Sans doute, l’histoire retiendra que l’année 2016 aura été une année des surprises, une année des incertitudes à travers le monde. La première surprise est venue de l’Europe occidentale qui a vu son édifice, laborieusement en élaboration depuis plus d’un demi-siècle, se fissurer avec le Brexit. Cet évènement a semé beaucoup de doutes dans les esprits de grand nombre d’européens quant à la construction européenne imaginée par ses pères fondateurs.
Ensuite, les ondes de choc provoquées par l’effondrement du régime de Kadhafi et surtout les guerres en Irak et en Syrie ont eu pour conséquences immédiates des tentatives d’émigration massive des sub-sahariens et des moyen-orientaux vers l’Europe. Cette ruée massive de désespérés vers le vieux continent a aussi révélé les divergences de vues entre européens quant à la façon d’accueillir ces infortunés et victimes de la guerre ou de la misère.
Une autre surprise pour ne pas dire un séisme est venue de l’élection du président de la plus grande puissance du monde, les Etats Unis d’Amérique. En effet, déjouant tous les sondages, à la surprise générale, l’Amérique a élu un président atypique : Donald Trump. Son accession à la maison blanche aura nécessairement un impact significatif sur les relations internationales conduisant à des incertitudes et à des surprises.
Autres surprises en occident et précisément en France, les mois de novembre et décembre nous en ont révélé deux: la victoire de François Fillon aux primaires de la droite et l’annonce du locataire de l’Elysée de ne pas briguer un second mandat. Ici aussi, tous les analystes politiques ont été floués par les évènements.
En Amérique latine, la présidente du Brésil a été destituée et en Colombie, la plus ancienne rébellion armée (les FARC) a signé un accord de paix avec le gouvernement en place. Ne sont-ce pas des surprises ?
En Afrique, les incertitudes et surprises se sont révélées en République Sud-Africaine(RSA) par des scandales dans la gouvernance du président Jacob Zuma. A la différence des autres Etats africains, les institutions ont joué leur rôle.
En Angola, le président Dos Santos au pouvoir depuis 1979 a annoncé qu’il est à son dernier mandat qui expire en 1917.
Le grand buzz vient indiscutablement de l’organisation atypique et transparente de l’élection présidentielle en Gambie et surtout de l’acceptation, en tout cas verbale, du résultat par le perdant. Qui plus est, celui-ci est le président en exercice, là depuis 22 ans !
Autre surprise, l’élu a indiqué clairement qu’il assurera une transition et que dans 3 ans, il organisera des élections transparentes et retournera à ses affaires. N’est-ce pas le temps des surprises et des incertitudes ?
En passant en revue tous ces évènements, des maliens se mettent aussi à rêver. Avec la gouvernance du pays, émaillée de scandales et la perte de confiance en l’homme qu’ils avaient plébiscité, bénéficieront ils aussi d’une surprise à l’instar des français ? Pour qui connaît, l’homme aux affaires et le système qui l’entoure, la réponse est non. Et ceci est une certitude.