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Moussa Mara sur Iyad Ag Ghaly : « Son discours est radical et incompatible avec la laïcité et la République »
Publié le jeudi 8 decembre 2016  |  le Figaro du Mali
Cérémonie
© aBamako.com par mouhamar
Cérémonie de signature d’un Engagement d`éthique et de responsabilité.
Bamako, le 23 avril 2014 à la Primature. Son Excellence Moussa MARA, premier ministre malien, Chef du Gouvernement a présidé la cérémonie de signature d’un Engagement d`éthique et de responsabilité, devant désormais régir le travail gouvernemental.
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L’équation de négociations avec les groupes terroristes et djihadistes, tous autant qu’ils sont ne fait pas unanimité dans la classe politique. Si Tiebilé Dramé, Oumar Mariko ou Soumaila Cissé avaient envisagé l’ouverture de discussions avec la bande à celui qui veut encore appliquer la charia, l’ancien Maire de la Commune IV, non moins ancien Ministre de l’Urbanisme et ancien Premier Ministre Moussa Mara conforte la position du Chef de l’Etat Ibrahim Boubacar Keita : Négocier avec les terroristes, une fausse bonne idée ! » s’exclame-t-il.
C’est depuis sa page officielle Facebook, où il est très actif et très disponible, que Moussa Mara a posté ses réflexions sur le blocage de crise sécuritaire par les groupes nébuleux. Il rejette catégoriquement les propositions de ceux qui, dans la sphère politique, émettent l’idée de faire de compris avec les djihadistes : « Des politiciens, depuis de nombreux mois, répondant aux attaques des groupes terroristes contre les forces de la MINUSMA, de BARKHANE ou contre les Forces Armées Maliennes et de Sécurité (FAMAS), ressortent toujours la même rengaine de la négociation avec ceux qu’ils appellent les « djihadistes maliens ». Ils indiquent qu’il faut séparer ces derniers des « djihadistes étrangers » pour réduire l’insécurité et contribuer à pacifier les endroits du pays qui subissent régulièrement les forfaits des groupes terroristes. »

L’ancien Premier Ministre n’a pas manqué de faire également référence à la « supposée lettre » d’Iyad à Mahamoud Dicko. Moussa Mara avertit que de telles entreprises de dialogue avec un produit d’AQMI sont d’un très grand risque et n’apporteraient pas les attentes escomptées : « Il est également rapporté ici ou là que certains services de l’Etat ou certains responsables évoluant à la lisière de l’Etat s’emploient à engager des discussions avec Iyad, toujours selon le principe de le « séparer » de AQMI ou d’autres groupes à combattre. Les initiatives visant à négocier avec les terroristes sont aussi hasardeuses qu’improductives et, surtout, encouragent la persistance dans la terreur qui sera ainsi perçue comme un moyen d’obtenir des contreparties.

C’est exactement comme la négociation avec les preneurs d’otages, à la base de la multiplication de ce phénomène. N’importe quel apprenti sorcier verrait dans cette possibilité l’opportunité de prendre en otage la communauté nationale en s’érigeant leaders d’organisations terroristes, ayant comme signature des actes violents pour ensuite monnayer sa reddition contre des faveurs indues. Il faut éviter de mettre son doigt dans cet engrenage compte tenu de notre contexte, du trop grand nombre d’hommes en arme au Nord du Mali, des nombreuses possibilités qui y existent de lever des groupes violents et surtout de l’existence de nombreux bandits qui ne trouveront pas leur compte dans la mise en œuvre de l’Accord de paix issu du processus d’Alger. »

Plus loin dans son post, il décrit le paysage de la violence perpétrée au quotidien par ceux qui n’ont jusque-là pas respecté les accords. Il s’étonne et s’interroge d’une quelconque négociation avec eux : « Il faut enfin ajouter l’existence d’autres mouvements politico militaires qui, à la suite de la dernière crise et de la signature des Accords, bénéficient de quelques redistributions de pouvoirs liées à la mise en œuvre desdits Accords. Ce sont des réalités perceptibles qui font qu’Iyad n’a qu’AQMI pour exister, la violence pour s’affirmer et compter sur la persistance dans cette voie pour être crédible. Comment négocier avec quelqu’un qui est dans une posture similaire ? »

Iyad, selon les propos de Moussa Mara, est un hors la loi, il ne peut plus intégrer la République avec ses valeurs. Il est à l’extrémité dans les mots et dans les actes : « Son discours est radical et incompatible avec la laïcité et la République. On ne peut décemment pas lui proposer de postes dans la République ou même de manière officieuse, il est inscrit sur la liste des terroristes à éliminer par les États Unis et une bonne partie de la planète, et continue à revendiquer la mort des soldats venus aider le Mali sans parler de nos propres soldats. »

Plus loin dans un paragraphe suivant il affirme : « La proposition de négocier avec Iyad est l’exemple même de la fausse bonne idée. Elle est dangereuse en soi. Elle est injustifiable. Elle sera même difficilement envisageable compte tenu de la position du principal concerné. Peut-être faudrait- il voir dans l’épisode de la lettre et de sa dénonciation la preuve de cette posture difficile pour lui ! Lui comme de nombreux autres terroristes maliens pouvant être concernés par les éventuelles négociations partagent la même position et doivent être considérée de manière similaire. » poursuit l’expert-comptable qui aura beaucoup.

L’hypothèse que certains mettent en avant prétextant que plusieurs de ces djihadistes ou terroristes sont des maliens n’est pas valable pour Mara. La question de nationalité ne doit pas être un aspect pour légitimer des compromis avec des radicaux pareils.

« Un terroriste est un terroriste ! Qu’il soit malien ou afghan, il est un acteur de terreur qui s’exprime par la violence aveugle et gratuite et se réalise par la désolation sociale qu’il crée par ses actes. Il doit être traité de manière similaire à Mossoul, Maidougouri ou Ménaka. Son élimination doit être une priorité pour limiter les pertes civiles et militaires qu’il nous inflige ou rêve de nous infliger à chaque instant. Le Mali doit en faire une priorité aux côtés de ceux qui nous aident et s’employer à bénéficier du soutien de notre voisin Algérien dans cette optique. »

Moussa Mara a fini par opter pour le combat sans merci de ces groupes mafieux. Il recommande également l’application de l’accord en passant au DDR afin la stabilité et la paix fassent leur quartier.

Badiala Keita
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