Affaiblis et chassés par les frappes aériennes françaises appuyées par un dispositif de déploiement au sol des militaires maliens et alliés, les islamistes semblent livrer leurs derniers barouds sans honneur au Nord. Harcèlements, attentats suicides, attentat à la voiture piégée et attaques éclairs sont quelques unes des méthodes choisies par ceux qui ont régné en maitres absolus sur les territoires du Septentrion pendant près d’un an.
Environ une dizaine de jours, après des bombardements français visant le commissariat central de Gao, où des islamistes armés s’étaient retranchés, et qui ont entrainé de véritables combats de rue, les « fous de Dieu » sont revenus à la charge hier en s’attaquant à la mairie et au Palais de justice. Depuis la veille au soir, un habitant de Gao joint au téléphone a dit avoir entendu des détonations d’armes lourdes autour de l’hôtel de ville.
« Les militaires ont évacué le marché et les écoles et établi un périmètre de sécurité autour de la marie », raconte-t-il terré chez lui comme tous les autres habitants de la cité des Askia. Il ajoute : « Nous avions pourtant informé les forces de défense qu’il existe une île sur laquelle les djihadistes ont trouvé refuge. C’est à partir de là qu’ils s’organisent pour venir dans la ville à bord d’embarcations ».
Au ministère de la Défense et des Anciens Combattants, la sérénité règne : la situation est sous contrôle. « Nous sommes en train de détruire des noyaux de résistance à Gao. L’opération continue et il y a déjà 3 morts du côte des ennemis », indique le lieutenant colonel Diaran Koné, chargé de communication du ministre de la Défense et des Anciens combattants. Pour l’officier, il s’agit d’une bande isolée de djihadistes en fuite qui s’est manifestée.
Vers 16 heures hier, un contact sur place a constaté la fin des échanges de tirs à l’arme lourde. Pourvu que ça dure ! « Pour le moment aucun bilan n’a été communiqué », dit-il assurant que le sang a coulé à la mairie.
Du côté de Kidal, même tentative de déstabilisation des troupes. Les troupes françaises et tchadiennes tentent depuis plusieurs semaines de sécuriser la ville et les principaux points stratégiques dans le grand désert, notamment à Tessalit où un soldat français a perdu la vie en début de semaine.
A Kidal, tôt le matin, un véhicule noir a explosé à environ 500 mètres du camp militaire français et tchadien, rapporte l’AFP. Pour un élu de la ville, il s’agit d’un djihadiste kamikaze qui n’a pas réussi à atteindre sa cible. Tant mieux qu’il n’ait pu tuer des gens avec lui, commentait-on hier dans l’entourage du ministre de la Défense. Quelques civils blessés ont été immédiatement conduits à l’hôpital.