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Algérie : une « chasse à l’homme noir » qui fait scandale
Publié le mercredi 7 decembre 2016  |  Jeune Afrique
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Bloqués entre leur pays honni et une Europe onirique, des milliers de migrants subsahariens sont la cible, en Algérie, d’une véritable chasse à l’homme depuis le 1er décembre. Des méthodes d’expulsion expéditives qui inquiètent les défenseurs des droits humains…
Si la réputation de l’Afrique subsaharienne s’est longtemps construite autour de ces safaris animaliers où des touristes du Nord viennent poursuivre des animaux exotiques, l’Algérie semble passée maître dans une traque dont le gibier – lui aussi d’Afrique subsaharienne – est humain. Rien à voir avec « Hunger Games » et son scénario morbide, mais l’opération indigne tout de même nombre de défenseurs des droits humains. Essentiellement concentrée sur la capitale, une vaste « battue » a débuté le 1er décembre. Objectif : rafler et expulser au moins 1 400 migrants ouest-africains du territoire algérien. Les arrestations conduisent à des cantonnements temporaires dans des camps de la périphérie ouest d’Alger ou de Tamanrasset, dans le grand Sud.

Ce n’est pas la première fois que le gouvernement algérien entreprend ce genre de bannissements musclés. Pendant les fêtes de l’année 2014, c’est dans la ville d’Oran que les forces de police avaient ciblé les Nigériens en situation irrégulière, arrêtant indistinctement des milliers d’hommes noirs. Au mois d’août dernier, ce sont plus de 400 migrants maliens qui avaient été rapatriés de Tamanrasset à Bamako.

Supposé nirvana européen

Même si des traitements inhumains à l’égard des Subsahariens sont déjà régulièrement dénoncés dans la société algérienne, la nouvelle traque massive est particulièrement inquiétante. Ce dimanche, le Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique, Snapap, dénonçait « la plus grande chasse à l’homme noir depuis l’indépendance ».

À ce jeu de cache-cache, tout le monde n’a pas souhaité participer. Dans la capitale algérienne, pourtant, des milliers de clandestins subsahariens en sont réduits à se cacher, suscitant l’interrogation des observateurs de passage : pourquoi vivre ainsi dans un environnement hostile ? C’est que l’Algérie, prétendue antichambre du supposé nirvana européen, est un temporaire qui s’éternise pour bon nombre de Nigériens, Nigérians, Libériens, Camerounais, Guinéens ou Maliens.

Bloqués dans leur périple vers l’Union européenne, ils s’enlisent dans la clandestinité, organisant leur vie dans des chantiers devenus tout à la fois lieux de travail et lieux de résidence, entre le marteau d’une Europe franchement inamicale et l’enclume d’une Afrique subsaharienne pas forcément très accueillante… Lire la suite sur Jeune Afrique
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