le contre coup a lamentablement échoué. Impuissants face à la défaite de leurs bras armés, ces commanditaires politiciens du contre coup de la nuit du 30 avril au 1er mai 2012 n’avaient plus qu’une seule piste à explorer : une plainte de parents de bérets rouges qui auraient été assassinés et enfouis dans un «charnier commun» à Diago contre des bérets verts avec le général Amadou Haya Sanogo cité comme complice. Mais au moment desdits assassinats de bérets rouges, c’est bien Dioncounda Traoré, président illégitime de transition et Cheick Modibo Diarra qui étaient aux affaires. Mais miraculeusement, le tribunal a omis de les citer à comparaître au même titre que le général Amadou Haya Sanogo dans la mesure où ils ne pouvaient être blancs comme neige en leur qualité de premiers responsables de l’Etat malien, du moins en charge de la gestion de la période de «transition».
En tous cas que Dioncounda soit considéré dans cette affaire comme un simple témoin (qui n’a pas obligation de se soumettre au débat contradictoire de la cour et des avocats, des accusés), ce serait une entorse au droit. A moins que la cour ne soit suffisamment informée comme lors du procès de Moussa et compagnons !
Un premier fait non anodin, c’est que lorsque le général Amadou Haya Sanogo s’est présenté à la cour à la demande du président en ces termes : «général Amadou Haya Sanogo, ancien chef de l’Etat», le président de la cour a répliqué qu’il n’est pas cité en tant que général et ancien chef de l’Etat mais comme simple citoyen.
L’on fera remarquer qu’il y a là un premier faux pas dans la mesure où le décret de nomination du capitaine Amadou Haya Sanogo « général de corps d’armée » n’est pas abrogé jusqu’ici. Une façon de dire que malgré tout ce qu’on veut dire, Amadou Haya Sanogo reste bel et bien général de corps d’armée et ancien chef de l’Etat du Mali.
IBK, élu président du Mali à la faveur de l’échec du contre coup d’Etat du 30 avril 2012
Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) a été élu président de la République du Mali à la faveur de l’échec du contre coup d’Etat du 30 avril 2012. Il faudrait qu’il comprenne cette triste vérité à sa juste valeur. Si ce contre coup avait réussi, il y avait fort à parier qu’après avoir liquidé les pro- CNRDRE, le FDR travaillera à maintenir Dioncounda aux affaires pour deux ou trois ans de transition, juste le temps de trouver en son sein un homme de consensus pour continuer la gestion des affaires du pays, et ce serait là le règne des malfrats.
L’autre fait non moins important, c’est la mobilisation réussie de nos forces armées et de sécurité par le général Amadou Haya Sanogo pour l’élection à la magistrature suprême de Ibrahim Boubacar Keïta. Il doit toujours s’en souvenir.
Si la vérité est dite dans cette affaire d’assassinat de bérets rouges, un Mali nouveau émergera avec des hommes intègres, crédibles et justes
IBK a prêté serment en tant que président élu de défendre les intérêts supérieurs de la nation malienne. C’était le 4 septembre 2013. Il a suffit un mois après pour que les démons de la division de notre armée réussissent à provoquer des affrontements entre nos militaires à Kati. La suite, on la connaît : l’opération Sanya a été déclenchée par le régime IBK.
Le général Sanogo a été amené à Bamako pour loger à la base militaire. IBK qui, apparemment ne comprenait pas les combines en cours, a laissé Soumeylou Boubèye Maïga arrêter l’homme qu’il craignait. C’est avec des blindés, des Kalachnikov et des fusils d’assaut que Amadou Haya Sanogo fut arrêté et conduit à l’école de gendarmerie de Faladié. Ce jour- là, la ville de Bamako ressemblait à un monde qui partait en guerre tellement la mobilisation militaire était totale. C’était le 27 novembre 2013.
Sanogo apprendra par la suite qu’il est cité à comparaître comme présumé complice dans l’assassinat de bérets rouges. La fracassante déclaration du tout nouveau président IBK en clôturant l’opération Sanya n’est pas anodine. Il avait dit en substance que Kati ne fera plus peur à Bamako encore moins à Koulouba.
Pendant trois (03) longues années de détention sans jugement du général Sanogo, notre peuple n’a pas été fixé sur le sort de ce miliaire patriote qui a donné sa vie pour sauver le Mali du naufrage orchestré par le régime conteur du général ATT. Ce qui s’affiche de plus en plus indubitablement, c’est que c’est tout notre peuple qui attend avec impatience la fin du procès du général Sanogo et de ses seize (16) co-accusés à Sikasso. Cette impatience se lit dans la mobilisation sans faille de tout notre peuple pour un procès sérieux, fiable et équitable en vue de la manifestation de la vérité dans cette affaire. Dors et déjà, toutes les parties suivent avec intérêt ce procès et réclament la vérité et seulement la vérité à la cour.
La Cour d’assises de Sikasso pourra-t-elle infirmer pour la première fois dans notre pays depuis la fin de la première République la célèbre réflexion de Jean de La Fontaine qui disait : «Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.» ? II lui reste à s’assumer pleinement et entièrement pour la manifestation de la vérité en évitant soigneusement le procès- farce de Moussa Traoré qui, loin d’honorer notre peuple a creusé un grand fossé entre la justice et les justiciables dans notre pays.
La seule certitude donc c’est que si la vérité est dite dans cette affaire d’assassinat de bérets rouges un Mali nouveau émergera avec des hommes intègres, crédibles et justes.
Si la vérité est dite, il n’y a nul doute qu’une nouvelle race d’hommes politiques verra le jour au Mali.
Si la vérité est dite dans ce procès, les concertations nationales tant demandées par notre peuple se tiendront finalement et la classe politique actuelle pour le moins pourri sera assainie pour qu’enfin arrivent aux affaires des hommes et des femmes épris de paix, de justice sociale et du sens élevé de la patrie malienne. Ces concertations ne peuvent servir dignement notre peuple que lorsqu’elles exigeront pleinement et entièrement que l’ère Konaré, d’ATT et de la transition passent au tamis du kokadjè (assainissement sans complaisance de tous les secteurs de la vie socioéconomique, politique et culturelle). Notre peuple a souffert du machiavélique politique honteux et apatride entretenu par des gens pourris qui ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes.
Une fois encore, IBK prend par erreur ses ennemis pour ses amis. S’il ne veut pas d’interférence dans les affaires judiciaires, séparation des pouvoirs oblige (ce qui est tout à fait compréhensible), il a tout de même le devoir d’exiger de la cour un procès véritable pour la manifestation de la vérité dans ce procès. Cela lui sied en sa qualité de premier magistrat de la République. C’est en cela que réside le bonheur du peuple qui l’a élu à 77,66% des suffrages exprimés lors de la présidentielle de juillet 2013.
Si la vérité venait à éclater dans ce procès à Sikasso, alors, ce serait l’heure de la récupération des objets et du patrimoine volés à notre peuple travailleur.
La seule certitude aujourd’hui, c’est que le temps est venu d’arrêter pour une fois pour toute la spoliation de notre peuple et le mensonge politique qui ont si malheureusement phagocyté la dignité et l’honneur des masses laborieuses du Mali.
La vérité et Dieu sont avec notre peuple. Pourvu que l’on ne parle pas de Cour pénale internationale (CPI) dans cette ténébreuse affaire bérets rouges- bérets verts.